Pöur quelle raison et par quel chemin le tableau " La femme au miroir " (Donna allo spechio en italien)1 de Paul Parfonry est arrivé à Novara, ville italienne du Piémont, peu d'éléments ne permettent de nous éclairer. La Gallerie Giannoni, ou il a été décelé, est orientée sur la peinture italienne, particulièrement sur la période débutant avec la création de l'Unité italienne. La liste des peintures recensées sur le site de cette Gallerie va dans ce sens. Notre Paulo a t-il été considéré comme d'origine italienne par le seul fait de la dernière syllabe de son nom ? L'analyse du texte explicatif, accompagnant cette peinture, apporte quelques éléments pour orienter notre appréciation. Le style Empire dans le tableau de Paul Parfonry, avec ses décors et ses vêtements, semble être celui qui fait le lien avec les peintres italiens de la notice.
Synthèse du texte caractérisant cette peinture (via : Parfonry donna allo spechio artgate) (traduction libre de l'original en italien)
Ce tableau peint en 1895, qui a été reçu au sein des collections municipales de la ville de Novara en 1938 (archives du musée municipal, 22 avril 1963, page 8), est entré, la même année, dans les deux dernières pièces de la Gallerie Giannoni (Inv. GG210) pour accueillir la troisième et dernière donation d'Alfredo Giannoni. Le sujet répond au répertoire du peintre français Paul Parfonry, spécialisé dans les thèmes de la peinture de genre et dans les reconstitutions de scènes d'intérieur en costumes. Ce peintre est signalé, entre 1889 et 1895, avec une certaine assiduité à l'Exposition des Beaux-Arts, organisée à Paris par la Société des Artistes parisiens.
On retrouve dans ce tableau les mêmes décors apparaissant dans les expositions milanaises, avec une prévalance des scènes de vêtements du XVIIIème siècle, reprenant les thèmes proposés avec succès, au milieu du XIXème siècle en France, notamment par Mariano Fortuny2 et Jean-Louis Meissonier3.
Dans ce tableau, Paul Parfonry recrée un environnement de style Empire. Les vêtements de la femme, vétue d'une grande robe avec une veste courte croisée, appelée spencer, en vogue en France au début du XIXème siècle, sont en concordance avec le style de mobilier. Au premier plan, le miroir basculant, appelé psyché, est en usage durant la période du Consulat (1799 à 1804) jusqu'à la Restauration des Bourbons (1815-1830). La référence à cette période historique se rapproche du travail de la peinture de Bartolomeo Giuliano, datée de 18924, et reçue en don en 1935.
1 Le véritable titre français du tableau est " Coquetterie "; La femme au Miroir est la traduction du nom en italien du tableau.
2 Mariano Fortuny est un peintre orientaliste, d'origine espagnole, ayant vécu à Venise. Rien ne semble pouvoir lui trouver une similitude d'inspiration avec Paul Parfonry.
3 Le lien avec le peintre français Meissonier peut s'avérer être une piste pour expliquer la présence de ce tableau en Italie. Jean-Louis Meissonnier (1815-1891), aussi prénommé Ernest, a du entrer en relation avec Paul Parfonry, par l'intermédiaire de Lucien Gros, élève d''Ernest, et autre peintre français de cette période. Beau-frère de Charles Meissonier (1848-1917), le fils d'Ernest, il avait accès au Clos de l'Abbaye à Poissy, la propriété de cette famille. Une photo représentant Paul Parfonry et Lucien Gros atteste bien de la relation entre ces deux peintres (voir article : http://parfgeneatoponyme.over-blog.com/article-qui-est-l-artiste-peintre-aux-cotes-de-p-49248308.html). Le lien semble cependant assez ténu, du fait que Jean-Louis, Ernest Meissonier est reconnu comme un spécialiste de la peinture historique militaire, notamment durant le second Empire et non un peintre d'intérieur. Aucune peinture d'un Meissonier ne fait partie de la collection Giannoni.
4 Le tableau de 1892 du peintre Bartolomeo Giuliano (1825-1909) pourrait être celui intitulé La Mignon, représentant une jeune bohémienne, pieds nus dans la rue (voir ci-dessous). Ni ce type de personnage, ni le décor, ne correspondent en rien avec les personnages représentés par Paul.
PS : Le site avec la notice sur ce tableau a été découvert par JPP