Les archives décèlent des documents dont il est difficile d'en apprécier le nombre et l'âge. Alors que l'on croyait perdu toutes les références qui auraient permis de remonter avant les guerres menées sous Louis XIV dans nos contrées, voici qu’apparaît un acte plus ancien, les convenances de mariage entre Toussaint, fils de Crespin de Parfondrieux et Marie, fille légitime de Robert de Vivier, qui est à même de confirmer nos soupçons d'un lien avec la famille des Chevaliers1.
Peu déchiffrable dans la lecture pour un quidam comme moi, on y recèle toutefois quelques termes qui permettent d'en assurer une interprétation plausible. On n'en retiendra que 3 pour étayer notre analyse :
Crepin de Parfondrieux - Saint-Séverin en Condroz - Fontaine ban de Clermont
Crepin de Parfondrieux : Mentionné dans ce document, il est apparu dans la généalogie de la famille du baron Jacques de Parfondry, issue des recherches rassemblées par plusieurs généalogistes et consultables sur le site de Généanet. Il en est l'un des tous premiers personnages de l'arbre (voir La véritable saga des Parfonry de Neerheylissem, p.58). Son existence est confirmée avec la mention de son fils Toussaint dans le document. L'écriture " Parfondrieux " est conforme avec celle que l'on retrouve dans le livre de Jacques de Hemricourt "Le Miroir des Nobles de Hesbaye", rédigé à partir de 1353, et dans lequel apparaît cette famille de chevaliers de Parfondrieux- Parfondry.
Saint-Séverin en Condroz : Ce village est mentionné à plusieurs reprises en relation avec la généalogie de cette famille de Chevaliers au cours du XIVème siècle. On y apprend notamment que Jacques de Parfondry, petit-fils de Jean de Parfondry, premier de la lignée, demeurait à Saint-Séverin en Condroz en 1365. Ce village est par ailleurs situé à proximité du hameau de Parfondry, où s'est installée cette famille et d'où il aurait pris le nom à partir de la fin du XIIIème siècle.
Fontaine ban de Clermont : Même constat que pour Saint-Séverin, Fontaine est un lieu tout proche, toujours existant de nos jours, contrairement à Parfondry. Devant dépendre de la commune voisine de Clermont (ban signifiant territoire), on est indéniablement dans une même zone de configuration. Permettant de compléter ce tableau géographique, le Baron Jacques de Parfondry sera, plus tardivement, bourgmestre de Yernée (fin XVIIIème-début XIXème), localité très proche de tous ces lieux énumérés2.
Ce document est daté du 12 janvier 1601, ce qui constitue un indice intéressant mais surtout apportant une pièce importante pour relier la famille de ces Chevaliers et la lignée à laquelle vient de s'adjoindre, via la descendance de Jean Baudouin de Parfondry, les Bordes-Parfondry. On peut cette fois, envisager, avec une certaine sérénité, la cohérence de tous ces noms. Il y aurait bel et bien eu une descendance de ces Chevaliers qui se serait poursuivie, à travers les siècles. Une similitude avec la famille Halleux, originaire de Nandrin, localité proche de Saint-Séverin, qui pourrait faire remonter sa généalogie à 1270, à l'exception de trois générations dont le rattachement n'est pas prouvé mais fort probable3. La première indication de l'existence de cette famille des Chevaliers de Parfondry remonte à 1261.
Reste désormais à découvrir le lien entre les 4 branches existantes de nos jours (Neerheylissem, Erezée, Aywaille et Forchies-la-Marche) et cet arbre généalogique pour authentifier de la validité de notre intuition.
N.B. : En remerciant Olivier Lisein qui est à l'origine de la découverte de ce document et qui me l'a déchiffré ;
1 Ce document est issu du Fonds du Héraut d'armes Lefort, partie III, registre 33, Archives de l'Etat à Liège ; ce Jean-Gilles Lefort, natif de Verviers, ayant vécu à la fin du XVIIème et au début du XVIIIème siècle, est héraut d'armes de l'Empereur pour le Bas-Rhin et l’Électeur de Cologne ;
2 Toutes ces localités (Saint-Séverin en Condroz, Clermont, Fontaines, Yernée) sont situées approximativement dans un quadrilatère de 3 à 5 km de côté ;
3 Nandrin et Fraineux sous l'Ancien régime; Bulletin de l'Institut archéologique liégeois. Tome LXXI 1955-1956; Liège, Maison Curtius ;