Cette lettre de 1930 constitue manifestement un élément important de l'histoire des PARFONRY. Elle est la preuve que des liens existaient encore à cette époque entre les
différentes branches en Belgique et en France.
Il est peut être trop tôt pour dire si cette lettre d'Emile PARFONRY, l'horloger de la branche de
Neerheylissem, écrite en 1930 et adressée à Hubert-Narcisse PARFONRY, l'industriel, de la branche de Clerheid/Erezée, soit la marque d'un lien familial. L'analyse du texte ne le laisse pas
entendre. Il doit plutôt s'agir d'une relation basée sur le fait que ces deux personnes portaient le même nom mais aussi devaient relever d'un milieu d'indépendant habitant et
travaillant à Bruxelles.
Le contenu de cette lettre laisse croire qu'elle a été rédigée en réponse à une première écrite par
Hubert-Narcisse. On y laisse une place importante à la description des faits justifiant pareille démarche, ce qui dénote que l'on se trouve à un début d'échange. Elle a été écrite près de 20 mois
avant la mort d'Emile. Si une suite y a été donnée, il est peu probable qu'elle ait été intense. C'est ce qui explique que certaines de ces informations puissent avoir été perdues par la suite
d'autant qu'Emile est décédé avant son épouse et n'avait pas d'héritier.
Parmi les faits relatés, on relève l'existence de rencontres multiples avec le sous-officier, frère de
Hubert-Narcisse. Ce dernier est parti d'Anvers, le 15 août 1882, pour le Congo, accompagnant la seconde expédition de Stanley chargée de créer un passage en remontant le fleuve Congo à
partir de l'embouchure. Il y est mort peu de temps après en mars 1883 et est enterré au cimetière des pionniers à Manyanga dans le Bas-Congo.
En conséquence ces rencontres se sont déroulées avant cette date de départ, soit au minimum 48 ans
avant cette lettre. Pour quelles raisons, ces deux personnes, née en 1852 pour l'horloger et en 1857 pour le militaire, se côtoyaient - elles ? N'oublions pas que c'était Léopold II qui
finançait les expéditions de Stanley et que l'horloger devint également (à partir de quand ?) fabricant d'un modèle de montre jusque peu avant la mort de Léopold II en 1909. On peut dès lors se
poser la question si les PARFONRY n'avaient pas une filière commune pour approcher le Palais Royal. Si c'est le cas, il pourrait avoir existé un lien plus prononcé entre les branches d'Erezée et
de Neerheylissem. Pour l'instant, il faut laisser la place au hasard en y incorporant sans doute un zeste de curiosité sur le plan généalogique.
Narcisse PARFONRY est, quant à lui, mort en 1946. Il a sans aucun doute conservé la lettre dont la copie a été
trouvée en France. Des contacts entre la branche d'Erezée et la lignée française de Neerheylissem se sont en effet renouvelés pour des raisons professionnelles entre Jean, le petit-fils
de Narcisse et Jean-Pierre, un lointain parent français d'Emile mais dans l'ignorance de ce lien. Et par un effet de curiosité, un échange d'informations s'est élargi aux aspects
familiaux en tentant de nouveau de trouver ce lien potentiel. Les mêmes raisons qui avaient poussés Emile à écrire à Narcisse ont été à la base de ce nouvel échange : la similitude du nom
et le milieu professionnel.
Il n'a pas encore été déterminé si plusieurs lettres ont été écrites dans ce contexte plus récent mais c'est
à l'occasion de l'une d'entre elles que le petit-fils de Narcisse a transmis la copie de la lettre d'Emile à Jean-Pierre PARFONRY de la lignée française de Neerheylissem.
Voici le contenu de cette lettre, envoyée de la maison de Gobertange (village de Mélin), ou Emile s'était installé
à sa retraite.
Mélin, le 22 janvier 1930
Monsieur N Parfonry
Oui je suis l'oncle Emile 78 ans, le plus âgé de la famille des Parfonry
de Neerheylissem (Brabant) des Parfonry de Beauvechain et de Paris,
tous originaires de Neerheylissem.
J'ai causé plusieurs fois chez M
Molitor cantine de la Cambre
avec feu votre frère Emile Parfonry alors sous-officier; je conserve
sa photo.
Votre quartier Nord Est est un peu le
mien attendu que
je suis propriétaire des immeubles n° 6 et 7 Square Marguerite à Bruxelles.
Avant notre arrivée à Mélin il y
a onze ans nous habitions
la n° 7 Square Marguerite.
J'ai reçu une fois votre visite
dans mon magasin d'horlogerie
Bijouterie rue de Namur.
Dans l'attente de faire
meilleure connaissance, je vous
présente mes sincères salutations.
Signé : Emile PARFONRY