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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 10:39

     Découverte dans un article d'un journal publié en 1880, on y lit une nouvelle mention de notre désormais célèbre marbrier, qui devient en quelque sorte la figure de proue, le leader incontesté de notre patronyme.

Beaumarchais. Journal satirique, littéraire et financier, 23 octobre 1880

A travers l'Union Centrale1

.Les expositions périodiques ont généralement peu de succès. Cependant celles de l'Union Centrale font exception. Il y a pour les curieux des curiosités, pour les délicats un plaisir toujours nouveau à constater les efforts de nos fabricants parisiens, de vrais artistes qui ont exporté à Vienne2 notre première revanche........ Parfonry n'a envoyé qu'une cheminée; c'est peu pour celui qui peut dire avec Puget : Le marbre tremble devant moi.

             signé : E.A. Spoll

      Mais qui est ce PUGET qui est relaté dans l'article. A l'évocation de ce nom, chacun d'entre nous fera implicitement le lien avec la marque sur les bouteilles d'huile d'olive qui achalandent les rayons de n'importe quel magasin offrant des produits agro-alimentaires de nos jours. D'autant que la fabrication de ce produit, au départ conditionné en bidons de 5 litres sur le Vieux Port de Marseille, a démarré en 1857, à l'initiative d'Adolphe PUGET. Malgré la cohérence dans les dates, rien ne permet de relier ce produit composé à majorité d'acides gras mono-insaturés, au marbre, roche métamorphique à granules de calcaire, si cher à notre dévoué aïeul. Même si l'acteur Fernandel allait exploiter ce filon publicitaire, au travers de ses films, on comprenait mal que François-Xavier se soit mis à voyager sur le même registre. Il y a avait un antagonisme, un rejet, une réaction chimique inappropriée, ne fut-ce qu'au niveau du pH des deux produits. On se devait de trouver une autre explication à cette phrase du journal qui semblait avoir été extraite d'une tirade d'une tragédie grecque. Quel pouvait bien en être l'origine ?

      Un autre PUGET était à découvrir. Il se dévoilait finalement sous le nom de Pierre PUGET (1620-1694), né et décédé à Marseille comme le précédent. Et cette fois, on tenait le bon filon dans le marbre...de Carrare. Manifestement, un peu oublié de nos jours, Pierre PUGET fait partie de ce qu'on peut appeler " le panthéon des sculpteurs français ". Son éloge est détaillée dans un article que chacun pourra aisément trouver sur Wikipédia. On n'en retiendra ici que quelques aspects. Son oeuvre est toujours présente de nos jours dans les rues et musées de Marseille, de Toulon (les Atlantes), de Gènes, de Rouen, au château de Vaux-le-Vicomte, au Musée du Louvres (une salle y porte son nom), .... Célébré comme le "Michel-Ange de la France" durant les XVIIIème et  XIXème siècles, sa création la plus connue est le célèbre "Milon de Crotone ", au Musée du Louvres.

     PUGET est aussi celui qui a excellé pour y faire exulter l'allégorie dans le marbre. Reconnu pour avoir montré pour le marbre " une admiration sensuelle et quasi amoureuse ", sa perfection artistique s'est transmise à travers plusieurs de ses citations :

                      " La pièce de marbre est sans défaut et blanche comme neige "  mais surtout

                " Le marbre tremble devant moi, si grande que soit la pièce "

    Voilà retrouvée l'origine de la singulière phrase reprise en partie par le chroniqueur Edouard-Auguste SPOLL dans l'article d'un journal en 1880. Elle avait été écrite en 1683, deux siècles plus tôt, par Pierre PUGET, considéré comme étant de ceux ayant introduit l'art baroque en France. Les pièces de marbre présentées par François-Xavier PARFONRY laissaient ressortir la même impression de maitrise de l'art, de la composition, de l'équilibre géométrique, bref de la beauté dans ce qu'elle peut avoir de tragique au niveau de sa représentation.

      Celui qui avait osé faire cette comparaison  est le chroniqueur Edouard-Auguste SPOLL, né en 1833. Ce personnage, à la fois journaliste, écrivain, traducteur, d'une grande culture littéraire, a travaillé en tant que rédacteur en chef pour L'Express, après avoir été collaborateur pour Le Télégraphe et La Lanterne. Il était aussi le traducteur officiel de l'écrivain américain Nathaniel HAWTHORNE (1804-1864).

      Dans cette seconde moitié du XIXème siècle, marquée par les idées nouvelles, la référence faite au sculpteur PUGET par un esthète de l'écriture,  n'en est que plus explicite. Elle en soulignait la qualité des réalisations de François-Xavier. Cette dernière comparaison avec un sculpteur hors catégorie, s'ajoutant à toutes celles déjà retrouvées, ne fait que confirmer la valeur de ce marbrier d'art.  Son travail se faisait indéniablement dans la continuité, en y affirmant une maitrise des lignes, des compositions et des sujets. Mais sans aucun doute et surtout dans l'art de travailler, avec infiniment de précision, un matériau aussi dense, aussi fragile et aussi précieux, en particulier quand il provient de Carrare où de .. Mazy.

      Reste pour les généalogistes confirmés à trouver un quelconque lien de parenté entre le sculpteur Pierre PUGET et l'industriel Adolphe PUGET, tous deux de Marseille. Ce qui présente un caractère assez secondaire au niveau de cet article.  

 

1 Il s'agit de l'Exposition "Union Centrale des Beaux-Arts appliqués à l'industrie " chargée de promouvoir en France la culture artistique, assurant le lien entre la beauté et l'utilitaire ;

2 On fait référence à l'Exposition Universelle de Vienne de 1873 qui avait marqué le renouveau de l'industrie française après la crise de la fin du second Empire ; François-Xavier PARFONRY y avait obtenu sa première médaille internationale ;

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