Dans un article précédent, intitulé " Le gisant des chevaliers de Parfondrieu", on y découvrait l'existence ancienne d'une sépulture pour deux membres de cette lignée, situé dans l'Eglise de la Grande Flémalle. Cette photo pouvait laisser croire que cette présence découlait implicitement de l'importance acquise par ces deux chevaliers, Ameil et Jean, deux frères ayant occupés des fonctions dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ce gisant devait rester la seule trace matérielle.
Le fait que le document de Jacques de HEMRICOURT intitulé " Le miroir des Nobles de Hesbaye" ne cesse de dévoiler d'autres découvertes permet de reformuler notre première appréciation. Contrairement à ce qui pouvait constituer une analyse simple et primaire, ce gisant des deux frères n'a pas été la seule représentation funéraire au sein de cette lignée.
Le texte, dévoilé par Mr. Charles, François JALHEAU en 1791, et reprenant de manière très approfondie et très précise la généalogie des différentes familles de chevaliers énoncées dans le document de HEMRICOURT, donne un aperçu beaucoup plus large des lieux de sépulture de tous ces personnages.On peut le visionner sur le site :
Après en avoir fait une lecture compulsive, on peut affirmer que trois autres membres de cette lignée des chevaliers de Parfondrieu ont eu droit à une sépulture.
Et en premier lieu, comme pour en attester une nouvelle fois l'un des centres d'origine, le premier de la lignée, le Chevalier Jean de Parfondrieu, mort probablement au début du 14ème siècle, a été effectivement enterré dans la chapelle de Parfonry, qu'on mentionne dans le comté de Clermont. Ce qui ne laisse aucune équivoque de sa situation. On en déduit que ce lieu, qui a bel et bien été un fief dévolu à cette famille, existait déjà à ce moment et disposait déjà d'une chapelle.
Son fils, Jacques de Parfondrieu, y a été également enterré, mais cette fois en y apportant une autre précision. Il gît dans le choeur, devant l'autel, ce qui confère sans aucun doute une plus grande importance au lien que cette famille pouvait avoir avec ce lieu.
Rien ne permet d'affirmer de l'importance du nombre d'habitants de ce lieu, ni de dire s'il s'agissait déjà d'un hameau comme on le découvrira quelques siècles plus tard. Mais manifestement, on peut y voir une certaine similitude avec l'endroit Parfondruy, près de Stavelot, qui s'est développé autour d'une chapelle et d'un petit ruisseau escarpé du même nom. La proximité avec des terres de l'abbaye de Flône (ferme de Hottine) reste une piste pour expliquer l'implantation à cet endroit. Il est reconnu que les moines de cette abbaye ont extrait le fer, la houille et la calamine sur les deux côtés de la Meuse.
Un troisième gisant se retrouve cette fois dans l'église des Dominicains à Liège. Il s'agit cette fois de Jean de Parfondrieu, le petit-fils du premier de la lignée, mort sans héritiers en 1377. Ce qui atteste que cette lignée avait quitté son territoire d'origine, suivant en cela l'évolution de la société qui s'adaptait aux nouvelles situations qui annonçaient la fin de la période moyennageuse.
De toutes ces sépultures, il n'en reste plus rien. Aucunes traces matérielles de cette aventure épique et chevaleresque qui fut sans aucun doute les prémices de la saga dévoilée de nos jours.