Après plusieurs mois de recherche, voici le texte du document qui relate l'arrestation de Joannes - Petri PARFONDRY, notre ancêtre de Neerheylissem. On y retrouve les éléments essentiels de cette histoire, à savoir :
- l'omnipotence du Prévôt de l'Hôtel De L'Escaille qui agissait jusqu'alors avec toute impunité ;
- l'indication de la Saint Jean pour déterminer la date de son arrestation peut être interprétée de deux manières. Soit, il s'agit de la référence calendrier à Saint Jean, le 27 décembre, soit il est question des fêtes de la Saint Jean vers le 24 juin, correspondant approximativement au solstice d'été. Vu qu'il a été relaché peu après le décret du 5 janvier 1759, on peut se référer plus volontiers à la première explication. Il n'aurait dès lors passé qu'une dizaine de jours en prison ;
- la confirmation qu'il a évité de justesse la pendaison et que son arrestation arbitraire a été le début des procédures contre ce magistrat s'appelant " de L'ESCAILLE " ;
- le fait que cela s'est déroulé en 1758, soit 6 années plus tard que d'autres documents nous avaient laissés faire croire;
- la mention de l'existence d'un frère à ce Jean-Pierre et la confirmation qu'il habitait déjà Neerheylissem et qu'il n'était pas un vagabond ;
Annales de l’Académie d’archéologie de Belgique, XXXIII, 3è série, Tome III, Anvers, Typographie J. PLASKY, 1876 ;
p. 154 et 155 : .... Cependant, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, la conduite de ce magistrat n'était pas toujours à l'abri de tout reproche. Des actes arbitraires entachèrent souvent les poursuites qu'il dirigeait contre les malfaiteurs, mais ils ne furent jamais plus fréquents qu'au XVIIIe siècle. Nous donnons ici un spécimen de sa manière d'agir.
La veille de la St. Jean 1758, il fit saisir, sur le cimetière de l'église de Bas-Heylissem, par son lieutenant, accompagné de plusieurs archers, Jean Pierre Parfondry. Il le représentait comme vagabond, homme sans aveu et complice dans plusieurs vols qualifiés, attribués à un certain Boulois dit Birwar. Parfondry cependant était innocent et, sur la demande de son frère, la cour d'Heylissem avait attesté qu'il était habitant de ce village, et que sa conduite avait toujours été celle d'un homme de probité. Le prévôt général n'en persista pas moins dans son accusation. Il voulut l'envoyer au gibet aussi bien que Birwar, réellement convaincu de vol. Il allait peut-être subir ce supplice infamant, quand sur un rapport de l'assesseur du prévôt et du conseiller fiscal de Brabant, le gouverneur général, par décret du 5 janvier 1759, ordonna son élargissement et lui permit d'agir contre le prévôt général pour récupérer les dommages-intérêts auxquels il avait droit. En présence de cet acte si favorable à l'inculpé, notre justicier, loin d'abandonner son oeuvre de vengeance, poursuivit avec acharnement son accusation. Pour parvenir à son but tous les moyens lui semblaient bons et il alla jusqu'à extorquer de quelques membres de la loi de Heylissem une attestation représentant Parfondry comme un vagabond et un vaurien. A cet effet il s'était rendu à l'abbaye de Heylissem où il manda immédiatement les gens de la loi. Le greffier ayant tardé à venir, il le fit prendre à la chambre échevinale de Libertange et conduire entre deux archers jusqu'à l'abbaye. Là il leur tint un langage menaçant et leur reprocha d'avoir donné des certificats en faveur de Parfondry. Interdits et troublés, sous l'empire de la crainte que leur inspirait le terrible justicier, ils souscrivirent la déclaration destinée à devenir une arme contre l'accusé et à le perdre. Mais heureusement pour lui, la chose ne tarda pas à s'ébruiter et le conseil de Brabant poursuivit criminellement les gens de la loi de Heylissem, coupables de prévarication. Le conseil privé ordonna aussi à cette cour d'instruire le procès du prévôt général