Sur les cartes publiées à l'époque des Pays-Bas autrichiens, par le comte Joseph de FERRARIS en 1777, il y est mentionné un lieu en rive droite de la Meuse, dénommé " PARFONDRY ", à proximité de Saint-Séverin et de la commanderie de Villers-le-Temple, en amont de Liège. Il apparaissait logique de croire que la dénomination de cet endroit ne pouvait découler que de l'existence d'une présence de cette lignée de chevaliers commandeurs, dénommée dans les anciens textes " Parfondrieu ou Parfonriwe ". Comme déjà démontré, la toponymie du lieu devait avoir servi pour le caractériser.
On retrouve à plusieurs reprises la trace de ce lieu. Il porte encore la dénomination de Parfonry-en-Condroz en 1662. Et un de ses habitants s’appelle Lamb. MARCHAND. Sur la carte de FERRARIS, cet endroit est occupé par des espaces de culture, en bordure de Meuse. En 1781, il dépendait de la paroisse d’Hermalle-sous-Huy. Et un enseignement limité au catéchisme y était toujours exercé ou le chapelain du lieu faisait des « instructiones diebus dominicus et festis ». Ce lieu est toujours mentionné comme une dépendance de la commune de Clermont en 1831. Il y est encore recensé trois habitations en 1841.
Une rapide comparaison avec tous les noms de lieux mentionnés à proximité, nous avait conduit à la conclusion qu'ils étaient tous en lien avec le nom d'un chevalier cité dans le livre " Le miroir des nobles de Hesbaye ", écrit entre 1353 et 1398 par Jacques de HEMRICOURT. Il en résultait que tous ces endroits, devenus pour la plupart des noms de villages de nos jours, relevaient d'anciens fiefs féodaux. Malheureusement, ce site " Parfondry " dérivant du Moyen-âge, est le seul à ne plus être repris sur les cartes d'état-major. Situé à proximité de la Meuse, il est indéniable que l'aménagement du territoire et plus particulièrement la modification du cours de la Meuse entre Hermalle et Chaumont doit en expliquer sa disparition. Seule subsistance de la pérennité de ce nom, le lotissement qui s'est construit à proximité porte l'appellation de " Cité des Ris ". On y trouve une certaine concordance attestant que l'endroit était manifestement occupé par une ou plusieurs rivières.
Il nous restait cependant à trouver une preuve que cette lignée avait résidé dans
ce lieu. Le texte repris ci - dessous, en apporte la réponse de manière évidente. Les notions de fief, de maison, de terre y sont parfaitement stipulées. Et en faisant le lien avec les
renseignements fournis par Jacques de HEMRICOURT, on retrouve les mêmes personnages. Les quatre fils de Jacquemain sont manifestement les frères des deux chevaliers Ameyle et Johan, qui ont
été commandeurs de Chantraine. Leur statut de moine - soldat, ayant fait voeu de pauvreté, explique sans doute pourquoi ils ne sont pas concernés par ces décisions liées à une gestion du
patrimoine. Il y avait donc bien un fief en rive droite de la Meuse appartenant à cette famille.
dans : Cour féodale de Liège, n°42, fol. 45,116 et 128 ( cité par J. de HEMRICOURT)
Le 14 octobre 1380, Thierry de Parfondrieu, fils de Jean, relève la maison, cour, jardin, etc.... de Parfondrieu, après le décès de son père. Le 6 juillet 1383, Thierry, Wauthier, Jacquemin et Aulbert de Parfondrieu, fils de feu Jacquemin, relèvent en vertu du testament de feu Thierry, fils de Jehan de Parfondrieu. Le 12 juillet suivant, ils reconnaissent à demoiselle Juette de Waroux, fils de feu Guillaume et veuve de Thierry susdit, une rente de vingt muids d'épeautre sur la terre, maison et dépendance de Parfondrieu. Le 28 janvier 1384, Jacques de Parfondrieu relève pour son compte les parts de ses trois frères dans le fief susdit.