Dans l'énoncé des différents articles relatant la vie de certains personnages ayant porté notre patronyme, le prénom Emile est apparu à trois reprises. Leurs parcours détaillés ont attiré l'attention et leurs destinées se sont ainsi retrouvées dans des revues à diffusion locale.
Il a été fait mention, à plusieurs reprises, de l'horloger, celui qui réalisa la désormais renommée Boîte du roi , cette montre à gousset avec la représentation du roi Léopold II sur le cadran. Cette particularité fut développée dans un article de la revue UURologisch Nieuws d'août 2012, intitulé Parfonry, een Brussels uurwerkmaker ... 1, et rédigé par Eddy FRAITURE.
Il fut question aussi de l'instituteur de Beauvechain, mon grand-père. Celui qui est resté attaché à son école pendant 37 années et qui nous a légué toute une série de photos de classe. Les articles reprenant son parcours dans ce blog ont créé un intérêt au niveau de la revue locale Le Bulletin du Centre culturel de la vallée de la Néthen. Il s'en est suivi trois articles successifs sur les instituteurs de ce village, rédigés par l'historien du village Thierry BERTRAND (+). Et le premier, publié en 2008 (numéro 155), est intitulé Emile Parfonry et l'école des garçons de Beauvechain 1914 - 1950.
A ces deux Emile de la branche des PARFONRY de Neerheylissem est venue s'y ajouter récemment une troisième personne à cet inventaire. Laquelle n'avait néanmoins pas attendu nos recherches pour qu'il soit présent dans la littérature. Militaire au Congo au temps de l'explorateur H.M. STANLEY, le parcours de cet Emile se retrouvait déjà dans plusieurs ouvrages importants de cette période coloniale, si emblématique de notre pays. Même si Hotton, sa ville de naissance, lui a dédié son nom à la rue principale, son histoire était cependant tombée dans l'oubli depuis plusieurs décennies. La faisant redécouvrir dans ce blog, les détails qui en ressortaient ont attiré l'attention d'un de ces anciens qui s'efforcent de faire revivre le passé de notre colonie. Fernand HESSEL qui est aussi, pour la circonstance, un ancien collègue de travail, remontant à la période de la DGD au SPF Affaires Etrangères, a eu une carrière centrée sur le secteur de l'éducation, et consacrée principalement au Congo. Il contribue de nos jours, par de nombreux articles, à la publication de l'excellente revue Mémoires du Congo et du Ruanda-Urundi (abréviation : MdC) qui s'efforce de redynamiser les connaissances sur ces pays. Dans le numéro 36 de décembre 20152, un article, intitulé Un pionnier de chez nous, a été consacré à ce militaire. Sur un plan d'appréciation personnelle, ce dernier numéro comporte également deux autres articles très instructifs, l'un intitulé Le pagne dans tous ses états et surtout Ishango, il y a 20 000 ans au Congo. Ce dernier article nous rappelle l'histoire de ces os, découverts en 1950, et présentant des traits symétriques incisés. Les scientifiques avancent l'idée qu'il s'agit du plus vieil objet d'aide au calcul. On y apprend aussi que ce bâton d'Ishango fera partie de la prochaine mission en apesanteur ou, reprenant la symbolique de l'os se transformant en engin spatial dans le film l'Odyssée de l'espace, il abandonnera sa capsule et sera lancé dans l'infini. Superbe message sur le lien entre les connaissances anciennes et actuelles.
Revue Mémoires du Congo n°36 (page de couverture et article Un pionnier de chez nous)
L'article de la revue MdC retrace la brève carrière du sous-lieutenant Emile PARFONRY, issu de la branche d'Erezée. De sa naissance en 1857 à son décès en mars 1883, on y relate brièvement son parcours. Marqué essentiellement par son séjour de huit mois au Congo, celui-ci est matérialisé au travers du nom donné à la rue principale de sa ville de naissance mais surtout par l'évocation élogieuse que lui a adressée l'explorateur H.M. STANLEY dans son livre3 et reprise au milieu de l'article. Non mentionné, par manque de place probablement, sa rencontre à Isangila, ou il officiait comme chef de station, avec le futur Sir Harry Hamilton JOHNSTON, cet anglais qui deviendra plus tard l'un des concepteurs, avec Cecil RHODES, de la stratégie d'expansion coloniale avec les expressions From the Cape to Cairo et Scramble for Africa (voir article : Une rencontre à Isangila le long du fleuve Congo). Reste à espérer qu'un jour on puisse retrouver sa tombe au cimetière de Manyanga4, là ou furent enterrés les premiers expatriés durant cette période5.
Dans un autre article de ce numéro, intitulé La conquête de la DOA (Deutsch Ostafrika), est rassemblée l'historique de la guerre menée en 1916 par la Force Publique contre les possessions allemandes en Afrique Orientale. On y trouve à plusieurs reprises, la mention du colonel MOLITOR, celui qui reprendra le Rwanda et sera donc à la base du transfert de cette colonie dans le giron de la Belgique. Or, ce nom n'est pas inconnu dans notre propre histoire.
Dans la lettre du 22 janvier 1930 écrite par l'horloger Emile PARFONRY et adressée à Narcisse PARFONRY, l'un des frères de ce militaire, il est fait mention de ce nom (J'ai causé plusieurs fois chez M. Molitor, cantine de la Cambre, avec feu votre frère Emile Parfonry alors sous-officier, je conserve sa photo). S'agit-il de la même personne ? Aucune certitude. Si on interprète les paroles, ces discussions ont eu lieu avant le départ du militaire Emile PARFONRY pour le Congo, en 1882, soit au moins 48 années plus tôt. L'horloger était âgé à ce moment de 30 ans et le militaire de 25 ans. Quant à Philippe MOLITOR, né en 18696, devenu par la suite général, il n'était âgé que de 13 ans. Les dates ne présentent pas une réelle concordance pouvant valider la rencontre entre les deux militaires. Même si l'origine luxembourgeoise (MOLITOR est natif de Villance, commune de Libin, près de Mirwart) et son début de carrière à l'Ecole militaire (sous-lieutenant en 1889) apportent un début de similitude avec la biographie d'Emile, le militaire. Et tous deux bénéficient d'avoir une rue à leur nom dans leur commune de naissance7.
1 Traduction : Parfonry, un horloger bruxellois ... ;
2 memoiresducongo.be/wp-content/uploads/2016/03/MDC-36.pdf ;
3 STANLEY H-M (1885) : Cinq années au Congo, Bruxelles, ING ;
4 A ne pas confondre avec le cimetière des pionniers de Ngaliema, à Kinshasa ;
5 Il fut probablement l'un des derniers à être enterré à Manyenga car la première inhumation à Ngaliéna , celle du lieutenant Grang, eut lieu le 11 avril, soit quelques jours après le décès d'Emile Parfonry ;
6 Source : Acad. Roy. Sc d'Outre-Mer. Biographie Belge d'Outre-Mer, T VII-C, 1989, col. 301-306;
7 Une rue Général MOLITOR existe dans le village de Villance, lieu de naissance de Philippe MOLITOR ;