Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 15:31

     L'article précédent porte une certaine attention à l'ancrage belge de l'horloger Emile Parfonry, disposant d'un magasin au 58 de la rue de Namur à Bruxelles, soit la rue reliant le bas au haut de la ville, à proximité de la Place Royale. Il y côtoyait d'autres maisons comme celles des peintres1 François DUYK (au 59) et Paul HERMANUS (au 32), le magasin Central Photo L. MARINUS (au 66), le magasin de décorations L. PETIT Frère et Soeurs (au 15), mais surtout au 20 de la rue de Namur, le siège de la Société "Etat indépendant du Congo" qui gérait les financements octroyés par le roi Léopold II pour couvrir les frais de l'explorateur H.N. STANLEY.

      Certaines informations laissent à penser que cet horloger aurait pu avoir un intérêt à présenter une affinité marquée du côte de la Suisse.

     A cette période, il existait beaucoup de manufactures et de revendeurs de montres qui les assemblaient eux-mêmes. Les montres à gousset sont vendues en grand nombre et elles étaient intensément utilisées pour la remise de prix lors de concours, ce qui était le cas pour Emile PARFONRY notamment pour le Concours de Tir du Gouvernement. Le mécanisme d'horlogerie étant la partie essentielle pour en fixer le prix de vente, les horlogers de chez nous devaient s'approvisionner dans le pays dont provenaient presque exclusivement pour l'époque les montres, les mouvements de montres et les diverses pièces d'horlogerie, à savoir la Suisse.

      Et c'est ce qu'à été obligé de faire Emile PARFONRY. Il s'est efforcé d'obtenir un brevet suisse pour valoriser ses montres. Dénommé Swiss patent Moeri's Nr 7547, ce brevet provient d'un fabricant de montres2 installé à Saint-Imier, dans le canton de Berne en Suisse. A l'origine, ce brevet non-magnétique était adapté au célèbre calibre 19 de la marque Omega3, lancé en 1894, et destiné au marché américain. Plusieurs montres d'Emile PARFONRY portent ainsi la mention MOERI'S PATENT 7547/...

      La notion de Magasin Suisse est également liée à cet horloger. Cette inscription apparait sur plusieurs modèles et dans ses publicités. Une preuve en soi qu'il voulait afficher l'origine des pièces qui entraient dans la composition des montres vendues dans son magasin.

      Plus explicite encore, c'est l'indication sur une montre de la mention Médaille d'Or à Paris en 1889, lors de l'Exposition Universelle. Cette information est d'autant plus surprenante qu'on n'y relève aucun horloger belge à l'occasion de cette Exposition au cours de laquelle 10 Grands Prix et 31 Médailles d'Or ont été décernés au sein des 556 exposants horlogers, essentiellement français (281) et suisses (147). Il y est même souligné comme seule référence à la Belgique que ce pays " au même titre que l'Autriche, la Suède, l'Espagne possède aussi des artistes de l'art de diviser le temps mais leurs produits quoique artistiques et bien conçus, ne possèdent pas ce quelque chose qui promet pour l'avenir "4. Bref, une belle phrase pour expliquer finalement pourquoi aucunes médailles ne leur ont été attribuées.

      On en conclut qu'il est pratiquement certain que l'horloger Emile PARFONRY devait être considéré avec son brevet suisse et sa publicité en tant que magasin suisse comme un exposant de ce pays

 

1 Des toiles de ces deux peintres DUYK et HERMANUS sont régulièrement mises en vente. HERMANUS est le plus connu et dispose d'un article sur Wikipedia ;

2 Associé depuis 1883 à Jules Frédéric JEANNERET, Fritz MOERI crée en 1899, à la mort de ce dernier, la société des montres SA MOERIS mesurant des intervalles ultra-courts et des chronos de grandes précisions; la société MOERI existera jusqu'en 1970, date à laquelle elle est rachetée par TISSOT ;

3 Le calibre 19 d'Omega est le produit qui assurera la renommée de la marque ;

4 ROUSSIALLE D. (1890) : Quelques études sur l'horlogerie à l'Exposition universelle de Paris 1889, Lyon, Imprimerie A. Waltener et Cie ;

    

 

Partager cet article
Repost0
8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 11:52

       Voici la photo de celui, et grâce à qui, nous avons une rue portant ce nom dans le Monde. C'est la seule photo du lieutenant Emile PARFONRY, le militaire qui fut parmi les premiers à accompagner STANLEY dans sa remontée du fleuve Congo, à partir de son embouchure dans l'Océan Atlantique.

     La rue est située dans la commune d'Hotton-sur-Ourthe, son lieu de naissance. Enterré au Congo, d'autres articles sur ce blog délivrent une quantité d'informations sur ce personnage qui fut mis en valeur par STANLEY, dans son livre retraçant son épopée africaine (voir catégorie : Emile PARFONRY, le militaire au Congo).

      Une simple erreur d'écriture n'avait pas permis de retrouver jusqu'à ce jour cette photo, extraite du livre " STANLEY founding of Congo free state ".

 

Lieutenant_Parfoury.jpg

      Voici ce que H.N. Stanley écrivait à propos de ce militaire - explorateur :

p. 269 : One of the most excellent men was the Lieut. Parfonry. He lived long enough to show that in him were contained all the elements that make men greatly esteemed for intrinsic worth, moral bravery, and the indefatigable spirit of capacity; and yet, being a little indiscreet one day under a burning sun, he was gone from us, just as I was beginning to feel conforted at the number of worthy men flocking to the standard of the Association in Africa.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 14:01

      Emile PARFONRY, celui qui a sa rue dans la commune de Hotton, est décédé au Congo le 24 mars 1883. On pouvait se demander de quelle façon sa famille a été mise au courant de sa mort prématurée. Loin des siens, perdu dans un poste avancé de la mission exploratoire menée par Henri Morton STANLEY, il n'était pas évident de transférer à ses proches son avis de décès. Comment ont-ils pu en être averti ?

      Une nouvelle découverte, transmise via le réseau Généanet, donne une possibilité de réponse à cette question. Dans le " Journal des débats politiques et littéraires " du 19 juillet 1883, publié à Paris, on y trouve un article qui fait mention de son décès. Dans cet article, il est question d'une rencontre entre un certain JOHNSTON, de nationalité anglaise, et H.M. STANLEY. Extrait d'une dépêche anglaise, on y donne plusieurs informations sur la situation, publication française oblige, en particulier sur les exploits et la bonne santé de M. de BRAZZA, explorateur français. Et pour contraster avec la réussite de la mission d'exploration de ce dernier, on y relate, non sans arrière-pensée, les difficultés rencontrées par STANLEY. Et parmi celles-ci, on mentionne tout particulièrement les quelques décès dans l'équipe de ce dernier, dont Emile PARFONRY.

           Publié 4 mois après sa mort, il est possible également que ce fut par la lecture de cet article que l'information parvint à sa famille, d'autant que ce Journal était disponible dans les gares en Belgique.

Journal des débats politiques et littéraires - Extrait du 19 juillet 1883

Colonies françaises

Gabon et Congo - Les journaux anglais publient une dépêche de Lisbonne, datée du 16, dans laquelle on lit :

       Le steamer Portugal qui vient d'arriver ici, venant de la côte occidentale de l'Afrique, apporte des nouvelles du Congo, allant jusqu'au 18 juin. Parmi les passagers, se trouve M. Johnston, qui accompagna jadis lord Maye1 dans ses expéditions dans les pays des Mossamèdes2.

       Ce gentleman avait reçu une invitation de M. Stanley de venir le trouver sur le Haut-Congo. Il est resté auprès de cet explorateur jusqu'au 31 mai, époque à laquelle il est descendu vers la côte.

       M. Johnston est porteur de lettres de Mr Stanley pour la . Il y a également sur le Portugal plusieurs français qui ont été témoins des exploits de M. de Brazza sur la côte occidentale de l'Afrique. Ils confirment les nouvelles précédemment arrivées en Europe, relativement à cette question. M. Stanley se trouvait au-dessus du Stanley-Pool et s'apprêtait à partir pour le Stanley-Fall. Il espérait fonder une nouvelle station sur le Haut-Congo, à Dolola, à 250 miles de Stanley-Pool.

       M. Stanley lui-même est en bonne santé; mais sa troupe n'a pas la même chance. Mr Robinet, un ingénieur belge, est mort après cinquante heures de maladie, et M. Parfonry a succombé à une insolation. M. Luttecik s'est suicidé et deux autres membres de l'expédition sont morts. Le personnel de M. de Brazza était bien portant.

       A l'heure qu'il est, M. de Brazza a du remonter l'Ogoddé4. Après avoir laissé son monde à Loango5 et à Punta-Negra6, il est allé en personne sur l'Oriflammne prendre possession du territoire de Loango.

      Il faut savoir que le contexte politique de l'époque était assez tendu. D'autres pays avaient des revendications dans la région. Un conflit existait avec la Belgique. Le Portugal, en vertu d'un ancien traité avec l'ancien Empire du Kongo, réclame également le secteur, faisant valoir son "droit historique" sur l'embouchure en tant que premier pays à avoir pris possession de cette région. En rappelant que c'est un certain Diego CAM, navigateur portugais, qui déjà en 1484 avait découvert l'embouchure du fleuve Congo. En arrivant par bateau le 15 septembre 1882, Emile PARFONRY a certainement vu la croix érigée par ce dernier sur le promontoire de Padraö, près du lieu de l'embouchure. Le Portugal conclura avec la Grande Bretagne un traité en 1884 pour bloquer l'accès de l'Océan Atlantique à l'Association Internationale du Congo qui avait été mise en place par le roi Léopold II. La Conférence de Berlin en 1885 qui organisa le partage de l'Afrique, ne reconnut pas ce traité, et se contenta de restituer l'enclave de Cabinda au Portugal, laquelle est rattachée de nos jours à l'Angola.  

      H.M. STANLEY était chargé en secret d'établir un Etat du Congo. Ses actions, en particulier sa volonté de créer des stations et un chemin d'accès en remontant le fleuve par le passage des Monts de Cristal, contrariaient les visées des autres puissances coloniales. On peut se demander quel était l'objet de la visite de ce M. JOHNSTON. Probablement rien rien de protocolaire, ni de touristique.  Etait-il venu s'entretenir pour transmettre certains messages du gouvernement britannique ? La réponse sur ce point sera abordée dans un autre article (voir article : Une rencontre à Isangila, le long du fleuve Congo)

      On y apprend également que ce M. JOHNSTON, en revenant en Europe, était porteur de lettres pour la Société Internationale Africaine. Légère erreur de transcription car il s'agit bien de l'Association Internationale du Congo. Et il est fort probable, dès lors, que parmi ses lettres, se trouvait l'avis de décès d' Emile PARFONRY. Ayant quitté STANLEY le 31 mai, soit deux mois après le décès, ce fut sans doute par cette voie que l'information parvint en Europe.

 

1 Lord Maye : probablement le nom d'un diplomate ou d'un explorateur anglais qui a effectué également des missions en Inde ;

2 Mossamèdes : ville et région au sud de l'Angola, sur l'Océan Atlantique, près de la frontière avec la Namibie;  

3 Société internationale : manifestement, il s'agit d'une erreur de transcription; il est bien question ici de l'Association Internationale du Congo, édifiée par le roi Léopold II et pour lequel travaillait Stanley ;

4 Ogoddé : il s'agit certainement du fleuve Ogooué, découvert par de Brazza, prenant sa source en République du Congo et puis remontant au Gabon ;

Loango : ancienne capitale du royaume de Loango, située sur l'Océan Atlantique, à 15 km au Nord de Pointe-Noire ; un des pires ports négriers de toute la côte atlantique (jusqu'à 15 000 esclaves par an) ; le territoire de Loango, longtemps revendiqué par le Portugal, fut transféré définitivement à la France en 1885 lors de la Conférence de Berlin ;

Punta-Negra : Pointe-Noire, ville fondée en 1883, ancienne capitale du Congo avant 1959 ; une des principales villes économiques de l'Afrique de nos jours (port, pétrole, chemin de fer);

Partager cet article
Repost0
22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 09:11

      Né le 16 mars 1895 à Neerheylissem, Emile PARFONRY, mon grand-père, est diplômé de l'Ecole Normale de Malonne en 1914. Il a été instituteur de l'école communale de Beauvechain de 1914 à 1949. 

       Ayant occupé la fonction pendant 37 ans, en donnant son enseignement au niveau des trois premières années du primaire, il a ainsi assuré la formation de base à près de deux générations d'habitants de ce village de la Hesbaye brabançonne.

      Voici quelques photos prises à différents moments de sa carrière. Malgré le nombre limité de photos retrouvées, celles - ci représentent fort heureusement les trois endroits où il y a enseigné : dans les locaux paroissiaux de la rue de l'Eglise, dans l'ancien hospice NELIS rue de la Station et dans les locaux sur la Place communale. Et pour que ce parcours de vie soit le plus complet possible, on démarre avec la photo de sa promotion en août 1914, soit quelques semaines avant le déclenchement de la première guerre mondiale. Beaucoup de visages dont les noms restent à découvrir apparaissent tout au long de ce périple.

Photo 1 : Promotion de l'Ecole Normale de Malonne de 1914. Emile PARFONRY se trouve assis au premier rang (4ème à partir de la gauche)























Photo 2 : Dans la cour paroissiale, rue de L'Eglise, année 1918. Distribution de couques ( écrit sur l'ardoise  de gauche)
























Photo 3 :  Dans la cour paroissiale, rue de l'Eglise, Année : 1920 ( avec les photos du Roi Albert et de la Reine Elisabeth)


























Photo 4 : Dans la cour paroissiale. Année : ??

























Photo 5 : Devant l'ancien Hospice NELIS, rue de la Station, aménagé en école. Année : probablement en 1926.
Parmi les élèves, se trouve son fils Georges, mon père ( au premier rang, 4ème à partir de la gauche)

06-a.jpgPhoto 6 : Dans les nouveaux locaux sur la Place Communale. A la fin des années 1940
NB : J'ai également été élève dans cette même classe quelques années plus tard

       Nom des élèves ( de haut vers la bas et de gauche à droite) :     ….. , ……, Paul SWYZEN, André DEVESTER, Jules MACAU, Jean-Pierre HENDRICKX,  Marcel MORSAIN, Marcel FRIX, Guy FRIX ; l’instituteur Emile PARFONRY, Alex DEVESTER, René MEULEMANS, Guy POFFE, Jacques DEWEVRE (avec l’aide d’André DEVESTER et de Jacques RIGUELLE)
























Photo 7: Dans la cour de récréation de l'Ecole communale, située sur la Place Communale. Année : Entre 1947 et 1949, à la fin de sa carrière)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de PARFONRY
  • : Le cadre directeur de ce blog consiste à réunir ce qui peut être transmis sur un patronyme. La présentation de tous ces personnages n'est finalement qu'une manière de transférer un patronyme. Qu'il soit culturel, social ou historique, ce patronyme ne fait que proposer un film dans lequel les séquences sont des instants de vie. L'environnement, le vécu de chacun a probablement plus d'impact sur ce que nous ressentons. Les gênes se diluent plus vite que le lien avec le mode de vie et les rencontres. Cette vision oblige à élargir le champs d'investigation en déviant de l'aspect purement généalogique. La découverte de nouveaux indices motive et assimile parfois cette recherche à une enquête. L'histoire ne peut être racontée de manière linéaire. Chaque élément, chaque personnage a droit à son histoire dans le récit tout en suivant le dénivelé et les courbes imposés par les aléas de l'Histoire et de la vie. Contrairement au patrimoine, un patronyme se voit contraint de s'adapter aux vicissitudes des évolutions sociales et des guerres. Le contenu des quelques 350 articles de ce blog a été rassemblé dans un livre intitulé "La véritable saga des PARFONRY de Neerheylissem - L'histoire d'un toponyme devenu un patronyme ".
  • Contact

Recherche

Pages

Liens