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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 20:31

     A l'occasion de l'Exposition universelle de Paris en 1900, de nombreuses manifestations furent organisées en parallèle. Il avait déjà été mentionné1 que Paul PARFONRY avait apporté sa collaboration bénévole à Georges CAIN, le Conservateur du Musée Carnavalet, pour l'organisation de l'Exposition rétrospective de la ville de Paris, sorte de Carnavalet improvisé, en recrutant dans les collections particulières, comme l'écrivait un critique littéraire2 à l'époque.

   L'extrait suivant relate l'affection de Paul pour la recherche d'objets encombrants qui devaient remplir les belles maisons haussmaniennes de cette période.

Dans ce demi-jour d'élégance, où cent trente peintures entourent une vingtaine de bustes, on dirait d'un Salon d'autrefois, contemporain d'un de ces intérieurs opulents que M. Walter Gay3 signe de sa maitrise, entre les bibelots anciens collectionnés par Parfonry .... (Le Bulletin de l'Art ancien et moderne, suppl. hebdo, p. 79. Expo et Concours. Cercle de l'Union artistique, Paris, 1912) ;

      On y retrouve également cette notion d' intérieurs opulents qui est celle qui a servi à caractériser son style de peinture et dont l'emploi fait encore partie de nos jours du langage usuel et familier permettant de l'identifier.

      De son côte, son épouse, née Gabrielle BARBAUT, ne fut pas en reste. On la retrouve comme donatrice d'habits pour une autre exposition intitulée Le costume et ses accessoires4. Si Paul assumait sa passion de peintre en squattant, on l'imagine, l'une ou l'autre pièce de la villa de Créteil ou de l'hôtel particulier de la rue Jouffroy, Gabrielle devait avoir aussi accumulé pas mal de choses en utilisant d'autres espaces. Les encombrants, comme on les appelle de nos jours, avaient largement leur place dans les maisons héritées de François-Xavier, le marbrier. 

     Un certain nombre d'habits sont fournis pour cette exposition. Les photos reprises dans le document attestent que Gabrielle a fait une donation d'un costume et de deux robes, essentiellement de l'époque Louis XVICette présence d'habits à cette exposition nous apporte l'éclairage nécessaire pour comprendre l'extrait de phrase découvert précédemment et n'ayant pas ou peu de liens avec l'occupation artistique de Paul. Le commentaire  formulé dans un journal de l'époque faisait bien référence aux costumes Louis XVI de Gabrielle et non à une toile de Paul. 

Parfonry fait partie des collectionneurs qui ont contribué à ce musée des élégances desséchées (Le Figaro du 16 juillet 1900) ;

      Description peu flatteuse en apparence, la signification d'élégances desséchées doit cependant être comprise, non pas nécessairement comme l'expression d'une accumulation d'objets démodés mais plutôt, selon le dictionnaire Larousse, dans le sens d'une présentation  manquant de douceur, d'ampleur et d'ornements  voire d' un coloris qui manque de douceur, de moelleux. De fait, comme on pouvait le craindre, cette exposition rassemblait une panoplie d'objets, de bibelots, sortis des armoires et des placards et ramenés en vue de les aérer. Objets qui pour certains, doivent se retrouver encore de nos jours au Musée Carnavalet à Paris, l'endroit idéal pour se faire une idée du monde des intérieurs opulents de l'époque 1900.

     Qu'elle était l'origine de ces habits Louis XVI, le roi guillotiné en 1793, il y avait de cela plus d'un siècle ? Probablement apportés par Gabrielle dans sa dot5 car il est peu évident que François-Xavier, issu d'une famille peu fortunée et belge de surcoit, n'ait amené ce genre de décor royal avec lui. Peu d'éléments sur l'ascendance de Gabrielle BARBAUT n'ont été relevés dans les arbres généalogiques consultés6. Ce qui nous limite pour en donner une interprétation pour le moment. Y avait-il dans la présence de ces habits Louis XVI l'affichage d'un soutien à la monarchie de l'Ancien régime ? Peut - on encore trouver réponse à cette question aujourd'hui ? Décédée en 1958, à l'âge de 88 ans, Gabrielle a peut être laissé des souvenirs dans les mémoires. 

     Dans un autre genre, imaginez-vous maintenant que le parolier de Johnny HALLYDAY ait eu connaissance de cette expression qualifiant les vêtements de Gabrielle. On aurait pu avoir une toute autre version de la terrible phrase du refrain de la chanson Gabrielle, qui se terminerait en un bel alexandrin parfait7:

J'ai refusé, mourir d'élégances desséchées 

P.S : Ah que coucou, répondrait Johnny !!!! 8

1 NORMAND Charles (1900) : Bulletin de la Société des Amis des Monuments parisiens, vol. 12, Paris, p. 321 ;

2 Ad. BRISSON ;

3 Walter GAY (1856-1937) : peintre américain, installé en France en 1876 , réalisant des tableaux du même style de peinture que Paul PARFONRY ;

4 CAIN Georges, CAIN Henri, CLARETIE Jules, etc.... : Musée rétrospectif des classes 85 et 86. Le costume et ses accessoires - rapports, pp. 53 et 55 ; (disponible au CNAM) ;

5 La dot apportée par Gabrielle BARBAUT, selon l'acte de liquidation et de partage des biens, était d'ailleurs beaucoup plus importante que celle de Paul ;

6 Achille BARBAUT, né en 1881 à Isbergues (Pas-de-Calais), décédé le 29/12/1914 à Ypres (Belgique) est le seul personnage relevé portant l'un des  prénoms du père de Gabrielle, décédé en 1902 ;

7 C'est à dire formé de deux hemistiches  de 6 syllabes ;

8 Extrapolation libre d'un sketch des  Guignols de l'nfo ;

Images où apparaissent les 3 modèles Louis XVI offerts par Mme PARFONRY
Images où apparaissent les 3 modèles Louis XVI offerts par Mme PARFONRY

Images où apparaissent les 3 modèles Louis XVI offerts par Mme PARFONRY

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 10:23

    Comme une habitude qui se manifeste par intermittence, une nouvelle peinture de Paul est réapparue assez singulièrement. Un tableau, dont le thème avait déjà été relaté à plusieurs reprises (voir articles : Paul Parfonry dans la revue "Famille" ; Une tasse de thé de Paul à Madrid ; Le modèle de Paul), a été localisé en Allemagne.

    Présente toujours de nos jours dans la famille DETERMEYER, une autre version de cette représentation de La tasse de thé, s'intitulant La fin du repas1 s'ajoute désormais à la liste des tableaux reconnus de Paul. Achetée selon toute vraisemblance avant 1940 par une grand-mère, selon les informations transmises, elle se retrouve de nos jours accrochée à un mur de la maison familiale des DETERMEYER. La mémoire pour retrouver une trace du parcours de cette peinture entre la France et l'Allemagne semble cependant s'être évaporée à travers les années. Une seule piste peut s'avérer intéressante à suivre. Celle de Georges, le fils de Paul, qui fut prisonnier au camp de Meschede, en Rhénanie-Nord-Westphalie, durant la première guerre mondiale. Par la suite, par sa connaissance acquise de l'allemand, il travaillera pendant quelques années dans la Sarre pour la Compagnie Electro-Comptable2, afin de mécaniser, en utilisant les nouvelles machines à cartes perforées, les fiches de paie des mineurs3. La France avait en effet obtenu, dans le cadre du Traité de Versailles, la propriété des mines de charbon de cette région. Ce statut se prolongera jusque la décision de rattachement à l'Allemagne en date du 13 janvier 1935. Les deux familles ont pu se rencontrer au cours de l'une de ces deux périodes (1914-1918 ; 1930-1935). Simple supposition restant à étayer du côté allemand.

     Cette représentation de cet instant d'échange, partagé par l'intermédiaire d'une tasse de thé, semble avoir été l'un des sujets favoris de Paul. Il parvenait à maitriser avec habilité, toute cette intimité en insérant des personnages au milieu d'intérieurs bourgeois du XVIIIème siècle. Respectant l'harmonie des proportions, les sentiments de douceur, d'affection et de respect ressortent à merveille de ces tableaux dèja visionnés. A remarquer particulièrement dans ce cas-ci, la diagonale qui s'affiche au premier coup d'oeil, reliant d'un trait le regard des deux personnages et le bouquet de fleurs. Celui de la demoiselle hésite d'affronter celui de son chevalier et trouve la parade en le dirigeant plus loin, mettant de ce fait plus en évidence cette petite table-rognon, à l'évidence pas bien utile. 

   Comme à l'accoutumée, Paul insère, dans le décor, du mobilier qui existait réellement dans l'hôtel particulier de la rue Jouffroy. Outre le paravent qu'il affectionnait d'introduire en l'agrémentant de tissus différents, on y retrouve les deux chaises de salon mais surtout la petite table avec sa tablette inférieure en forme de rognon4. Toujours présente de nos jours comme l'atteste la photo ci-jointe5, elle a parcouru le XXème siècle, accompagnant l'histoire de la famille. 

    Le modèle féminin de ce tableau ne ressemble pas au modèle décrit sur la précédente version (voir article : Le modèle de Paul). Si la couleur des cheveux peut se comparer à un blond vénitien, le nez et la pommette du personnage ne ressemblent nullement à ceux de Berthe MADELEINE, authentifiée sur l'autre peinture.

    Plusieurs versions de ce tableau ont été probablement peints par Paul. Dans une boîte en fer, l'une de celles-ci fut retrouvée, reprise sur une photo cartonnée. La demoiselle est cette fois assise, ayant accepté l'invitation de son chevalier. Par contre, le bouquet de fleurs n'est plus aussi frais. Elle n'a d'ailleurs plus l'envie de le regarder.

    La palette des tableaux retrouvés de Paul s'élargit. La liste est sans doute loin d'être close.

1 sur base d'un texte mentionné sur une photo cartonnée, retrouvée dans une boîte en fer ;

2 précédemment dénommée Société internationale de machines comptables (SIMC) puis Société française Hollerith avant de devenir IBM France en 1947 ;

3 selon la littérature, les premières machines à cartes perforées seraient apparues en France au début des années 1930 ;

4 rognon : terme résultant de la forme d'un haricot ou d'un rein de la tablette ;

5 on y remarque, sur la tablette inférieure en forme de rognon, la présence de la boîte en thuya, ramenée récemment d'Essaouira au Maroc par votre fieldmouse ;

La fin du repas :  Une autre version du tableau " La tasse de thé " (credit : Detlef DETERMEYER)

La fin du repas : Une autre version du tableau " La tasse de thé " (credit : Detlef DETERMEYER)

La table-rognon apparaissant sur le tableau (credit : Martine PARFONRY)

La table-rognon apparaissant sur le tableau (credit : Martine PARFONRY)

Une photo d' une autre version de la peinture La fin du repas, sur papier cartonné, réalisée par les studios A. BLOCK, installé au 91 Bd. de Sébastopol à Paris

Une photo d' une autre version de la peinture La fin du repas, sur papier cartonné, réalisée par les studios A. BLOCK, installé au 91 Bd. de Sébastopol à Paris

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 11:15

     Les peintres ont eu des épouses mais aussi des muses et des modèles pour leur permettre d'exprimer leur art. Du moins, pour ceux qui représentaient sur leur toiles des personnages féminins qui en étaient le sujet central. On ne voit pas par contre de l'utilité pour un peintre paysagiste ou un peintre abstrait d'avoir un modèle en chair et en os dans son atelier. Le cubisme ou le surréalisme préfèrent les formes géométriques à celles généreuses que l'on rencontre dans les toiles de Rubens (Venus devant son miroir, Les trois grâces), Goya (La maja nue) ou Velasquez (La Vénus au Miroir). La relation n'est cependant pas aussi simple. Ainsi Picasso, l'un des grands peintres de ce XXième siècle avait aussi recours à des modèles réels, des muses énergisantes avant de les déformer au travers de sa vision particulière de la représentation.

     Et ce qui est vrai pour un peintre connu comme Picasso l'a été pour bien d'autres peintres. Le modèle dans l'atelier de peintre est apparemment nécessaire à la sérénité et à l'inspiration si ce n'est à la concentration. Si cette relation est bien réelle pourquoi n'en aurait-il pas été de même en cette période de bouleversement artisitique et culturel de la fin du XIXème siècle. L'impressionnisme avait bien balayé les modes habituels de représentation en jouant sur les lumières. Mais les codes, les fondements qui marquent la pérennité de l'art ont la vie dure. 

     C'est la raison pour laquelle on ne doit pas s'étonner que Paul PARFONRY, celui qu'on a qualifié de petit peintre des intérieurs bourgeois du XVIIIème siècle, a eu aussi besoin d'un modèle. A t-elle joué le rôle d'une muse, rien ne peut l'attester.  Il n'y avait probablement pas de miroir dans son atelier de la rue Jouffroy, sans doute un simple paravent qu'il a d'ailleurs représenté sur plusieurs de ses toiles.

     Ce modèle porte même un nom. Elle s'appelle Berthe MADELEINE. On la découvre sur le site1 du peintre Ernest RENOUX 2, dont elle était l'épouse depuis l'année 1895. Il parait même qu'elle était très connue dans le milieu mondain et artistique de l'époque pour sa chevelure d'un superbe blond vénitien3 qui plaisait aux peintres. Rien à voir dans ce cas avec les grâces généreuses qui remplissaient les toiles entre les XVIème et XVIIIème siècles.

     Si Berthe MADELEINE a été juste un modèle et non une muse pour Paul PARFONRY, elle en a néanmoins conservé " un souvenir charmant ", comme elle l'écrit elle-même dans un extrait.

C'est le hasard d'une rencontre, chez, des amis de Georges Cain4, plus tard Conservateur du Musée Carnavalet, qui oriente ma vie parmi les peintres. Le premier, Georges Cain, fit mon portrait, et ensuite beaucoup de ses amis, entre autres Parfonry, peintre amateur dont je devins le modèle habituel. J'ai gardé de lui et de sa femme le plus charmant souvenir. Pour expliquer les liens qui unissaient à cette époque modèles et peintres, je dois préciser que jamais Parfonry ne m'a réglé le montant de séances de pose sans dire " Madame, pour vos pauvres ".

     La délicatesse de Paul et la gentillesse de son épouse ont manifestement impressionné le modèle. C'est sans doute dans cette relation que Berthe est devenue le modèle habituel de Paul PARFONRY. Peut être une sorte de lien affectif, comblant pour Berthe on ne sait quelle absence, quelle bienveillance vis à vis des oppositions de sa famille à l'encontre de ses fréquentations artistiques. 

      L'absence de  références sur la date de mariage de Paul empêche de préciser l'année. Seul indice, l'année de naissance 1894 de Georges, le fils de Paul. La référence à Georges CAIN est  également importante. Ayant été Conservateur du Musée Carnavalet à partir de 1897, on peut également dater cette rencontre avec Paul avant cette période. Ceci confirme malgré tout, une fois de plus, le fait que les familles PARFONRY et CAIN entretenaient des relations étroites depuis François-Xavier, le marbrier.

      Quant à retrouver Berthe dans les peintures de Paul, cela n'est pas difficile. Une simple comparaison avec le portrait réalisé par son époux donne la réponse. Pour la peinture " Une tasse de thé ", la similitude ne fait pas de doute. La personne assise est assurément le modèle du peintre. Il en est de même pour d'autres toiles. Peinte généralement de profil, la ressemblance est assez constance. On se contentera de reprendre la peinture " La visite galante ", sur laquelle le modèle se trouve pratiquement de face. Une manière de s'apercevoir que dans ce cas Paul n'avait pas été uniquement sensibilé par la coiffure vénitienne mais bien par le regard de son modèle. Il est probable que Berthe n'ait pas été le seul modèle de Paul.

     Ernest RENOUX est enterré auprès de sa mère dans le cimetière de Romeny-sur-Marne. Berhe, quant à elle, vécut jusqu'en 1958, la même année que Gabrielle BARBAULT, l'épouse de Paul5. Sa sépulture se trouve non loin de la précédente1. Le couple RENOUX eut un fils, prénommé Marcel.

1 https://sites.google.com/site/julesernestrenoux ; site officiel de Jules Ernest RENOUX ;

2 Jules, Ernest RENOUX (1863-1932), né et décédé à Romeny-sur-Marne, est un peintre de la Belle Epoque. Un musée sur son oeuvre existe à Romeny-sur-Marne ;

3 Blond vénitien : terme originaire de la Renaissance italienne lorsque les femmes s'enduisaient les cheveux d'un mélange de safran et de citron avant de les exposer au soleil (def. Wikipedia); le blond vénitien est le ton le plus clair dans les tons de roux ;

4 Georges CAIN est ce Conservateur du Musée Carnavalet qui enverra une lettre à François-Xavier PARFONRY, le père de Paul, attestant de la réception de la cheminée en marbre qui est désormais installée dans la salle 41 du Musée (voir article : La cheminée est toujours au Musée Carnavalet) ; 

5 Cette similitude dans les dates de décès peut s'avérer être l'une des raisons du manque de transmissions orales au niveau de la génération d'après-guerre, trop jeune pour s'approprier la mémoire familiale. Cette raison peut sans doute être couplée avec l'impact de la guerre 40-45 qui a perturbé les modes de vie ;

Portrait représentant Berthe MADELEINE, réalisé par Ernest RENOUX

Portrait représentant Berthe MADELEINE, réalisé par Ernest RENOUX

Une tasse de thé . Le modèle est manifestement celle de la toile précédente

Une tasse de thé . Le modèle est manifestement celle de la toile précédente

La visite galante

La visite galante

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 14:41

      Découverte sur un site de vente aux enchères, voici une nouvelle peinture de Paul. Intitulée  " Garçon au rocher " et datée de 1906, cette peinture se différencie fortement des précédentes. Aucun meuble d'intérieur figé, aucuns bibelots venant s'inscrire dans le décor d'une pièce de l'immeuble de la rue Jouffroy à Paris, aucune rencontre galante aux habits du passé.

      Comme une conversion quelque peu tardive à un autre courant artistique tel le romantisme, et même à l'impressionisme. Manifestement, le décor verdoyant, même s'il ne se répartit pas d'une variation éclatante des couleurs, est marqué par la présence centrale d'un jeune garçon sur lequel est concentré un effet de lumière des plus saisissants.

      Paul est donc sorti de son austère appartement parisien. Où a t-il peint ce délicieux petit tableau de 22 x 27 cm ? On peut penser qu'il a pu pénétrer dans le jardin de l'abbaye de Poissy, propriété du  peintre Charles MEISSONIER, et dans lequel  son ami Lucien GROS, beau-frère du peintre, recevait régulièrement ses invités. Une découverte plus récente d'une autre peinture, représentant une portion des jardins de la villa de Créteil, construite par le marbrier François-Xavier, le père de Paul, oriente plutôt dans cette voie (voir article : Le jardin de Créteil en peinture). Il y a dès lors une réelle opportunité de voir dans le jeune garçon l'un des deux fils de Paul. Quant à déterminer s'il s'agit de Georges ou de Jean, la question restera sans doute à jamais posée.

      Mais manifestement le concept du jardin de Giverny, cher à MONET depuis 1883, avait marqué de son empreinte l'esprit de Paul. Même si on est loin du Jardin des Nymphéas, on ne peut qu'y décéler d'une influence même mineure.

     Ce tableau est d'une importance essentielle pour nous permettre  de  comprendre que Paul avait évolué dans sa peinture. Le style est résolument plus moderne et plus joyeux que ses autres tableaux.

    garcon-au-rocher 

   Ce tableau, mis aux enchères par la Maison de vente ROSSINI, a finalement été adjugé ce 20 janvier 2012 pour un montant de 150 €, au marteau. Il est signé et daté en bas, à droite.

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 18:42

      Dans la série des articles s'intéressant à Paul PARFONRY, voici une photo de lui en compagnie de son fils Jean et d'un autre artiste peintre de ses connaissances.

     Outre l'intérêt vestimentaire de découvrir que des artistes peintres du début du 20ème siècle s'habillaient en costume trois pièces et non en jeans délavé, la question de l'identité de l'autre artiste peintre peut constituer une nouvelle source de recherche.

      Comme première piste probable de solution, il ne pouvait s'agir que d'un peintre dont le nom a été associé à Paul dans l'un des écrits retrouvés à son propos. Il a pu faire partie probablement du cénacle des artistes membres soit de la Société des Artistes français, soit du Comité de l'Union artistique, deux associations auxquelles Paul adhérait. Le choix reste assez vaste mais non impossible. On sait par ailleurs que la famille CAIN a été proche de la famille PARFONRY depuis la génération précédente. Auguste CAIN, le peintre animalier et père de Georges, avait parrainé l'obtention du titre de Chevalier de la Légion d'Honneur de François-Xavier, le père de Paul.  

                             Voici la photo1 prise vers 1910, portant la mention écrite :

                     Paul PARFONRY, Jean et artiste peintre ??           

                 Paul-P.--Jean-et-un-artiste-peintre.jpg

           Pour rappel, Paul est né en 1857 et décédé en 1920. Quant à son fils Jean, il est né en 1895. Ces dates doivent servir comme indication pour apprécier de la date de la photo qui, selon l'âge des personnages, a du être prise après 1910.        

          Voici, de manière assez complète, la liste des personnes ayant exposés des peintures dans les mêmes salons parisiens que Paul. Toutes ne sont pas nécessairement des peintres reconnus comme tels. L'une d'entre elles peut s'avérer correspondre avec le personnage  de la photo.  

1. François CARNOT (1872-1960) : fils du Président Sadi CARNOT ; Député de la Côte d’Or ; Président de l’Union Centrale des Arts décoratifs à Paris ; Directeur de la Manufacture des Gobelins, Initiateur du Musée d’Art et d’histoire de la Provence à Grasses ;

2. René DEBRAUX (1863-1938) : Peintre, ami de SIGNAC et de PISSARRO ;

3. Stanislas LAMI : (1858-1944) : sculpteur-statuaire ;  Auteur du «  Dictionnaire des sculptures de l’Antiquité à nos jours « ;

4. Jean ROBIQUET (1874 - 1960) : Ecrivain, Conservateur du Musée Carnavalet vers 1925-1932 ;

5. Henri TENRE (1864-1926) : Peintre, gendre du banquier AGUEDO, toiles vendues à la galerie Sotheby’s ;

6. Walter GAY (1856-1937) : Peintre américain,  installé en France en 1876 ;

7. Pierre BRACQUEMOND (1870-1926) : peintre ;

8. Zacharie ZACHARIAN  (1849-1923) : peintre d'origine turque, spécialiste de natures mortes, apprécié par E. DEGAS ;

9. Antoine, Armand de Gramont, duc de GUICHE (1879-1962) : industriel et scientifique spécialisé dans le domaine optique ; amateur de peinture, ami de M. PROUST ;

10. Maurice GRÜN (1869-1947) : d’origine estonienne, domicilié à Concarneau, peintre de genre et de la Bretagne ;

11. Paul, Alfred COLIN (1838-1916) : peintre de marines et de paysages ;  aquarelle ;

12. Albert MAIGNAN (1845 - 1908) : peintre dont Paul à été l'élève ;

13. Georges CAIN (1856 - 1919) : peintre historique, Conservateur du musée Carnavalet de 1897 à 1919;

14. Maurice COURANT (1847 - 1924) : peintre maritime 

        En fonction des dates de naissance de ces différentes personnes énumérés ci-dessus, le choix pouvait se limiter entre R. DEBRAUX, S. LAMI, W. GAY, P.A. COLIN, G. CAIN et M. COURANT.

      Autres peintres cités dans des livres aux côtés de Paul mais sans références disponibles : Maurice de CAMBIS, Louis de PERIGORD, Albert TROTTIN, DE LASSUCHETTE, Paul THOMAS,

       Comme autre indication, parmi tous les peintres qui sont énumérés aux côtés de Paul, seuls Maurice GRÜN, Henri TENRE, Walter GAY et René DEBRAUX disposent d’une petite notoriété de nos jours au niveau des ventes de tableaux.

       Une autre piste possible, qui n'était au départ que le résultat de mon Signa-Paul.jpgintuition, s'est avérée fondée. Sur l’un des tableaux de Paul, encore présent dans la propriété familiale de Briou en Sologne, on y déchiffre, dans un coin, au-dessus de sa signature, une sorte d’attention particulière écrite sous la forme la plus anodine « A mon ami Lucien ». A qui pouvait bien s’adresser cette phrase ? Pouvait - on faire un lien avec l'artiste peintre de la photo ? Sans plus de certitudes, après avoir échantillonné tous les noms gravitant non seulement autour de la vie artistique de Paul, mais aussi vivant de leurs talents de peintre à cette époque, il m’est apparu la mention de Lucien GROS (1845-1913)la seule personne portant ce prénom. Qualifié de peintre de genre, de marines, d’histoire et portraitiste, Lucien GROS a également peint des paysages bretons en s'installant à une certaine période  à Concarneau. Il a été élève du peintre Ernest MEISSONIER (1815-1891) et membre de la Société des Aquarellistes français au sein de laquelle Albert MAIGNAN, chez qui Paul fut lui-même élève, était l'un des membres titulaires. Lucien GROS s'est domicilié au Clos de l'Abbaye à Poissy, au même lieu ou s'était installé Ernest MEISSONIER.

         Son décès en 1913 correspond avec l'année estimée de prise de la photo (1910). Il y a là quelques convergences qui pouvaient constituer des indices pour accréditer Lucien GROS comme l’artiste peintre de la photo ci-dessus. Mais une confirmation s'avérait nécessaire pour en attester de manière sure.

       Cette confirmation m'est parvenue peu de temps après. Jean-Marc DENIS, Directeur artistique de l'Académie de l'Abbaye à Poissy, m' a fait parvenir une photo de Lucien GROS dans son atelier. Il me confirme bien qu'il doit s'agir de cet artiste peintre. Bien que plus jeune sur cette photo, la similitude des traits est manifeste.

        Question subsidiaire : A quel endroit la photo de Paul Parfonry avec Lucien Gros a t - elle été prise ?

        Lucien GROS ayant fait construire une maison avec son atelier de peinture, à l'intérieur de l'enclos de l'Abbaye à Poissy, dans laquelle il recevait ses amis, on peut envisager que la photo ait été prise à cet endroit. 

       Comme me le souligne Jean-Marc DENIS, la demeure de Lucien GROS possédait effectivement un jardin. De plus,  par le mariage de sa soeur Jeanne avec Charles MEISSONIER (1848-1917), le fils d'Ernest, il était membre par alliance de cette famille. Il avait ainsi accés à l'immense propriété arborée de son beau-frère. Cette affirmation reste toutefois une hypothèse non accréditée.

      Car depuis la découverte récente d'un tableau de la villa construite par François-Xavier PARFONRY à Créteil et habitée plus tard par son fils Paul, il n'est pas improbable que cette photo ait été prise dans le jardin de cette villa.

 1 Photo transmise par Agnès PARFONRY ;

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 16:15

      En dehors de son activité principale d'artiste peintre, Paul a du avoir, comme tout bon artiste, des occupations alternatives.

      Si celles-ci n'étaient pas bien connues, l'une d'entre elles vient d'être découverte. Dans le livre " Les Pierres de Paris " édité par Flammarion en 1915 et rédigé par son ami Georges CAIN, le Conservateur du Musée Carnavalet, on peut y trouver un dernier chapitre intitulé " La semaine d'un inondé ".

      Ce chapitre fait référence aux inondations de Paris de janvier 1910. Il est agrémenté d'un certain nombre de photos permettant de rendre compte de l'importance de cette catastrophe naturelle. Et parmi ces photos, on y trouve, un peu avec surprise, une photo de notre cher Paulo.

      Intitulée " Le quai Voltaire et la pompe d'épuisement du Journal Officiel ", elle est datée du 26 janvier 1910.

      Cette photo est reproduite à la page 379 du livre. Elle peut être trouvée sur le site :
 http://www.archive.org/stream/lespierresdepari00cainuoft/lespierresdepari00cainuoft_djvu.txt.

Pour y accéder : cliquer successivement sur "see other formats" puis sur " Djvu" ;  inscrire ensuite le chiffre "397" dans la fenêtre au dessus de la page. Ce qui vous permettra d'atteindre directement la page 379.

      La page est reproduite ci-dessous permettant de visionner directement la photo.

lespierresdepari00cainuoft_0397.jpg
      Peut - on trouver d'autres photos de Paul ? Une nouvelle piste possible vient d'être soumise à notre sagacité. Décidément, mon cher Paulo, tu étais un personnage de ton temps ! 

         Et sans doute, en voyant l'apparition de cette nouvelle technique permettant de placer les décors, les paysages et les gens sur un nouveau support papier, tu as du t'exclamer, en reprenant une formule qui aurait pu être reprise par  ton petit - fils de nos jours :

      "Pourquoi me faire ch... à colorier et me foutre des couleurs partout, alors qu'il est si simple de pousser sur un bouton  " !!!

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Présentation

  • : Le blog de PARFONRY
  • : Le cadre directeur de ce blog consiste à réunir ce qui peut être transmis sur un patronyme. La présentation de tous ces personnages n'est finalement qu'une manière de transférer un patronyme. Qu'il soit culturel, social ou historique, ce patronyme ne fait que proposer un film dans lequel les séquences sont des instants de vie. L'environnement, le vécu de chacun a probablement plus d'impact sur ce que nous ressentons. Les gênes se diluent plus vite que le lien avec le mode de vie et les rencontres. Cette vision oblige à élargir le champs d'investigation en déviant de l'aspect purement généalogique. La découverte de nouveaux indices motive et assimile parfois cette recherche à une enquête. L'histoire ne peut être racontée de manière linéaire. Chaque élément, chaque personnage a droit à son histoire dans le récit tout en suivant le dénivelé et les courbes imposés par les aléas de l'Histoire et de la vie. Contrairement au patrimoine, un patronyme se voit contraint de s'adapter aux vicissitudes des évolutions sociales et des guerres. Le contenu des quelques 350 articles de ce blog a été rassemblé dans un livre intitulé "La véritable saga des PARFONRY de Neerheylissem - L'histoire d'un toponyme devenu un patronyme ".
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