Après le décret impérial du 27 juillet 1867, par lequel François-Xavier obtenait le droit de se domicilier en France (voir article : Décret impérial n° 22.275), voici le décret de naturalisation n° 833, publié au Bulletin des lois du 25 septembre 18711. François - Xavier Parfonry, cité au point 4, acquiert, à partir de cette date, le droit d'être définitivement citoyen français pour lui et sa descendance. Droit qui est partagé à cette période par de nombreux belges. Sur les 22 premiers noms lisibles de cette liste, on trouve, outre François-Xavier, six autres bénéficiaires (n° 7-8-11-12-16-18), originaires de Belgique. A la ponctuation près, la description est similaire à celle figurant sur son décret impérial.
Si l'obtention de ce décret impérial de domiciliation avait nécessité plus de trois années de tergiversations (de mars 1864 à juillet 1867), l'acquisition de celui relatif à sa nationalisation se fit en quelques mois. C'est ce qui est attesté au travers des quelques lettres reprises ci-dessous. Au vu de son comportement pendant la période de la Commune de Paris, plus aucunes oppositions n'étaient constatées pour lui octroyer le sésame du bon citoyen français. La publication au Bulletin des lois se fit à peine onze jours après l'accord du Ministère de la Justice. Quant à l'intervalle de temps entre les deux décrets, il résulte de l'incertitude politique entre 1868 et 1871, marquée par les grèves des ouvriers, la guerre franco-prussienne et la Commune de Paris2.
Si on ne peut déchiffrer la date exacte sur la première lettre, celle adressée par François-Xavier au Ministre de la Justice, il est probable qu'elle a du être envoyée peu après le 29 mai 1871, date de la reddition des derniers communards dans le fort de Vincennes.
François-Xavier Parfonry au Ministre de la Justice, 1871
Par décret en date du 27 juillet 1867, j’ai été admis à établir mon domicile en France. Aujourd’hui, je viens solliciter de votre bienveillance un décret de naturalisation et la jouissance des droits politiques.
Voici ma situation : Je suis propriétaire à Créteil et à Paris que j’habite depuis trente ans. J’ai formé un des établissements les plus importants de mon industrie ; médaille d’or à l’exposition universelle de 1867, membre élu du Jury International à l’Exposition du Havre en 1868, Garde Nationale du 57ème Bataillon 5ème Compagnie membre du Conseil de famille. J’ai donné ma démission et refusé tout service dès le vingt mars dernier.
Dans l’espoir que vous voudrez bien accueillir favorablement ma demande, j’ai l’honneur d’être de Monsieur le Ministre, Le très humble et obéissant Serviteur.
Attestation du Maire du XIème Arndt, 24 juin 1871
Le Maire du XIème Arrdt s’associe de tout cœur à la demande formée par Mr. Parfonry. Mr. Parfonry établi 62 rue St Sabin depuis une quinzaine d’années, est un des négociants les plus honorables de mon arrondissement, et je lui délivre bien volontiers ce certificat.
Préfecture de Police au Ministre de la Justice, 30 août 1871
Par une dépêche en date du 7 de ce mois, vous avez exprimé le désir d’obtenir des renseignements sur le compte du Sr Parfonry, sujet belge, qui sollicite la naturalisation. J’ai l’honneur de vous informer que le Sr Parfonry, admis à domicile par décret du 27 juillet 1867, est représenté de la manière la plus favorable sous tous les rapports.
Propriétaire d’un établissement d’entreprise de marbrerie évalué à 700 000 francs, il a fait, pendant la guerre, partie du 57è Bataillon de la Garde Nationale dont il était membre du Conseil de famille.
Sous la commune, il a fait une énergique opposition à l’insurrection. Il a défendu l’entrée de son établissement, donné des secours à des gens sans ressources, mis à l’abri des personnes menacées et organisé des secours contre l’incendie.
En conséquence, je n’hésite pas à exprimer l’avis qu’il y a lieu d’accorder au Sr Parfonry la faveur qu’il sollicite.
Rapport du Ministère de la Justice - Direction des Affaires Civiles, 14 sept. 1871
Le Sr Parfonry (François-Xavier), entrepreneur de marbrerie, né le 3 décembre 1821 à Neerheylissem (Belgique), demeurant à Paris rue St Sabin 62, sollicite la naturalisation.
Le postulant a été admis à domicile par décret du 27 juillet 1867. Il habite Paris depuis 30 ans. Il possède un établissement de marbrerie très important.
Il a fait pendant la guerre partie du 57ème bataillon de Garde Nationale. Sous la commune, il a fait une énergique opposition à l’insurrection, donné du secours, etc.
Comme Mr. le préfet, je propose d’accorder sans remise
Ces décrets, de 1867 et de 1871, furent les premiers obtenus par un membre de notre patronyme. En 2017, il y aura par conséquent 150 ans qu'il fut attribué pour la première fois. Un décret impérial. Cela doit se fêter royalement, pardi !!!!
Il fut suivi de quelques autres, que nous reprenons ci-après, afin de permettre d'en parfaire son histoire. On a ainsi plusieurs naturalisations successives en France :
- PARFONDRY Lambert, naturalisation en 1923, N° 0961394 (voir article : Lambert Joseph, le consul de France très apprécié) ; descendance non attestée de nos jours ;
- PARFONDRY Albert , naturalisation en 1934, N° 0961391 (voir article : Albert, le mécanicien dans la première course mortelle) ;
- PARFONDRY Pierre, naturalisation J.O. du 26/06/1960, N° 0173480 ; fils du précédent, descendance attestée de nos jours ;
Et très probablement, sans que l'on ait trouvé de documents officiels :
- PARFONDRY Marie-Thérèse ; descendance attestée de nos jours.
1 Avec tous mes remerciements à Daniel CAHEN d'Albi pour m'avoir envoyé ce décret ;
2 Période au cours de laquelle de nombreuses archives de la ville de Paris furent détruites ;