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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 12:47

      Beaucoup d'aspects ont déjà été abordés, à travers la perception toponymique de ce blog. Il y manquait encore une approche mythologique. C'est ce qui a pu arriver lorsqu'il a fallu donner un prénom à un troisième enfant de cette famille de la branche d'Erezée.

      Qu'est ce qui a bien pu motiver Jean PARFONRY, cultivateur à Erezée puis boucher à Hotton, et Joséphine ROBERTFROID, sage femme, à donner le prénom de Narcisse à l'un de leurs nombreux enfants ? Prénom qui ne semble pas suivre la même logique que ceux attribués aux autres frères, à savoir Emile (le militaire explorateur, mort au Congo), Joseph (installé à Séville), Edmond et Jacques, voire Irma et Berthe pour les filles.

    En recherchant des écrits sur l'utilisation de l'adjectif " parfond " dans la littérature, je suis tombé sur un extrait d'un des longs récits poétiques de François VILLON, datant du 15ème siècle. Intitulé Le Grand Testament, ce récit est composé de nombreuses ballades. Et dans l'une d'entre elles, Ballade de la belle Heaulmière aux filles de joie - Double ballade sur le même propos, on trouve justement une association entre ce prénom Narcissus et l'emploi de l'adjectif parfond

                                    Orpheüs le doux ménétrier,
                                    Jouant de flûtes et musettes,
                                    En fut en danger du meurtrier
                                    Chien Cerbérus à quatre têtes ;
                                    Et Narcissus, le bel honnêtes ,
                                    En un parfond puits se noya
                                    Pour l'amour de ses amourettes.
                                    Bien heureux est qui rien n'y a !

     Narcissus est un  héros mythologique grec d'une grande beauté qui devait éviter de regarder son reflet dans l'eau. Malheureusement, tombant amoureux de la nymphe ECHO, il ne put s'empêcher de regarder son visage dans un lac. Il fut de suite transformé en plante, qui porte de nos jours ce nom, en raison de l'inclinaison de ses fleurs vers le sol. Dans le style de VILLON, qui employait toujours des façons détournées pour retranscrire les écrits anciens, il est manifestement fait référence à cette histoire.

     Narcisse, Hubert  PARFONRY est né à Hotton en 1859. Peut-on penser que les parents avaient connaissance de ce poême de VILLON ? Et pourquoi auraient-ils donné seulement à l'un de leurs enfants un prénom mythologique ? Deux questions assez peu susceptibles de donner une réponse de nos jours. Mais le hasard des détails en généalogie est tout sauf une coïncidence pour ne pas être un fait acquis. Le lien est trop palpable, trop évident, pour que l'on ne puisse ne pas croire à une volonté affichée des parents de donner un sens à la naissance de cet enfant.

     Narcisse a eu une carrière brillante. Un peu aventureuse au départ dans la Pampa du Matto Grosso, il a brlllé par la suite comme industriel en Belgique. Son destin n'est en rien comparable avec le héros mythologique. Mais lui - même, avait-il pris connaissance de ce destin et de l'histoire de sa naissance ?

     La découverte de ce poème permet à tout le moins de s'assurer que l'adjectif parfond était utilisé dans la littérature à la fin du Moyen âge. Le plus ancien texte faisant état de sa présence est le Roman de la Rose, écrit par Guillaume de LORRIS au 13ème siècle : Trop avoit son cueur courroucie Et son deul parfond  commencie.

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 14:10

       Voici, transmises par Fifi, la petite fille de Josef PARFONRY, des photos inédites de cette  famille espagnole, installée à Séville depuis la fin du 19ème siècle. 

                                 Photo 1 : vers 1935

                                Josef PARFONRY, à droite et au milieu  son fils Alfredo PARFONRY - QUESADA

                                             Parfonry-002.jpg

                                   Photo 2 : en 1937

                assis : Marie MALBRENNE, épouse d'Hubert-Narcisse PARFONRY et Josefina  PARFONRY - QUESADA, fille de Josef PARFONRY, tenant dans ses bras ses deux enfants Josefina JIMENEZ - PARFONRY (Fifi) et Manuel JIMENEZ - PARFONRY

                debout : Hubert-Narcisse PARFONRY, Marie Louise PARFONRY, sa fille et Manuel JIMENEZ - GARCIA, le beau-fils de Josef PARFONRY et époux de Josefina

 

Parfonry 1937

                                Photo 3 : vers 1915

                               Josef PARFONRY et son épouse QUESADA avec leurs cinq enfants

                                ( Emilia, Victor, Josefina, Alfredo et Edmundo) 

 

Parfonry Quesada0001

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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 23:38

        Un nouveau document nous délivre de nouvelles données sur la vie d'Hubert-Narcisse PARFONRY au Brésil. Manifestement, cette partie de sa vie n'a pas été de tout repos.  Et on comprend, à sa lecture, la raison qui a poussé son collègue Frédéric LIELENS a mentionné, dans son discours, le jour de son inhumation en 1946, la phrase suivante  " De longues années de séjour dans la Pampa du Mato Grosso ont épuisé ton goût de l'aventure " .

      Car Hubert - Narcisse n'a pas eu une vie calme sous les tropiques, comme on peut le lire. Mais au final, il a eu plus de chances que son frère, décédé au Congo.

      Voici l'extrait du document qui donne un aperçu des risques encourus

     Bulletin de la Société belge d’études coloniales, 14ème année, Bruxelles, L’Imprimerie Nouvelle, 1907 ;

 

p. 924 : ….L'établissement belge de Descalvados avait été souvent, dans le principe, inquiété par les attaques de ces flibustiers, attaques qu'il ne serait pas parvenu à réprimer au moyen de son personnel indigène. Il en fut bientôt débarrassé lorsque le poste de chef de police des frontières fut confié à M. Parfonry, ancien sous-directeur du cours central militaire de Bruxelles et, après le part de celui ci, à M. Paul Crabbe, membre de l'une des familles les plus distinguées de Bruxelles, que l'amour des grands espaces avait successivement entraîné déjà en Russie, au Transvaal, dans la République Argentine, etc. Ces messieurs devinrent rapidement des cavaliers et même des gauchos accomplis, maniant le lasso d'une façon parfaite. Leur gt des aventures et leur mépris du danger joints à une grande intrépidité, firent merveille. Aidés de quelques hommes, ils eurent tôt fait d'inculquer aux voisins du Rio Jaurù le respect de la propriété. On en parle encore dans la région ! Le métier, d'ailleurs, n'était pas sans danger, M. Parfonry eut la cuisse traversée par une balle au cours de son séjour au Matto-Grosso et M. P. Crabbe fut blessé d'un coup de fer de lasso au visage, tandis que plusieurs de ses agresseurs et quelques-uns de ses hommes furent tués à ses tés.

 

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 16:42

      Voici quelques photos transmises par  une descendante de la branche des PARFONRY d'Erezée, petite - fille d'Alfred PARFONRY.

Photo 1 : José, Hubert - Narcisse et Alfred, les trois frères à l'esprit industriel de la famille.

Ce sont les enfants de Jean-Joseph PARFONRY, né en 1833 et décédé du choléra en 1866 mais aussi les frères d'Emile PARFONRY, le militaire décédé au Congo en 1883.

     José ( .... - 1938), à gauche, est parti s'installer à Séville en Espagne en y développant la construction de paratonnerres.

    Hubert - Narcisse (1859 - 1946), au milieu, après une incursion dans le Mato Grosso au Brésil comme directeur d'exploitation de plantations, a développé une société de tuyauteries et robinetteries à Bruxelles, en association avec LIELENS.

    Quant à Alfred (1861 - 1923), à droite, il s'est investi dans le secteur HORECA en Belgique.

La photo a été prise vers 1920

 

             numérisation0004

    

 Photo 2 : Les six enfants d'Alfred PARFONRY et de Marie Emilie VAN CAUWENBERG (1865-1947)

de gauche à droite : Ida (1906-1983), Louis (1884-1935), Albertine (1891-1960), Clarisse (1900-1930), Hortense (1887-1955), Emilio (1894-1969) et devant les parents Jacques HELLA (1916-1989) , le fils d'Hortense

Au vu de l'âge du garçon, la photo a été prise vers 1920

 

            numérisation0003

 

 Photo 3 : Hubert - Narcisse PARFONRY

Date : ? , probablement vers 1905)

 

                      numérisation0005

  

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 10:39

      Voici un article trouvé dans le journal espagnol ABC de 1910 et se rapportant à ce Joseph (ou José) PARFONRY, l'industriel belge installé à Séville avant 1900. Ce Joseph est le frère d'Emile, le militaire mort au Congo et d'Hubert-Narcisse, parti à la même époque au Brésil dans le Mato Grosso (voir autres articles sur ces deux frères dans les catégories : PARFONRY Erezé, et Emile Parfonry, le militaire explorateur).

      Joseph a développé à Séville une entreprise fabricant des paratonnerres. Il y a acquis une certaine notoriété. Comme particularité, et voulant se donner sans doute une assise plus noble pour contraster avec son origine modeste, il se faisait appeler " Joseph PARFONRY de HOTTON ". Il avait ainsi associé sa commune d'origine à son nom.

      Ci-dessous, une carte postale publicitaire (recto et verso) attestant qu'il utilisait bien ce nom et défendait manifestement son origine belge

 

Rect-ParfSeville-1-.jpg

 

verso-Parf-Sev.jpg

      Une descendance en ligne directe de cette personne habite toujours de nos jours à Séville.

L'article, extrait du journal espagnol ABC, est intitulé :

Retratos de vida andaluza

1910 : Un brindis con cerveza por la colocation del pararrayos en la cruz del campo.

     En cliquant sur le lien ci-dessous, il faut attendre un petit peu avant de voir apparaître complètement la page du journal. Le texte est en espagnol évidemment mais assez compréhensible après l'avoir aggrandit. On y fait référence à une réception, arrosée à la bière, faisant suite à l'installation de paratonnerres dans une propriété. Et manifestement notre Joseph PARFONRY, invité principal, faisait honneur à sa boisson nationale. C'est la personne assise au milieu de la photo avec une moustache. 

 

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:hFpKxdG1fLMJ:hemeroteca.abcdesevilla.es/nav/Navigate.exe/hemeroteca/sevilla/abc.sevilla/1981/12/06/014.html+"+Jose+Parfonry+"&cd=2&hl=fr&ct=clnk&gl=be

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 16:06

      Voici quatre documents retrouvés aux Archives du Palais Royal à Bruxelles. Ils se rapportent à Hubert - Narcisse PARFONRY, l'un des frères d' Emile, le militaire mort et enterré au Congo en mars 1883.
      
       
Le premier se réfère à un Conseil de discipline militaire. Hubert - Narcisse était en effet, tout comme ses trois autres frères, militaire en Belgique. Ce Conseil avait été convoqué à la suite d'un fait de service d'ordre dont il est amplement détaillé dans les autres documents. Il s'est tenu entre le 7 septembre, date des faits, et le 22 octobre 1884, date de la lettre écrite par Hubert - Narcisse. On y transcrit l'avis de cinq supérieurs hiérarchiques. De leur lecture, on peut très certainement y déceler une certaine influence suivant l'orientation politique et l'origine sociale des supérieurs. Il est en effet surprenant de trouver une si forte discordance d'appréciation et surtout d'analyse entre les différents avis.

 
          Conseil de discipline
           PARFONRY Hubert, Narcisse

    Sergent major au régiment des carabiniers

 

Avis du Chef de corps : Sous Officier intelligent, plein de zèle et d’application au travail. Il fera plus tard un bon officier.

 

Avis du Général de brigade : Insignifiant, vulgaire, sans distinction aucune. Son épreuve littéraire a été au dessous du médiocre. Je ne puis appuyer cette candidature.

 

Avis du Général de division : Je ne comprends pas comment un chef de corps ose produire un aussi médiocre sous-officier pour candidat sous-lieutenant.

 

 Avis de ?? : Si ce jeune homme n’a que peu d’instruction, ce n’est pas de sa faute ; il a du quitter l’école à 14 ans et exercer la profession de charcutier chez son père, jusqu’à l’époque de son engagement. C'est-à-dire jusqu’à 21 ans. Le frère a été Officier dans l’armée.

 

Avis du Général circonscriptionnaire : Je me demande comment on peut songer à faire un officier d’un charcutier vulgaire et ignorant n’ayant pas encore 4 années de service.

 

     Le second document, daté du 22 octobre 1884, écrit par Hubert - Narcisse à l'attention de Léopold II, fait mention de la punition affligée, à savoir 14 jours de prison militaire, concilié avec la rétrogradation du grade. Mais surtout, il est rappelé le fait que Léopold II avait été sensibilisé par la situation familiale suite au départ en août 1882 d'Emile, le frère pour le Congo. Une promesse de protection aurait ainsi été accordée par le Souverain. 


         
Lettre d' Hubert - Narcisse Parfonry à Léopold II

 
Sire,

 

Votre respectueux sujet vient humblement implorer de votre Majesté une grâce d’où dépend son avenir.

Il a confiance dans votre haute justice et se permet avant que d’exposer Sa demande de vous rappeler une promesse que vous avez daigné faire au mois d’août 1882 au Sous-Lieutenant Parfonry du 10ème régiment de Ligne, lors du départ de cet Officier pour l’expédition en Afrique.

Vous avez daigné Sire, promettre votre haute protection à sa famille et à ses frères qui comme lui, servent tous le drapeau Belge.

Le Soussigné est le frère du Sous lieutenant Parfonry, et vient humblement vous soumettre le cas d’une punition qui vient de lui être infligée et dont la rigueur brise toutes ses espérances d’avenir.

Après avoir subi 14 jours de prison militaire, pour ne pas avoir empêché d’autres sous-officiers de répondre «  vivent les bleus «  vive l’armée «  à l’invitation de plusieurs manifestants bourgeois qui passaient devant les casernes, il est en outre rétrogradé au rang de Sergent pour ce motif.

Il ose assurer votre Majesté qu’il n’est en rien coupable de ce qui s’est passé et à pleine confiance dans votre haute équité, il est, Sire, de votre Majesté, le très dévoué et respectueux Sujet.

 

Liège, le 22 Octobre 1884

 

 Le troisième document, daté du 5 novembre 1884, est rédigé par le Ministre de la Guerre au Secrétaire du Roi. On y relate assez bien le détail des faits qui ont conduit à son passage au Conseil de discipline. Le sujet fait penser plus à une blague d'étudiants en goguette, plutôt qu'à un problème majeur de service d'ordre mal contrôlé. Les faits qui y sont décrits font plus volontiers le lien avec la citation d'une orientation politique de ces troublions, en opposition à un esprit espiègle vis à vis du prêtre offusqué par cette incartade. Faisant suite à ces descriptions, on retrouve par la suite les considérations de la hiérarchie militaire. Contre l'avis final du Conseil de discipline, le Ministre de la Guerre se rallie à l'avis des plus hauts gradés, allant dans le sens de la rétrogradation de grade.  Mais, la référence au frère envoyé au Congo fait basculer la décision en préconisant une demi mesure qui autorisera de restituer le grade après une certaine période. Manifestement, une influence " externe " a du se déclarer pour en arriver à cette attitude.


Lettre du Ministre de la Guerre au Comte de Borchgrave d’Altena, Secrétaire du Roi


                                                                                              
Bruxelles, le 5 novembre 1884

Monsieur le Comte,

 

Vous m’avez fait l’honneur de me demander quelles sont les causes qui ont donné lieu à une punition de 14 jours de prison militaire, infligée au sergent major Parfonry, du 10ème de ligne, ainsi qu’à la rétrogradation de ce sous-officier au rang de sergent.

Voici l’exposé des faits qui ont provoqué ces mesures de rigueur.

Un prêtre de Louvain, poursuivi le 7 septembre au soir par des individus qui criaient «  à bas la calotte «  était arrivé devant la caserne occupée par le 10ème de ligne, l’un de ses insulteurs, se tournant vers des sous-officiers et soldats qui se trouvaient devant la porte, leur cria : " A bas la calotte mais vive l’armée … Oui, vive l’armée qui fait avec les bleus… n’est ce pas qu’elle fait avec les bleus ? "

Trois sergents répondirent aux manifestants en criant : " Oui, vivent les bleus ".

Le sergent major Parfonry, le militaire le plus élevé en grade présent, n’interposa pas son autorité pour faire cesser cette scène de désordre, qui se produisait en présence des soldats de garde.

Puni de ce chef et traduit devant un conseil de discipline prouve la perte du grade, en même temps que l’un des sergents qui avaient crié  " Vivent les bleus ", et dont la conduite antérieure était la plus répréhensible, le Conseil décidé par trois voix contre deux qu’il n’y avait pas lieu de casser ces deux sous-officiers.

En transmettant les procès-verbaux du Conseil de discipline à l’autorité supérieure, le Colonel commandant le régiment déclare qu’il ne pouvait se rallier à ses conclusions.

Le Lieutenant général baron Van der Smissen, commandant la 2ème circonscription militaire, m’écrivit le 3 octobre, en me rendant compte de ces faits déplorables, qu’il regrettait de ne pouvoir s’opposer à la décision du Conseil de discipline mais qu’il ne pouvait cependant s’empêcher de déclarer que l’esprit politique qui « gagne l’armée a besoin d’un exemple « .

En présence de ces considérations auxquelles je me suis rallié complètement, et eu égard à la conduite coupable tenue par le sergent-major Parfonry, j’ordonnai de le rétrograder au rang de sergent, conformément aux prescriptions des arts. 12 et 13 de l’instruction générale du 25 janvier 1878, pour «  ne pas avoir interposé son autorité, afin d’empêcher ses inférieurs en grade de prendre part à une manifestation politique «.

Cet exemple était surtout nécessaire à raison de la publicité qu’on a donnée à cet incident regrettable, et parce qu’une plainte m’avait été adressée par le prêtre qui a été l’objet de ces manifestations déplacées.

Mais, comme le sergent Parfonry n’a pas de mauvais antécédents, et que, d’un autre côté, il est le frère du sous-lieutenant Parfonry décédé le 24 mars 1883, à la station de Manyanga, au service de l’association internationale Africaine, j’appelle sur ce sous - Officier la bienveillante attention de son chef de corps, afin de lui rendre d’ici à quelques mois son grade de sergent major et de lui permettre de poursuivre sa carrière dans l’armée, s’il ne donne plus lieu à de nouvelles plaintes.

Veuillez agréer, Monsieur le Comte, l’assurance de ma haute considération.

 

                                                                                              Le Ministre de la Guerre

 

        Le quatrième document est une lettre de juillet 1885, rédigée par Hubert - Narcisse et adressée à Léopold II. Il y fait référence à la situation difficile suite au décès du frère militaire protecteur.  Ayant désormais la responsabilité de ses trois frères cadets (Joseph, Edmond et Alfred), il joue sur la corde sociale et familiale sensible pour obtenir l'autorisation de passer une épreuve pour un grade supérieur. Assez curieusement, on n'y retrouve pas la relation à la promesse de soutien qu'aurait octroyé Léopold II en 1882. Il est probable que la demi mesure préconisée dans la lettre précédente, associée à la restitution du grade, devait résulter d'un compromis appuyé par Léopold II. Il n'y avait plus besoin de le rappeler vu qu'elle avait déjà été prise en compte.  

       Lettre d'Hubert - Narcisse Parfonry à Léopold II

 

Bruxelles, le 17 juillet 1885

 

             Sire

 

            C’est avec une grande confiance dans la bonté de Votre Majesté pour ses sujets que je me permets de Lui adresser cette supplique.

            Connaissant en outre l’intérêt et la vive affection de Votre Majesté pour tout ce qui touche la grande œuvre libératrice du Congo, je prends la respectueuse liberté d’implorer Votre indulgence pour le frère du sous-lieutenant Parfonry, du 10ème régiment de Ligne, décédé il y a deux ans, victime de son devoir, dans ces régions éloignées.

            Sire, voici en quelques mots ma situation ; je suis sergent-major au régiment des Carabiniers, j’ai pour toute famille trois frères plus jeunes que moi et qui sont également militaires en Belgique, deux d’entre eux sont sous – officiers au 10ème régiment de Ligne et le 3ème au 7ème. Feu mon frère servait de père à cette petite famille, en partant il m’a laissé comme succession le soin de veiller sur eux et de les aider en toutes circonstances, malheureusement je me trouve moi-même dans une situation fort médiocre pour pouvoir leur être d’une grande aide.

            Je suis proposé pour la sous-lieutenance. J’ai satisfait au premier examen, et, quoique ma conduite ne supporte aucun reproche, je n’ai pu être admis à subir la dernière épreuve, le grand nombre de candidats étant, je suppose, le seul obstacle.

           Si Votre Majesté me faisait l’honneur de me faire admettre à subir ce dernier examen, je témoignerais ma reconnaissance en sacrifiant tous les moments de loisir que me laisse le service, et même mes nuits, pour sortir victorieux de cette épreuve, laquelle me garantirait une position honorable qui me permettrait de me rendre plus utile à ces orphelins plus jeunes que moi, qui ne demandent qu’à marcher dans la bonne voie que leur a tracé leur infortuné frère.

           Espérant que Votre Majesté daignera donner une suite favorable à ma demande, je me soumets bien humblement à Sa décision et reste avec le plus profond respect, Sire, De Votre Majesté,

                                                                                 

Le très humble et très dévoué sujet


        En conclusion, on peut constater que cette dernière lettre a été écrite peu avant le départ d'Hubert - Narcisse pour le Mato Grosso au Brésil. Il est indéniable qu'on ne peut qu'y voir une relation. Le Souverain, impliqué dans cette exploitation d'un territoire, via une société privée belge,  a du y voir l'opportunité d'utiliser l'esprit combatif d'Hubert - Narcisse. D'autant qu'entre temps, il avait été probablement mis au courant des témoignages positifs formulés sur son frère par STANLEY et COQUILHAT. On pourrait considérer également qu'il a été jugé opportun une mise à l'écart du trublion afin de ne pas donner trop de considérations au suivi de son dossier. Sur un autre plan, on ne peut indéniablement ne pas faire le lien entre le rôle joué par Emile PARFONRY au Congo dans la signature de traités avec les chefs locaux et le fait qu'il sera également demandé à Hubert - Narcisse, devenu Directeur d'exploitation, de réaliser le même genre d'opérations au Brésil en acquérant des concessions auprès des indiens locaux.   

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 17:09

 

       Le nom de PARFONRY et le prénom de Marcuse, forme locale dérivant probablement de la prononciation de Narcisse, est mentionné dans une thèse d’économie défendue en juin 2005 au Brésil par Domingos Savio da cunha GARCIA et intitulée : Territorio e negocios na «  era dos imperios «  os belgas na fronteira oeste do Brasil (Universitada de Estadual da Campinas. Institudo de Economie, 254 pages).

Il y est renseigné notamment comme Dirigeant de la Compagnie des Caoutchoucs du Matto Grosso en 1901.


Extrait des passages de la thèse faisant référence à Marcuse PARFONRY (pages 147 et 148)


".
.....Talvezesteja aí uma explicação para os ataques que os depósitos da empresa sofreramdurante o movimento armado de 1901. Nesse mesmo ano, Marcuse Parfonry, dirigente da Compagnie des Caoutchoucs du Matto Grosso, havia feito uma petição dirigida ao presidente do Estado, solicitando a liberação do serviço militar obrigatório de 3 funcionários da empresa. Ao ter seus funcionários servindo a uma ou outra das frações da oligarquia local, a empresa belga podia ser vista como alinhada a uma ou outra dessas oligarquias, tornando-se alvo de ataques. Ao solicitar a liberação de seus funcionários do serviço militar obrigatório, a empresa belga talvez quisesse se colocar em posição de neutralidade nessas disputas ...."

"..... Um elemento a mais a ser registrado na questão da mão-de-obra é que alguns dos funcionários belgas da Compagnie des Caoutchoucs du Matto-Grosso e da Compagnie des Produits Cibils trabalhavam ora em uma empresa, ora em outra. Foram os casos de Marcuse Parfonry, Borchgrave d’Altena e Clement Laport ......."

La thèse dans son intégralité se trouve sur le site: http://libdigi.unicamp.br/document/; cliquer sur documentos puis sur : è dissertaçoes e teses, ensuite sur : è economia ou sur lettre D (plus facile) pour une recherche par auteur (pour Domingo, p. 37 ),
On peut y trouver un résumé en anglais et en portugais de cette thèse dans laquelle il est question de la création d'une autorité indépendante dans une région de l'Acre située dans l'Ouest du Brésil.

 

Abstract: The subject of this thesis refers to Belgian presence in west Brazilian border, between 1895 and 1914, diverging from the historiographical trends which affirm that Brazilian territory did not suffer territorial imperialist actions in the period. It emphasizes how the Belgian presence was intense, with the purchase of big tracts of land in the strategic west Brazilian border region, where the Brazilian state was weak. In order to strengthen its arguments the work points to the connections between Belgian actions and the development of the dispute over the Acre’s territory, in a context of deep changes in capitalist system and United States policies towards Latin America. This work tries to demonstrate that the solution for the Acre’s Question ordered the direction of Belgian presence in west border of Brazil. It emphasizes also the actions took by Brazilian government afterwards, in order to connect region to the country’s economic and political centre

 

NB : Territoire de l’Acre : situé entre le Pérou, la Bolivie et le Brésil ; on y trouve du charbon, de l’or et du pétrole et on y cultive du caoutchouc ; Faisant partie de la Bolivie, ce territoire s’érigea en république indépendante de 1899 à 1901 avec l’appui de puissances étrangères intéressées par ses richesses ; après une brève gestion par un « syndicat « anglo-américain, cette région a été cédée au Brésil en 1903 (dans « Nouveau LAROUSSE Universel », T.1, 1948) ;


Trois documents originaux, transmis par son petit-fils Jean, font  mention de sa présence au Brésil :


- PV de 8 pages d’un Comité de Direction des 30 - 31 janvier 1900 de la Compagnie du Matto Grosso mentionnant que PARFONRY, Directeur de l’exploitation, est en voyage pour Torumba et devrait s’établir provisoirement à Barra dos Bugres ; on y décrit les activités qu’il devra effectuer (entrer en rapport avec les Abonados, établir un petit dépôt de marchandises, faire des contrats avec les Seringueros travaillant dans plusieurs zones);


- Lettre d’Henri LEVY du 06 juin 1903 adressée de Cuyaba à PARFONRY, en réponse à une lettre datée du 1er avril en provenance de Séville ; en surimpression, on lit qu’une réponse a été donnée le 12 septembre 1903 ; on y décrit la question d’octroi de concessions, la situation pénible au Matto Grosso ; une phrase « Quand revenez-vous ??? Si vous revenez «  indique que PARFONRY n’est peut être pas retourné par la suite au Brésil. Plusieurs noms de personnes sont mentionnés dans cette lettre dont VANDECKERKHOVE, ROCHE, MARCKWALDER, OLIVIER  et VAN DIONANT ; ce dernier a la procuration de PARFONRY. On y apprend que PARFONRY est passé à Séville, sans aucun doute chez son frère Joseph qui s'y était installé pour installer des paratonnerres;

- Extrait du discours
prononcé par son associé Frédéric LIELENS le jour de son inhumation : " .... Bientôt, tu fus remarqué au régiment par ton assidioté au travail, par ta correction, ton sens de l'honneur et le Ministre de la Guerre te confie un poste de professseur au Cours Central, Ecole des Cadets de l'époque. Un capitaine d'affaires belge t'y remarque et te nomme à la direction d'une exploitation agricole au Brésil... Dix longues années de séjour dans les pampas du Matto Grosso ont épuisé ton goût de l'aventure....."


        Après une période de près de 10 ans au Brésil, Hubert - Narcisse PARFONRY est donc rentré en Belgique. Il s'est reposé quelques temps à Eugies, près de Colfontaine dans le Borinage. Il s'y est marié le 11 juin 1904, preuve en soi qu'il n'a pas du retourner au Brésil après son passage en Espagne en 1903. Ensuite, il s’associe avec BLANPAIN en 1909 avant de créer un an plus tard les établissements PARFONRY et LIELENS, grossistes en tubes, raccords et robinetterie, situés Koolmijnenkaai 1080 Brussel  qui seront transformés en société anonyme en 1929.
  Il décèdera le 2 novembre 1946. La société restera dans la famille jusqu'en 1993.

 

       Et dans le numéro 283 de juillet 2009 de la revue Egmont Flash, éditée par le SPF Affaires Etrangères, il est question de nouveau de cette thèse. Mais cette fois Domingos savio da Cunha GARCIA effectue cette présentation en tant que professeur, soit 4 ans après sa défense de thèse comme étudiant.

       Voici, pour mieux comprendre les différents aspects de ce dossier, l'intégralité de l'article publié dans la revue des Affaires Etrangères. A sa lecture, on comprend pourquoi Narcisse - Marcuse n'a pas du revenir au Brésil après l'avoir quitté en 1903. La situation commençait déjà à se dégrader, selon les quelques phrases écrites dans la lettre de H. LEVY.

L'aventure ‘coloniale’ belge au Brésil tirée des oubliettes


Le livre ‘Os Belgas na Fronteira Oeste do Brasil’ (Les Belges à la frontière occidentale du Brésil) du professeur Domingos Sávio Garcia a été présenté récemment à la Faculté de Droit de Sao Paulo. Cette publication traite de la présence belge au Mato Grosso entre 1895 et 1912. A l’initiative du Roi Léopold II, des firmes belges ont acquis des possessions à la frontière entre le Brésil et la Bolivie. Il s'agissait entre autres de sociétés d'élevage et de compagnies caoutchoutières.

Après la fondation d’un vice-consulat, dirigé par François Van Dionant, à Descalvados, les possessions se sont étendues au point de représenter un territoire de quelque 80 000 km². Entre 1904 et 1912, les possessions foncières belges ont été peu à peu démantelées et la fin de cette aventure ‘coloniale’ est passée inaperçue.

Cette publication est déjà une amorce à l’approfondissement des relations entre les deux pays annoncées par une série d’événements dont la prochaine visite d’état du Président Luíz Inácio Lula da Silva en octobre, la mission princière au Brésil en mai-juin 2010, la présidence belge de l’UE en juillet de l’année prochaine ou encore Europalia Brésil en 2011.

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 11:17

      Bénéficiant d'un séjour gastronomique, résultant d'une des nombreuses attentions reçues à l'occasion de mon départ à la retraite (merci mon beauf), nous avons été nous promener dans la région de Durbuy en ce début du mois de juin 2009.
      Lieu ancien de peuplement, cette région se faisait appeler " Terre de Durbuy " durant le Moyen Âge. Elle disposait d'une certaine autonomie, résultant de la présence d'un important potentiel d'extraction du fer, combiné à des superficies consacrées à l'agriculture et l'élevage mais également à la forêt. Traversée par la vallée de l'Aisnes, affluent de l'Ourthe, elle constituait l'un des 5 principaux bassins hydrauliques aux bords desquels se faisaient la fabrication du fer jusqu'au 18ème siècle, avant l'essor de la sidérurgie.
(carte de la Terre de Durbuy sur http://www.ernonheid.net/FORGESDURBUY.html ;

      Des forges existaient à proximité de villages tels que Amonines, Clerheid. Le paysage a conservé ainsi le nom de cette industrie artisanale dans un certain nombre de lieux-dits (La Forge, ..). Jusque assez tardivement, Clerheid, situé sur les hauteurs, aurait été plus important qu'Erezée, dans la vallée le long de l'Aisnes, dont elle dépend de nos jours.
    Cette Terre de Durbuy se trouve par ailleurs incorporée dans la région géologique dénommée " La Calestienne ". Intercalée entre la Fagne-Famenne et l'Ardenne au Sud, elle est reconnue comme ayant été une zone favorable d'exploitation du fer, probablement avant l'époque romaine.
      De cette région, est issue ce que l'on a caractérisé désormais de " Branche des PARFONRY d'Erezée ". Et probablement que cette branche a évolué parallèlement à celle de Neerheylissem, non sans l'avoir côtoyée à plusieurs reprises au vu des quelques témoignages retrouvés et qui font l'objet d'autres articles de ce blog.

      Repérée au début du 18ème siècle dans le village de Clerheid, cette branche est restée très longtemps dans cette région avant de se disperser à la fin du 19ème siècle, en transitant en particulier par la commune de Hotton, limitrophe de cette terre médiévale. Commune de Hotton qui a vu naître l'un des illustres représentants de cette branche et dont le souvenir est conservé via le nom de la seule rue dans le Monde qui porte notre nom.
      Une lignée de cette famille y serait toujours présente à proximité, aux abords de Rendeux, notamment par l'existence d'une terre de chasse portant ce nom dans la forêt de Saint Thibaud. Mais aussi dans la terminologie des lieux, via un site dénommé " Le Parfonry " à Amonines, que l'on retrouve par ailleurs sur une ancienne carte postale, vendue parfois sur E Bey.
      Quoi de plus normal pour découvrir cette région sur le plan touristique que de dessiner un parcours passant par ces différents lieux, faisant partie de l'histoire de cette branche.
      Voici ainsi quelques photos prises tout au long de ce trajet et qui peuvent aider à meubler le souvenir de cette histoire si passionnante des PARFONRY. Pour les commentaires, je me suis fait aidé par les deux topo-guides du Pays d'Ourthe et d'Aisnes, qui nous ont été d'un apport didactique précieux tout au long de ce séjour de 2 jours.

CLERHEID
Ce nom viendrait de "clarus" et "heid" signifiant bruyère, soit "terrain découvert au milieu de la bruyère".
C'est ici que tout a sans doute commencé, il y a de cela bien longtemps pour cette branche d'Erezée. Peut-être dans l'une de ses maisons photographiées comme des témoins potentiels de cette histoire. La rénovation est en plein essor et agrémente de ce fait le plaisir de s'y balader. Le patrimoine architectural traditionnel date pour l'essentiel du 19ème siècle. La raison en est que les maisons initiales en bois et en torchis ont été remplacées par de la pierre. L'ossature en bois de la maison de droite indique une construction très ancienne



Détail de la toiture
Particularités de ces anciennes fermettes, les toitures sont dites " à cherbins ". Fabriquées à partir du schiste ardoisier, elles sont constituées de grandes écailles de pierre assez épaisses, de forme arrondie à la partie inférieure.

 


Paysages de l'Ardenne herbagère
La traversée du village de Clerheid permet de découvrir les paysages de cette Ardenne herbagère du Nord, située entre le Pays de Herve (La Vesdre) et le Plateau des Tailles au Sud. Combien de temps encore ces paysages pourront t-il résister aux baisses des prix du lait ?


Lieu - dit " Le Parfonry " à Amonines
Amonines est un village établi sur les versants d'une petite vallée descendant vers l'Aisnes. Son origine remonte aux anciennes forges situées autrefois entre les bois et les marais.
Un lieu-dit portant le nom  " Le Parfonry " est encore mentionné de nos jours sur les cartes topographiques de l'IGN. Il est repris également sur une ancienne carte postale. On y découvre ainsi que ce lieu est occupé par une villa. Villa que nous avons pu voir lors de notre passage. Située le long de la N 481 reliant Erezée à Dochamps, elle est la dernière maison du village, en direction de Dochamps. Située sur le côte droit en surplomb, elle occupe un site au milieu des bois.
Une rapide enquête effectuée au Cercle d'Histoire d'Erezée et auprès d'un résidant habitant Amonines depuis 70 ans, ne nous permet pas de relier l'existence de ce nom avec un site ancien d'extraction du fer. La mémoire n'a pas retenu l'histoire industrielle de la région, remplacée de nos jours par l'évolution marquée vers un tourisme saisonnier. La recherche effectuée par le Cercle d'Histoire n'a finalement abouti qu' à découvrir mon blog, sur lequel sont concentrées les informations collectées. Comme si je devenais finalement la seule mémoire réelle s'efforçant de conserver ce nom si ancien.
La situation de ce lieu-dit, le long d'un affluent de l'Aisnes, au milieu de la forêt, entre marais et prairies, à proximité de sites ayant conservé dans leurs noms l'histoire locale (Forges de Blier, Vieux Fourneau, La Fosse) me laisse croire que mon hypothèse du lien entre le toponyme PARFON(D)RY et le mot " fonderie " se trouve ici matérialisée. Mais personne ne va pouvoir me l'affirmer ni aussi me contredire.




Vue sur le village de Marcourt

Une promenade pédestre, au milieu des hêtraies du bois de Saint-Thibaud, nous a permis d'atteindre, après 25 minutes de montée assez sportive, l'ermitage de Saint-Thibaud construit sur un ancien château du Moyen Âge.  Ce qui nous a permis de profiter d'une belle vue sur le village de Marcourt, niché au bord de l'Ourthe.
Ce lieu fut le siège du comté de Montaigu à la période féodale. Et comment ne pas rappeler que cette dernière famille est d'origine normande et qu'il existe, selon mes recherches, une certaine proximité entre les lieux portant ce nom et le nôtre, le long d'un périple démarrant près de Caen en France et aboutissant le long de l'Amblève.
Qu'il est beau de rêver à une telle épopée devant un tel panorama !!!



Et on termine par Hotton ...
Lieu de naissance d'Emile PARFONRY, né en 1857, qui accompagna STANLEY à l'occasion de la deuxième expédition remontant l' escalier des Monts de Cristal le long du fleuve Congo, pour ouvrir un chemin caravanier reliant Matadi au Stanley Pool  (appelé de nos jours Pool-Malebo). Il fait partie des premiers pionniers du Congo, parti d'Anvers en août 1882 et qui ont collaboré directement à l'oeuvre de Léopold II.  Décédé  7 mois plus tard, le 24 mars 1883, il est enterré au cimetière des pionniers à Manyanga dans le Bas-Congo (voir autres articles sur cet Emile P.)
Par reconnaissance, Hotton lui a dédié une  rue. L'ancienne plaque (à droite) mentionne encore des éléments permettant de maintenir un lien avec ce nom pour en permettre éventuellement une recherche approfondie. Malheureusement, la nouvelle plaque (à gauche) en a altéré toute l'information pour ne conserver que des aspects peu évocateurs. Disparition une nouvelle fois de cette mémoire qui fait la richesse d'un terroir, d'une histoire. Combien de temps encore l'ancienne plaque résistera t-elle à l'uniformité matérielle ?



 

 

 

 

 

 

 

 

La statue du Chat à Hotton                          
Hotton fait peau neuve. Un nouveau personnage fait désormais partie de ses murs. Et excusez du peu, l'inauguration de cette statue à monopoliser la présence de 4 ministres wallons. Coup de chapeau à Philippe GELUCK, même s'il aurait probablement mieux apprécié la présence de Michel DRUCKER comme signe de reconnaissance.

Et qui du Chat et d'Emile PARFONRY, le militaire aventurier,  verra sa plaque la plus lue !!! Et qui connaîtra encore les histoires de ces deux personnages dans cent ans !!


      Avant de terminer ce parcours, nous avions espéré retrouver dans le cimetière du village de Samrée la tombe de ce premier PARFONRY. Découvert, par hasard, il y a près de 30 ans par l'une de ses descendantes, nous avons le regret de vous annoncer que cette tombe a disparu de ce cimetière. Une mémoire en plus qui disparaît. Tout comme les traces matérielles de ce passé, bien peu de choses subsistent. Comme pour me conforter de la nécessité non pas de rattraper le temps perdu mais bien de rassembler ce que le temps nous laisse après son passage.
      C'est terminé. Ils vous restent, chers lecteurs et lectrices, chers PARFON(D)RY de toutes branches, à parcourir cette Terre de Durbuy. On aurait pu, dans cet article, y montrer aussi les plus beaux villages de Wallonie que sont Ny et Wéris, les sites mégalithiques autour de Wéris démontrant que cet endroit constitue un lieu très ancien de peuplement, le moulin de Bardonwez, l'arboretum Lenoir, l'ermitage de Saint-Thibaud, la grotte de Hotton, la plus petite ville du Monde qu'est Durbuy,... On s'écartait un tant soit peu du cadre de ce blog. Néanmoins, on espère que l'on aura donné finalement l'incitant à venir découvrir, dans un cadre touristique et de vacances, ce beau terroir bien de chez nous qui allie dans ses paysages l'eau et la pierre.

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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 14:10

        Antoine, dit Edmond PARFONRY est le troisième frère d'Hubert-Narcisse. C'est celui qui, dans le discours prononçé à l'inhumation de ce dernier, est mentionné comme étant "entré dans l'Administration". Avec un cinquième frère Alfred, ce sont les deux seuls à ne pas avoir été tenté par l'expatriation, contrairement aux trois autres que nous avons retrouvé au Congo, au Brésil et en Espagne.

        Edmond est né à Erezée le 05/10/1863. Il est devenu, grâce à l'appui de son frère Hubert-Narcisse, Commis des Accises. On retrouve sa trace dans un article publié en mars 2006 par le Bulletin du cercle historique " Le Souvenir Perwezien". Il y est question de la ferme de Brabant au XXème siècle, située dans la commune de Perwez dans le Brabant wallon de l'Est.

        Cet article m' a été transmis par Henri PAESMANS, l'une des deux personnes qui sont à l'origine de ce travail de recherche et dont il est fait mention dans l'un des articles précédents, intitulé : Hommage à ceux qui ont démarrés.

La ferme de Braibant au XXème siècle (Article écrit par Gautier MANIQUET de Perwez)

A partir de mai 1910, une partie de la ferme est louée à Antoine, dit Edmond PARFONRY, commis des accises, habitant auparavant Jauche, et à son épouse Marie-Clarisse BORGNIET. Trois ans plus tard, en décembre 1913, Joseph DELFORGE et sa famille déménagent à Châtelet. De brasseur, il devient employé. Il fait scinder son bien perwézien en deux par le géomètre Balza. A partir de ce moment, l'unité de lieu est à tout jamais rompue. Le 29 mars 1914, devant le notaire E. Brabant, Joseph DELFORGE vend les deux parties de la ferme :

 - Lot A acquis par les PARFONRY : maison d'habitation (l'ancien corps de logis de la ferme), remise accolée à la brasserie, fournil, converti en remise en 1915, cour et pré, d'une contenance de 15 a 04, pour 2000 francs.
 -  Lot B acquis par Jules et Léon DELFORGE, brasseurs, frères du vendeur : maison d'habitation, bâtiment ayant servi de brasserie, écurie, toits à porcs, jardin et cour, d'une contenance de 18 a 56, pour le prix de 5000 francs payé comptant.

De nombreuses dispositions, certaines étant toujours d'application aujourd'hui, datent de cette scission : puits du lot A utilisé par les voisins, vice-versa pour la citerne à eau de pluie, mur mitoyen, servitude de passage et écoulement des eaux contournant le lot B au profit du lot A,....

Edmond PARFONRY décède le 29 juillet 1915. Son épouse reste deux ans à Perwez, avant de retourner vers son lieu de naissance, Monceau-sur-Sambre, en avril 1917. Elle loue alors la maison à Philippe LEGROS, un facteur bien connu à Perwez, avant de la vendre le 2 avril 1918 pour 3500 francs à Dieudonné Joseph DELLOYE, mécanicien, originaire du Mont mais habitant Saint-Denis au moment de la vente.

         Sur le faire-part de décès d'Edmond, joint à l'article, il est mentionné qu'il était Commis des Accises de 1ère classe, décoré de la médaille commémorative du règne de Léopold II et de la médaille civique de 2de classe. Il est inhumé dans le caveau de la famille Clément Borgniet-Masquelier à Monceau-sur-Sambre.

         De ces informations, on peut relever le lien qui se crée également avec le Brabant wallon de l'Est, fief des PARFONRY de l'autre branche de Neerheylissem. Les communes de Jauche et Perwez, ou ont habité Edmond et son épouse, sont également situées dans ce territoire. Le lieu du travail d'Edmond devrait nous aider à conclure que ce n'est qu'un concours de circonstances.

        Quant au cinquième frère Alfred, mentionné dans le discours lors de l'inhumation, comme s'étant lancé dans les affaires de brasserie, on le retrouve sur une carte postale de 1908, intitulée : Le Trianon du Bois de la Cambre. On y découvre une photo d'un restaurant - laiterie - chambre et pensions, avec mention du nom du propriétaire : A PARFONRY.

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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 11:07

       Voici, transmis par Jean, le petit-fils d'Hubert- Narcisse, le texte d'une carte de voeux écrite par Joséphine, la fille aînée de Joseph PARFONRY qui est parti s'installer en Espagne à la fin du 19ème siècle. Elle est adressée à Hubert-Narcisse, l'oncle. Le texte, mettant au pluriel le mot " tante " laisse entendre que cette carte de voeux pouvait être destinée à une autre personne que l'épouse de ce dernier, probablement une soeur d'Hubert-Narcisse.
        Cette carte, écrite de Séville le 1er janvier 1914, ne laisse rien présager de la Grande Guerre qui allait endeuiller l'Europe quelques mois plus tard.

        A sa lecture, on s'aperçoit que cette première génération de PARFONRY, née en Espagne, maîtrise encore assez bien la langue française malgré certaines imperfections. En outre, elle adresse ses voeux à l'ensemble de la fratrie PARFONRY de Belgique, à savoir les enfants de Hubert-Narcisse et de son épouse, prénommés Marie - Louise et Edmond, soulignant de ce fait l'existence d'un lien encore marqué. Un autre témoignage de conservation de la mémoire.
        Au niveau de la généalogie, il reste toutefois, à mon niveau,  de nombreuses imperfections et manques d'informations sur cette descendance de Joseph PARFONRY, installée en Espagne..

       Voici le texte intégral de la carte de voeux. 

      Cher oncle, tantes, cousin et cousine,


      Cette année, comme toujours nous sommes trop éloignés les uns des autres pour que nous puissions vous présenter de vive voix l'expression de notre tendresse et notre affection. Comme papa est en voyage, la plus grande est obligé de s'en servir de l'écriture pour lui faire savoir à ses chers oncle, tantes, cousin et cousine, les voeux que tous forment pour leur bonheur et prospérité.

      Que l'année 1914 porte avec les plus belles joies pour vous la satisfaction de pouvoir vous embrasser quelques fois.

      Je vous prie à tous de ne pas regarder les fautes d'ortographe et composition, car je n'ai personne pour me corriger et je suis espagnole.

      Une bien forte embrassade de maman, et mes frères, avec une grande tappe de baisers de votre nièce qui vous aime bien tendrement

                                                                                       Signé : Joséphine

Séville, 1er janvier 1914.

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Présentation

  • : Le blog de PARFONRY
  • : Le cadre directeur de ce blog consiste à réunir ce qui peut être transmis sur un patronyme. La présentation de tous ces personnages n'est finalement qu'une manière de transférer un patronyme. Qu'il soit culturel, social ou historique, ce patronyme ne fait que proposer un film dans lequel les séquences sont des instants de vie. L'environnement, le vécu de chacun a probablement plus d'impact sur ce que nous ressentons. Les gênes se diluent plus vite que le lien avec le mode de vie et les rencontres. Cette vision oblige à élargir le champs d'investigation en déviant de l'aspect purement généalogique. La découverte de nouveaux indices motive et assimile parfois cette recherche à une enquête. L'histoire ne peut être racontée de manière linéaire. Chaque élément, chaque personnage a droit à son histoire dans le récit tout en suivant le dénivelé et les courbes imposés par les aléas de l'Histoire et de la vie. Contrairement au patrimoine, un patronyme se voit contraint de s'adapter aux vicissitudes des évolutions sociales et des guerres. Le contenu des quelques 350 articles de ce blog a été rassemblé dans un livre intitulé "La véritable saga des PARFONRY de Neerheylissem - L'histoire d'un toponyme devenu un patronyme ".
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