Avec le système patrynomique qui s'est perpétué, la question de la pérennité de certains noms se pose. Le patrimoine est en partie menacé. A l'heure actuelle, de nombreux noms sont portés par 10 personnes au maximum.
Notre toponyme n'est ainsi pas recensé parmi les cent plus fréquents de Wallonie ni pour aucune des communes ou il est présent. Et la situation n'est pas meilleure en France ou il a émigré depuis plusieurs décennies. Pour ce pays, le nom PARFONRY est au 336 633ème rang et le nom PARFONDRY au 276 939ème rang.
Comment peut - on en être arrivé à cette situation alors que des témoignages mentionnent une présence abondante de ce toponyme à une certaine époque. On peut ainsi constater que l'on trouvait ce toponyme en rive gauche de la Meuse, alors que toutes les indications obtenues à ce jour laisse penser une origine au Sud de ce fleuve. Des mariages entre deux PARFONDRY ont même été observés à plusieurs reprises, ce qui laisse à penser qu'aucun lien récent n'existait.
Ainsi, une lettre de la commune de Hannut du 24 novembre 1980, en réponse à une demande de recherche généalogique, signale que ce nom de PARFONDRY était très répandu anciennement. Il a disparu dans le courant du 19ième siècle. Ainsi, un faire-part mortuaire au nom d'Angélique PARFONDRY, veuve de François-Xavier VANNESSE, décédée le 29 juin 1895 à 64 ans, ne mentionne aucune ascendance ou descendance en lien avec son nom. Ce qui est sans aucun doute une indication d'une présence locale devenue toute relative. La dernière représentante de toute cette lignée a probablement été Hortense PARFONDRY, née en 1923 et ayant habité rue Camille Moïes à Trognée.
Il en a été de même pour les communes situées aux abords de la vallée de la Burdinale. Le nom a été très prolixe en la matière. Les données obtenues sur le site généalogique de la Netradyle pour les communes de Heron, Meeffe, Landenne et Hannêche sont démonstratives sur ce plan. Un nombre important de mariages y ont été enregistré durant le XVIIIème siècle.
Héron
PARFONRY Jacques et BOCKA Marie Anne le 09/11/1738 ; PARFONRY Jean-François et JENNET Marguerite le 30/05/1726 ; STAS Defooz et PARFONRY Hélène le 07/05/1752 ; SERVAIS Jean François et PARFONRY Catherine le 09/01/1757 ; PIERRE Jean Hubert et PARFONRY Marie Catherine le 19/09/1764 ; PETITJEAN Jean et PARFONRY Marie Joseph le 20/11/1765 ; MATHELOT Lambert et PARFONRY Marie Jeanne le 04/11/1782 ; HOYOUX Philippe et PARFONDRY Hélène le 22/11/1728 :
Mais également de nombreuses naissances et de décès de PARFONDRY ce qui devraient permettre de trouver un lien, en fonction des dates, avec les mariages énumérés ci-dessus malgré une forme parfois variable du nom de famille : Jean- François ( 07/01/1703-21/05/1775) ; Michel (26/01/1707-25/01/1726), Marie Catherine (05/11/1708- 03/05/1778) ; Hubert (31/03/1711-01/06/1747), Albert (30/07/1713), Hélène ( 07/08/1728-03/03/1780), Marie Catherine (29/07/1733-03/03/1780), Marie Joseph ( 20/12/1738), Marie Catherine (27/09/1742), Toussaint (25/02/1745), Gertrude (16/07/1746), Jean Joseph (24/08/1748), Marie Jeanne (02/04/1754), Nicolas (02/06/1757), Marie Thérèse (12/02/1759) , Marie Catherine (1784 – 09/11/1841), Anne Joseph (1787-05/06/1845) ;
Meeffe
Mariage de PARFONDRY Joseph et MARNEFFE Catherine
4 enfants : Eugène Joseph (07/04/1730), Joseph Noël (12/06/1731), Antoine (28/10/1735), Marie Joseph (13/07/1738) ;
Landenne
PARFONDRY Jean François, né le 22/07/1740, fils de PARFONDRY Joseph (de Meeffe) et de DIEUDONNE Hélène, marié le 05/08/1739 ;
Mariage de PARFONDRY Marie Catherine (de Héron) avec PIERRE Jean Hubert le 29/09/1764 ;
Mariage de PARFONDRY Catherine avec NOEL Jean Joseph (Héron) le 28/07/1778 ;
Hannêche
Mariage de PARFOURY Egide avec JALET Barbe ; enfants : Lambert, né le 22/08/1671, Michel, né le 23/03/1674, Jeanne, née le 12/01/1679, Barbara née le 13/06/1688 ;
Mariage de PARFOURY Egide avec FONTAINE Barbara ; enfant : Catherine, née le 25/02/1675 et décédée le 02/04/1715 ;
Mariage de PARFOURY Michel avec JACQUE Catherine le 26/05/1678 ; enfants : Lambert, né le 17/09/1679, Michel né le 15/09/1681, Jean né le 01/07/1685, Elisabeth née le 20/11/1687 ;
Mariage de PLOMBTEUR Egide avec PARFOURY Elisabeth le 12/04/1687 ;
Mariage de BOURGUIGNON Jean avec PARFOURY Catherine le 27/01/1706 ;
Mariage de MOREAU Simon avec PARFOURY Barbe le 05/05/1712 ;
Et la même observation est constatée pour la commune de Trognée. Les recensements de 1883 et 1910 indiquaient une présence importante, totalement absente de nos jours.
Et probablement que cette situation était reproduite au sud de la Meuse, le long de certaines vallées qui a vu naître ce toponyme. Qu'en est - il devenu depuis ce temps ? Il n'en reste que quelques dizaines. Et cela sans compter que la pérennité de ma branche, à partir de la naissance d'une seule personne à Neerheylissem en 1762 est assez exceptionnelle. La proportion plus importante d'hommes que de femmes à chaque génération a du être déterminante pour la conservation de ce nom.
Pour en apporter une preuve, j'ai ainsi calculé la proportion d'hommes et de femmes de cette branche, né en portant le nom de PARFONRY. Par esprit de comparaison et de répétition, j'ai effectué également le calcul pour chacune des lignées belge et française. On en retient les éléments suivants :
En reprenant la totalité des données de notre arbre généalogique, on observe un rapport global entre les garçons et les filles de 2,4 ce qui est proportionnellement très élevé (pour un total 36 garçons et 15 filles). On peut s'attendre à une valeur légèrement supérieure à 1 pour maintenir un nom. Avec une répartition de 2,8 (17 garçons et 6 filles) et 2,1 (19 garçons et 9 filles) respectivement pour la partie française et la partie belge.
En conclure que nous sommes pourvus d’un gêne dominant qui prédispose cette proportion serait évidemment fort présomptueux. D'autant que si on se limite aux trois dernières générations, soit celles nées après la guerre 40 - 45, on aboutit à une proportion différente : 1,6 (8 garçons et 5 filles) pour la lignée française et 3,5 (7 garçons et 2 filles ) pour la lignée belge. Des résultats assez différents des moyennes générales qui laissent à penser que d'autres variables doivent intervenir.
On ne peut que conclure que le gène mâle dominant n'a pas traversé totalement la frontière heureusement !!!!. Ce qui ne constitue évidemment pas une assurance pour la pérennité.