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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 23:21

     Après avoir abordé la vie de Marcel dans un article précédent où la densité, la diversité des rencontres et des sujets, méritent nécessairement une seconde lecture, voici un sujet plus serein, plus léger, moins problématique qui est une sorte de détente après la complexité.

      A travers cet article, il est proposé de faire mieux connaissance. En relatant une étape de mon parcours estudiantin à la Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux (1967-1973). Une façon de proposer une transition.  De sortir de ce monde des archives, qui, grâce à ce nouveau monde virtuel,  fut celui qui nous a permis de retrouver la mémoire du patronyme. D'être un peu plus dans le réel pour une fois.

       Durant cette période estudantine, je fis partie à deux reprises du Comité des Etudiants, comme éditeur responsable de la revue « Agro Gembloux » mais aussi comme membre du Comité d’organisation du baptême des lapins1. Pour rappel, la période des études n'est pas des plus anodines. Mai 1968 venait de déferler sur Paris, et ses effets secondaires, telles ces plantes invasives que l'on découvre de nos jours dans nos jardins, arrivaient sur les campus des pays environnant. C'est ce qui fut constaté, même pour la petite Faculté de Gembloux, rassemblant quelques 400 étudiants (pour 5 années d'études), potentiellement aptes à obtenir le diplôme. Mais le lien avec la campagne et les origines rurales avaient commencé à se délier. Nous étions trente ans après la fin de la dernière guerre et on voyait arriver une foule de Bobo en provenance de la ville qui avaient du mal à faire la différence entre un épi de blé et d'orge, voire à reconnaître au vol un hanneton, l'un des premiers insectes à avoir fait les frais de l'intensification de l'agriculture.

       Des débats serrés et contradictoires se sont déroulés lors des élections de 1970 et 1971 pour la composition du Comité des étudiants. La vieille garde, héritière de la sensibilité des campagnes, a su résister aux idées révolutionnaires qui sévissaient dans la grande majorité des amphithéâtres. Les résultats de ces élections ont été retrouvés. Pour les comprendre, il est utile de souligner que les étudiants contestataires préféraient recourir à l’abstention plutôt que de s’y présenter. Croyant que cette stratégie ne permettrait pas d'obtenir le quorum minimum des voix pour être élu2. Cela ne leur a pas réussi.

     Pour celles de 1970, on mentionne pour 167 votants3, les résultats suivants :

 Présidence : DENAYER Jean. ; 90 oui (élu)

Vice-Prés. Intérieur : ANDRE Michel ; 45 oui

                                        DEHON Jean Paul ; 108 oui  (élu)

Vice-Pré. Extérieur : HEUCHENNE Bernard ; 149 oui (élu)

Trésorier : BULTEAU Michel ; 152 oui (élu)

Secrétariat :  FOUREZ Roland ; 54 oui

                         PARFONRY Roland ; 57 oui

                        ROBERT Marguerite ; 53 oui

Office des cours : WATHELET Jean – Paul : 149 oui (élu)

       La seule inconnue, à la lecture des résultats, était donc l'attribution du poste, tant convoité, de secrétaire. Deux candidats de la ligne traditionnelle s'étaient présentés, même si j'avais eu la tendance de me démarquer de mon ami Roland Fourez, plus volontiers porté sur la traditionnelle transcription de faits en lien direct avec la gouaille étudiante. Vis à vis, une candidate de l'opposition avait, malgré tout décidé de s'inscrire. Un risque évident de diviser les voix et de donner une visibilité assez grande, vu l'importance de la fonction au niveau des rédactions de texte et de la communication. C'est ce qui se passa immanquablement. Les résultats, très serrés, ne pouvaient pas aboutir sur un deuxième tour, au risque de ne pas atteindre le quota minimal des voix (50% des votants). A l'analyse des chiffres, on se rend compte que c'est sur les deux postes de Président (élu avec seulement 53% des voix) et de Secrétaire que l'opposition se focalisait. Roland Fourez analysa rapidement la situation et déclara, très sportivement, qu'il reportait ses voix sur moi. Le piège avait été évité.

       J’ai eu la prétention de vouloir modifier quelque peu le contenu de la revue "Agro-Gembloux", en y insérant plus volontiers des articles d’informations devant apporter un nouvel équilibrage vis à vis de ceux se complaisant à rapporter les délires d'étudiants, ancrés dans le bien - être des trente glorieuses. Du genre : Quels sont leurs films préférés ? (on parle des profs évidemment)

       N'ayant pas conservé tous les exemplaires, je reprends, comme exemple de la nouvelle approche, deux titres évocateurs. Dans le numéro de mai 1971, je rédigeais un article sur l’Office de Coopération au Développement (O.C.D.), ancêtre de l’Administration Générale de Coopération au Développement (A.G.C.D.), organisme au sein duquel  j’effectuerai par la suite la plus grande partie de  ma carrière à l’étranger (de 1975 à 1991). Dans le numéro de février 1973, un article sur l’Europe verte et ce fameux Plan MANSHOLT était cette fois inclus. La consistance de ces articles reflétait assez bien la personnalité des membres du comité des étudiants.

      Et pour les élections suivantes de mars 1971, nous fument, avec Bernard Heuchenne, les seuls à nous représenter au même poste et cette fois sans concurrence. Avec toujours une opposition présente sur le campus mais toujours inexistante quant à sa volonté de se présenter démocratiquement. Cette fois, elle tenta bien de s'attribuer le poste de .... trésorier, sans succès. Après avoir voulu s'accaparer des idées, voilà que ce groupuscule était tenté par la gestion financière. L'abstention fut par ailleurs moins importante car il y eu cette fois 243 votants.

Présidence : THONART Philippe ; 145 oui (élu)

Vice-Prés. Int. : SCHIRVEL Bernard ; 196 oui (élu)

Vice-Prés. Ext : HEUCHENNE Bernard ; 191 oui (élu)

Trésorier : DEBRUGE Jean ; 150 oui (élu)

                     WASTERLAIN Philippe ; 85 oui

Secrétariat : PARFONRY Roland ; 156 oui (élu)

       Malgré ce souci de faire évoluer les textes dans la revue, il était évident que l'on ne pouvait faire table rase sur l'histoire des annales étudiantes remontant à des années lumières. Un équilibre devait être maintenu afin de conserver l'assiduité des lecteurs, toujours à la recherche de ce quelque chose qui ne rentrait pas dans la logique de la conversation autour de la table familiale. Il fallait bien accepter de temps en temps des textes qui mettraient à l'épreuve les zygomatiques des étudiants joyeux et débonnaires que nous étions encore.

      Ma faible aptitude à maîtriser mes cordes vocales me valut ainsi de nombreuses citations dans les fameux ragots anonymes, que je me faisais fort d'insérer,  et qui restaient malgré tout un must pour occuper nos temps libres. J’en ai retrouvé quelques unes des citations. Ce qui donne évidemment le sentiment d'avoir été, durant cette période, une sorte d'exutoire complaisant pour ceux qui avaient des problèmes d'insomnies.

En avril 1970 : R. Parfonry cherche engagement dans groupe vocal, même religieux, voix intéressante, tient particulièrement bien le Si ;

                         Parfonry a été élu bien qu’on ait toujours dit qu’il n’avait pas de voix (NB : suite aux résultats de l’élection du nouveau Comité des étudiants)

Et en mai 1971 : PARFON (notre barde) : Il fit un succès complet au Malouf à Tunis dans son tube : « Il pleut dans ma maison, ah, ah… » (N.B. : cela s’est passé pendant le voyage de fin d'études en Tunisie, à l’occasion d’une soirée entre étudiants ; certainement que ce type d'expression libre ne pourrait plus se réaliser de nos jours, No comments obviously !! ) ;

mais aussi : Parfon a ramené un tambour tunisien pour masquer ses fausses notes ;

Et dans la rubrique « Les films qu’ils préfèrent » : Parfon : L’homme orchestre ;

     De toutes ces personnes au sein des Comités étudiants, je n'ai plus eu de contacts si ce n'est quelques rencontres fortuites, dans les aéroports (Philippe Thonart), aux soirées Peyresq4 (Jean Denayer) ou chez mon beauf (Roland Fourez). Aucunes nouvelles par contre de Jean-Paul Dehon (Biloute), Bernard Heuchenne (l'archiviste), Bernard Schirvel (celui de la décalco Agro-Gembloux), Michel André (le français râleur) et Michel Bulteau. Jean Debruge nous a malheureusement déjà quittés.

      Voilà, c'est déjà terminé. Contrairement aux autres articles, il n'y a pas grand chose à en retenir. Je me suis permis un petit moment de convivialité en dévoilant une face peu connue de mon parcours. Il faut bien oeuvrer quelque peu à la reconstitution de sa propre mémoire pour les générations futures.

1  Lapin : Etudiant entrant en première année de candidature à la Faculté de Gembloux ;

2 Ne peuvent voter que les étudiants qui sont en règle de cotisation bien évidemment ;

3 La grande majorité des étudiants étrangers, peu sensibilisés à ce type de représentation et de folklore, ne venait pas assister aux élections ; ce qui explique le nombre relativement modeste des votants ;

4 Peyresq est un village  des Alpes de Haute-Provence, dont de nombreuses maisons ont été rachetées et remises en état par des Ecoles supérieures belges  (voir http://www.milin-colis.be/peyresq/peyresq.php?idmenu=152500) ; ces repas servent à financer la rénovation de Céres, la Maison de Gembloux à Peyresq ;

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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 21:58

       Cet article aurait pu s'intituler " De la mine à l'écriture chez ceux de Forchies-la-Marche ". Comme un témoignage de cette évolution sociale observée. Qu’ils soient artisan, houilleur ou cloutier, les membres de cette branche ont été liés au développement de l’industrie le long de la Sambre depuis leur installation au début du XVIIIème siècle. Le lien sociétal et historique souhaité, au travers de cet article, permettait d'aborder sereinement ce nouvel aspect rencontré par notre patronyme.

     En développant l'histoire de Marcel PARFONDRY (1904-1968), il est apparu qu'un autre moment de notre Histoire prenait le pas sur cette relation avec le développement industriel en bordure de Sambre. Même si les années ont passé, les souvenirs sont toujours là. Même si les plus impliqués ont été exécutés, même si les exécutants ont été condammés par la justice, même si quelques uns se sont cachés, ils nous restent tout le reste. A savoir, la connaissance de faits, l'ambiance dans la famille, le témoignage des anciens, les images des salles obscures, ..... Ce n'était pas pour rien si mon grand-père a toujours refusé de poser son pied sur le sol allemand.

      Nous sommes maintenant près de 70 années plus tard. Le devoir de mémoire reste. Mais, l'évolution est ainsi faite. Cette dernière guerre s'intégrera, comme bien d'autres, dans le parcours livresque des historiens. Elle servira de source d'analyses, d'articles, de références pour les chercheurs. Elle marquera son temps par le fait d'avoir initié la recherche d'une définition du mot génocide. Comme les Croisades, il y a bien longtemps, ont fait apparaître le terme de Guerres saintes. Comme les nombreux conflits au cours de la seconde moitié du XVIème siècle en France qui se sont transformés en Guerres de religion , voire en Massacre (de la St Barthélemy).

     C'est donc dans ce contexte d'insertion historique progressive, selon les buts voulus par ce blog, que l'on doit comprendre l'article qui suit. Une découverte d'une époque pas si ancienne, un aspect du parcours de ce patronyme, un texte qui rassemble ce qui a émergé de nos jours. Innovant, instructif et je l'espère pas dérangeant. S'appuyant  sur une documentation importante pour démontrer de la rigueur et de la neutralité de son contenu.

     La branche de Forchies-la-Marche comprend un nombre incalculable de mineurs. Durant des générations, ils sont descendus dans la terre pendant que d'autres cultivaient leurs terres. Certains, au cours de ces dernières décennies ont pu s’extraire de ce milieu en acquérant un autre statut. C'est là que l'on rencontre Marcel PARFONDRY. Lequel a déjà été présenté dans un article précédemment (voir article : Et aussi le théâtre). Reprenant ce nom de famille, Jean LOUVET, écrivain et auteur de pièces de théâtre, l'avait inséré dans le titre d'une de ces pièces en 1998, intitulée : Madame PARFONDRY est revenue.

      Marcel est lui-même, fils de mineur (Augustin Joseph). Né en 1904, ayant survécu à la grippe espagnole de 1918, contrairement à ses frères et sœurs, cela donne l’opportunité à sa famille, avec l’appui d’un oncle boucher, de le faire entrer à l’école Normale et devenir instituteur. Un début d' histoire, somme toute assez semblable à celle de mon grand-père, dont les mêmes études lui furent payées par son oncle horloger.

      De ces années qui précédent la guerre, on lui découvre plusieurs activités en lien avec le mouvement wallon. On le retrouve au sein de la revue La Bataille wallonne, à laquelle Achille CHAVEE consacre des éditoriaux incendiaires pour une autonomie culturelle et économique de la Wallonie. Comme délégué de cette revue, il devient membre, en 1932, du conseil général lors du troisième congrès de la Concentration wallonne1, organisme de regroupement de toutes les associations wallonnes proches du courant autonomiste. Président de la section de Saint-Vaast de l’Union fédéraliste wallonne (1930) puis de celle de Trivière (1932), Marcel PARFONDRY se montre un défenseur acharné d’une union économique complète entre la France et la Wallonie1bis.

    A l’instar de l’expression déambulée de nos jours, à travers le monde, répétant que Le surréalisme est une histoire belge, l' action reconnue de Marcel sera d’être à la base de la création en mars 1934 du premier groupe surréaliste wallon Rupture à La Louvière2, qui se structura autour d’Achille CHAVEE en associant progressivement Constant MALVA4, Pol BURY5, Fernand DUMONT6, André LORENT et quelques autres. Pour la plupart, de jeunes intellectuels d’extrême gauche qui furent marqués par le ravage de la crise économique et les manifestations réprimées de 1932 et qui trouvèrent par là une sorte d’exutoire et de synthèse entre la poésie et les convictions politiques. Le Manifeste du groupe Rupture, publié en 1935 dans le journal Mauvais Temps, ne laisse aucun doute sur les motivations de ce groupe7. Pour démontrer de cette intransigeance, Marcel appuiera la décision de ceux qui, en janvier 1936, excluront du mouvement surréalisme le compositeur André SOURIS8 pour avoir dirigé, à Bruxelles, un orchestre à l'occasion d' Une messe des Artistes, cérémonie jugée religieuse et mondaine8bis. Dans la foulée, Marcel participera à l'organisation, en octobre 1935, de la première exposition surréaliste dans le Hainaut9 qui présentera des peintures de ... Magritte, Chirico, Dali, Man Ray, Dora Maar, Klee. Rien que du beau monde. Très attaché aux idées d’André BRETON, fondateur du mouvement surréaliste en 1924, avec qui il a probablement correspondu, Marcel PARFONDRY a quelque peu été l’élément le plus présent et le plus attaché du groupe pour défendre le Manifeste. Avec MALVA et LORENT, ils formeront l’aide rigide de ce mouvement. Pour preuve, on le retrouve en janvier 1936, à l’occasion d’un rituel d’initiation, faisant office de baptême du fils d’André LORENT10, tenant en main la photo de Lénine11. Pour des raisons idéologiques, le groupe se perdit dans des débats, entre trotskisme et stalinisme, à l’approche de la guerre, et se disloqua en juin 1939. Démontrant par là de la primauté du contexte politique sur le sens esthétique du mouvement, Marcel ne s'inscrira pas dans la création d’un autre mouvement surréaliste, lancé par A. CHAVEE. Ce qui confirme plus volontiers son lien préférentiel avec les surréalistes de Paris plutôt que ceux de Bruxelles, rassemblés autour de MAGRITTE.

     Par la suite, tout comme une certaine frange issue du prolétariat dans le Hainaut, Marcel participa avec MALVA, au début de la guerre, à l’aventure du seul syndicat autorisé en Belgique par l’occupant, l’Union des Travailleurs manuels et intellectuels (UTMI), en y devenant l’un des rédacteurs de l’organe mensuel Le Travailleur. Cet égarement était de fait orchestré par Henri de MAN12, l’un des belges les plus controversées du début de la guerre. Catalogué comme collaborateur de gauche, sans toutefois verser dans la collaboration active et l’engagement militaire comme Léon DEGRELLE, cet homme politique belge a composé avec l’occupant au cours des deux premières années de guerre avant de se retirer en Suisse. Laissé sous la seule emprise de nationalistes flamands, il est probable que Marcel quittera aussi le navire à ce moment pour se retrouver au sein de la Section wallonne et belge de langue française (SWBLF), créé en mars 194213, dont le porte-parole était Pierre HUBERMONT14, l’un des responsables de la censure en Belgique sous l’occupation. Aucune information sur une quelconque inculpation après la guerre n’a été retrouvée sur Marcel PARFONDRY, contrairement à d’autres (de MAN, MALVA, HUBERMONT,….).

     Retrouvant après-guerre le fil du mouvement surréaliste, il découvrira en 1952 les toiles du peintre Rémy VAN den ABEELE (1918-2006) et décide de l’instruire sur ce mouvement en le présentant en 1953 à Achille CHAVEE. Si avant la guerre, il utilise le surnom de Laurent DERAIVE, il prit plus volontiers par la suite celui d’Hector LABARRE. On le retrouve sous ce dernier nom, répondant, avec beaucoup d’autres15, fin 1958, à la question : Quel est le but dans la vie ! Que faites –vous pour l’atteindre ?16. Il est aussi ‘l’un des signataires d’un article sur le surréalisme en 196117, ainsi que l’un de ceux18 qui fournissent l’une des treizes images rassemblées sur A. CHAVEE lors d'une exposition organisée à l’occasion du 10ème anniversaire de sa mort en 197919. Il participera également sous ce surnom au Musée du soir20, revue dont la parution se serait étalée de 1954 à 1968.

    Si Constant MALVA est sorti de nos jours de sa disgrâce, tout en lui reconnaissant ses lâchetés, ses errements sous l’occupation21, et HUBERMONT qui ne paraît pas conscient de ses choix politiques22, ce n’est pas encore le cas pour Marcel PARFONDRY dont le profil d’écrivain et d’essayiste reste à approfondir. Un récent ouvrage23, dont on a extrait une phrase, a tendance à insérer ce contexte de la collaboration intellectuelle en rapport avec l’origine populaire de ces écrivains prolétariens et de leur défense de l’identité wallonne.

           La collaboration dévore également des gens de gauche comme les écrivains Hubermont et Parfondry dont l’histoire plonge dans les milieux populaires wallons. Ils défendent une identité wallonne à la faveur de l’occupation.

       L'histoire est désormais en marche vers de nouvelles analyses. Même si on ne peut refuter que ce patronyme sonnait bien, pour reprendre l'expression de Jean LOUVET, il serait étonnant qu'il n'y ait pas une autre explication pour avoir repris ce nom dans une pièce de théâtre, considérée par lui comme un peu expérimentale et dont le thème central est la perte du symbolique dans nos sociétés.

       Et, de toutes ces personnes qui ont été au contact de Marcel, seules Achille CHAVEE et Jean LOUVET sont inclus dans la liste des 100 wallons du XXème siècle, éditée par l'Institut Jules DESTREE. Oufti !! Il n'y a pas de situations révisionnistes à craindre.

      De quelle façon peut-on comprendre le parcours de Marcel PARFONDRY ? Eclectique sans doute mais dont le lien fondamental est celui marqué par la misère et la pauvreté ouvrière dans le Hainaut. Héritier de plusieurs générations de travail au contact du fer et du charbon, l'acquisition d'un diplôme lui laissait l'espérance d'en sortir. D'abord aux contacts  de cette gauche prolétarienne, ensuite à la recherche de cette identité wallonne pour finalement espérer un petit quelque chose dans cette ouverture picturale réformatrice, tels ont été ses crédos. Pour ensuite entrevoir cet espoir de renouveau venu d'Allemagne qui devait apporter la solution à la situation de misère des siens, sinon tout au plus un apport alimentaire personnel, voire une promotion sociale. Après avoir tâté toutes ces voies, il semble que Marcel s'en est retourné vers le surréalisme en retrouvant Achille CHAVEE, celui des premières rencontres, celui qui était resté fidèle et cohérent tout au long de ses années. Le seul sans doute qui a su vivre pleinement ses émotions. Marcel a t-il perdu au final ses illusions et les symboles de ses combats ? En avait-il fait part avant de décéder ? Ce qui pourrait expliquer l'insertion dans le titre de la pièce ?

      Au final, cette histoire tend à démontrer que les conflits, qui se sont succédés sur son territoire depuis le partage de l'empire carolingien, ont imprégné ceux qui y habitent, divisés dans leur sentiments d'appartenance. Un sentiment dont la synthèse  a été exprimée dans une phrase du poète Maurice CARÊME24, y soulignant sa double attirance culturelle. 

Brabant de cœur wallon, au visage latin

Mais à l’âme tournée vers le Nord légendaire

       Sur le plan généalogique, Marcel PARFONDRY est un descendant à la 4ème génération d'Antoine (1765-1845), l'un des fils de Mengold PARFONDRY (1711-1771), l'artisan qui est à l'origine de cette lignée, arrivé en provenance de Huy (voir article : Découverte du lieu de naissance de Mengold PARFONDRY) pour fuir plus que probablement les combats des armées de Louis XIV. Marcel est un lointain cousin de Max PARFONDRY (1943-2002), descendant à la 6ème génération de Thomas (1742-1810), un autre fils de Mengold. Auteur, enseignant l'art dramatique au Conservatoire de Liège, comédien, Max est décédé à Paris peu après la dernière représentation de la pièce Rwanda 94 qui, tout au long d'un spectacle de près de 5 heures, retrace la réalité du génocide rwandais. Une façon d'exorciser une histoire familiale sans la connaître peut être !!

 

1 Dont le programme est : l’unilinguisme de la terre wallonne, l’égalité entre la Wallonie et la Flandre dans tous les domaines, la liberté linguistique à Bruxelles, le fédéralisme étant considéré comme un des moyens de réaliser ce programme.
1bis Dans Encyclopédie du Mouvement wallon, t.III, p. 1219 ;Informations transmises par Paul DELFORGE ;
2 Terre de forte implantation communiste à cette époque, l’orientation et l’engagement politique du groupe primait sur les préoccupations esthétiques dans le texte du manifeste rédigé pour l’occasion ; il était question en premier point de » forger une conscience révolutionnaire et de contribuer à une morale prolétarienne» ;
3 Achille CHAVEE (1906-1969) : Avocat, Poète surréaliste belge d’expression française ; engagé dans les Brigades internationales lors de la guerre civile en Espagne ; repris parmi les 100 wallons du XXème siècle ;
4 Constant MALVA (1903-1969) : mineur et écrivain prolétarien ;
5 Pol BURY (1922-2005) : peintre et sculpteur ; membre fondateur du mouvement CoBrA puis du mouvement Art Abstrait ; influencé par les mobiles de Calder, il sera considéré comme le père de la sculpture cinétique (les fontaines de BURY) ;
6 Fernand DUMONT (1906-1945) : 	avocat, poète et écrivain, décéda au camp de concentration de Bergen-Belsen ;
7 Débutant par deux citations de Karl Marx et Lénine, on y trouve la phrase suivante : Est-il nécessaire d’ajouter que si poèmes et proses voisinent dans ce cahier, c’est en dehors de toute préoccupation littéraire ;
8 André SOURIS (1899-1970) : musicien et compositeur de musique de films ;
8bis WANGERMEE Robert (1995) : André Souris et le complexe d'Orphée. Entre surréalisme et musique sérieuse, Mardaga Editions, Liège ;
9 Et seconde dans le monde ;
10 André LORENT : libraire, poète surréaliste, l’un des 4 fondateurs du groupe Rupture ;
11   ROSIER Jean-Marie (mars 1997) : Le Surréalisme de Belgique, un problème d’histoire littéraire ?, Revue Pratiques n°93, (extrait de Cahier du groupe Rupture) ;
12 Henri de MAN (1885-1953) : ancien dirigeant du Parti ouvrier belge (POB), il soutint la capitulation de Léopold III au lieu de l’exil avec le gouvernement à Londres ; il se rebella contre le marxisme aussi en prônant un socialisme de collaboration de classe ;
13 FINCOEUR Michel (2006) : Contribution à l’histoire de l’édition francophone belge sous l’occupation allemande, Doctorat en philo et lettres, ULB, Bruxelles ;
14 HAUSMANN Frank-Rutzer (2004): Dichte, Dichter, tage nicht! Die Europäische Schriftsteller-Vereinigung in Weimar 1941-1948, Druck : Wilhem § Adam, Heusenstamm ;
15 Dont MALVA, SOURIS, Van den ABEELE, CHAVEE, MAGRITTE,…..
16 Situationnistes 1957-1960, Textes et documents ;
17 Surréalisme en Wallonie. Numéro spécial de la revue Savoir et Beauté, 1961, n°2-3, 40 pages (avec Louis SCUTTENAIRE, Fernand DUMONT et André LORENT) ;
18 Dont Pol BURY, Pol VANDROMME, André LORENT,…. ;
19 Exposition organisée par la Bibliothèque Centrale du Hainaut, à La Louvière, sept-octobre 1979 ;
20 Revue internationale de littérature prolétarienne ;
21 Hommage pour le centenaire de la naissance de Constant MALVA, discours de Richard MILLER, Député, 2003 ;
22 Paul DELFORGE, Directeur de recherche à l’Institut Jules DESTREE ;
23 BERG Christian et HALEN Pierre (2000) : Littératures belges de la langue française, Histoire et perspectives (1830-2000), Ed. Le Cri, Bruxelles ;

24 Maurice CARÊME (1899-1978) : poète du Brabant wallon (Wavre); un des 100 wallons du XXème siècle ;

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 14:41

      L'existence de ce lieu PARFOURU dans le Calvados avait déjà été mentionnée précédemment (voir article : Les Ecuyers de PARFOURU en Normandie). La similitude quant à l'origine toponymique nous est apparue dès le début de cette recherche. Pour attester de cette cohérence, un transit par la commune de PARFOURU-sur-Odon (voir article : Un petit détour par Parfouru-sur-Odon) s'est même effectué sur le trajet des vacances. Il en était aussi résulté une diversion sur le plan historique, nous autorisant, dans la satisfaction de l'épopée et de l'imagination, un lien entre les deux patronymes de PARFOURU et PARFONDRY, basé sur le déplacement de cavaliers vikings au IXème siècle vers les vallées proches de la région liégeoise, à la recherche probable de ce fer tant convoité.

      Si le nom, en tant que lieu, est toujours attesté de nos jours au travers de deux endroits proches de Caen, il s'est également perpétué à travers les âges. Les lignées qui sont décrites, reprises pour la plupart des archives départementales de Saint-Lô, indiquent qu’ils portaient la particule et le titre d’écuyer et qu’ils ont été de tout temps au service du Roi. La première mention de cette famille des écuyers de Parfouru remonte en 1224 avec Charles de Parfouru (source : Généanet), Il y aura par la suite la naissance en 1310 de Richard de PARFOURU, Seigneur de Saint-Pierre de Semily à Couvains et en 1391 avec le mariage d’un Jehan de PARFOURU, écuyer, Seigneur de Parfouru-l’Eclin, du Mesnil - Segard et Couvains. L’un des derniers écuyers aurait été Jean-François René de PARFOURU, docteur et professeur royal en médecine de l’Université de Caen en 17641.

      Et descendant probablement de l'une de ces lignées d’écuyers ayant aussi perdu leur particule, on citera Paul PARFOURU (1846-1905). Elève de l’Ecole des Chartes, il consacrera toute sa vie à rassembler et classer les archives dans le département du Gers au début de sa carrière avant de revenir en 1890 dans celui de l’Ile - et - Vilaine, lieu d’origine de la lignée. Parmi ces actions  décisives, c’est lui qui sauvera de la ruine les archives du Parlement de Bretagne. Ayant une impressionnante énumération de publications, en particulier sur l'histoire de la Bretagne, il recevra en 1893 la rosette d’Officier de l’Instruction publique.

      On ne peut oublier de mentionner Désiré Paul PARFOURU, dit POREL (1843-1917), né précisément à Saint-Lô, où son père Paul Dominique PARFOURU était menuisier (source : Généanet). Tout comme le colonel BORDES-PARFONDRY (voir article : La dénomination BORDES-PARFONDRY est expliquée), il sera blessé durant la guerre franco-prussienne de 1870. Il fut comédien avant d’être directeur de plusieurs théâtres parisiens (Odéon, Gymnase, Vaudeville). Très connu dans le milieu, il ouvrira les portes à de nombreux auteurs parmi lesquels DAUDET, George SAND, DOSTOIEVSKI,… et fera entrer au répertoire des pièces comme L’Avare de MOLIERE, Esther de RACINE. Parmi ses actions innovantes, c'est lui aussi qui s'efforcera d'ouvrir les portes du théâtre à d'autres milieux de la société afin d'accroitre sa fréquentation. Sa nouvelle façon de gérer les théâtres parisiens, donnera l'occasion au critique d'art et écrivain pamphlétaire Octave MIRBEAU (1848-1917)  de le considérer comme " un représentant du théâtre mercantile qu'il exècre". Il épousera la comédienne Réjane, célèbre pour avoir créé le rôle de Madame Sans-Gêne, comédie de Victorien SARDOU (1831-1908) en 1893. Ils seront tout deux fait Chevalier de la Légion d’honneur.

      Ce couple, devenu légendaire, est à l’origine d’une dynastie d’artistes des plus connus2. On a ainsi successivement leur fils l'écrivain Jacques POREL (1893-1932) et leur petite-fille, la comédienne et célèbre doublure de voix d'actrices américaines3 Jacqueline POREL4 (1918-2012). Connue aussi pour ses nombreuses liaisons, cette dernière est la mère :

                  - du photographe Jean-Marie PERIER, né en 1940, dont le père biologique n'est autre qu' Henri SALVADOR ;

                 - de la journaliste Anne-Marie PERIER, née en 1949, de son mariage avec l'acteur François PERIER (1919-2002) ; en devenant la dernière épouse du chanteur Michel SARDOU, il serait erroné de penser qu'ils se sont réappropriés en quelque sorte l'histoire familiale ; même si ce nom est originaire de la région de Toulon - Marseille, aucun lien de parenté n'existe entre Michel et Victorien SARDOU ;

                - de l'acteur Marc POREL (1949-1983), né d'une troisième liaison, dont le seul souvenir dans la mémoire collective, restera d'avoir promené sa belle gueule dans le film " Le clan des Siciliens ", en jouant le rôle de Sergio, le fils cadet du patriarche Vittorio Manalese, joué par Jean GABIN ;

       Toute cette belle famille d'artistes est enterrée au cimetière de Passy (16ème Arndt.). Et que l'on peut découvrir sur le site très intéressant de Philippe LANDRU (déjà visionné précédemment sur ce blog pour montrer le monument sépulcral de Créteil de la famille PARFONRY) : .http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1078

      Comme quoi, on s'aperçoit qu'il y a toujours quelque chose à découvrir à travers le parcours de ce patronyme. Que ce soit des faits de société, des actes inscrits dans la mémoire, des dates ou des noms célèbres, on peut parfois être quelque peu étonné de trouver toutes ces rencontres et de se refaire la petite histoire. C'est sans aucun doute l'une des finalités de ce retour dans le passé.

 

1  Ses deux fils (Claude-Charles, né en 1765 et Jean-Gervais, né en 1767) sont décédés à l’adolescence ;

2 Pour de plus amples renseignements sur ces personnes, il est préférable de rebondir dans Wikipedia ; je n'ai pas voulu alourdir cet article de détails que l'on peut trouver assez aisément   ;

3 Deborah Kerr, Lana Turner, Audrey Hepburn, .....

4 De son vrai nom : Jacqueline Renée PARFOURU-POREL ;                                           

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PARFONRY - dans Histoire
14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 15:48

      Après plusieurs années de recherches, de consultations de sources diverses, un document est en voie de finition. Du stade de provisoire, il est en passe de devenir définitif. Il comporte plus de 200 pages d'informations, plusieurs dizaines de photos, des tableaux et plus de 800 annotations de bas de page. Il s'intitulera La Véritable Saga des PARFONRY de NEERHEYLISSEM. Plus volontiers centré sur l'histoire de cette branche dont je fais partie, il sera cependant divisé en deux modules principaux.

      Un premier module s'attache à récapituler les données recensées sur le patronyme PARFONDRY depuis son apparition en tant que nom de famille au XIIIème siècle. Cette partie reprendra l'essentiel du contenu des différents articles de ce blog. Une synthèse s'est avérée nécessaire à ce niveau sous peine de gonfler excessivement le nombre de pages. Les principaux personnages qui égrènent cette histoire y trouveront leurs raisons d'être.

      Le second module aborde plus directement l'histoire de la branche familiale. Comme je me suis efforcé de le démontrer, le déroulé de cette saga ne doit pas être considéré comme un recueil de données généalogiques mais plutôt comme le parcours d'un nom, d'une lignée à travers l'histoire, faisant apparaître les aléas, les adaptations, les contraintes, les métiers d'une société.

      Cette histoire est le fruit d’une recherche certes personnelle, utilisant au mieux les performances des moteurs de recherche et les archives des bibliothèques publiques, mais qui n’a pu trouver sa finition et ses aspects descriptifs qu’avec l’appui de certaines personnes. Par leurs démarches antérieures, par le narratif qui m’est parvenu de leurs mémoires, par leurs apports personnels, par leurs soucis d’avoir veillé à la conservation des éléments matériels mais aussi par leurs marques de soutien et de convivialité, toutes ces personnes ont permis de reconstituer une histoire vraie, une histoire qui est présentée comme un témoignage de vie. Elle s’efforce de ressembler la plus grande quantité d’informations encore disponibles de nos jours. Le sauvetage de la mémoire a prévalu par rapport à l’aspect généalogique des énoncés austères de recensement de personnages et de dates.

      Parmi toutes ces personnes, je me dois de citer tout particulièrement Henri PAESMANS qui, par son travail préliminaire dans les archives paroissiales de Neerheylissem et par son mémo de synthèse, a joué comme un catalyseur fournissant les premiers fondements de toute cette démarche et en facilitant le démarrage. Les documents publiés par le Club de Recherches Historiques et Généalogiques de Neerheylissem, en particulier son initiateur Jean DELANDE, m’ont servi de références à de multiples reprises. Sans oublier Jacques PARFONRY qui a été celui qui, à la suite de nos nombreuses discussions sous la loggia de Gissac, a pu nous faire redécouvrir une partie de cette saga, nous faire revivre les émotions de sa vie tumultueuse et nous conforter dans notre démarche.

      Le travail de généalogiste mais surtout d’historien de la mémoire est parfois lié à la ténacité mais aussi aux rencontres fortuites effectuées autour de ce travail. Ceux et celles qui se sont montrés intéressés de collaborer pour parfaire ce document sont mentionnés dans les annotations de bas de page, chaque fois que le texte en fera le lien. Et je ne voudrais pas oublier tous ceux et celles, qui m’ont témoigné de leur soutien à de nombreuses reprises. Que ce soit parmi les PARFONRY, membres de la branche de Neerheylissem mais aussi de celle d’Erezée ainsi que les PARFONDRY des branches d’Aywaille et de Forchies-la-Marche, mais aussi les PARFOURU de France, la plupart ont compris que ce cadre de découvertes, axé parallèlement sur l’histoire, la géographie, l’étymologie et la toponymie, créait un contexte convivial, parfois ludique mais toujours instructif.

      Certains ont trouvé dans cette information les sources suffisantes pour prolonger tout ce travail à travers des publications locales. Les nombreuses marques de sympathie et d’encouragement dénotent que ma démarche a été jugée intéressante, voire originale. Pour m’en convaincre, j’ai repris les quelques extraits essentiels envoyés par ceux et celles des différentes banches se rapportant à ce patronyme et qui en ont été le témoin.

     Voici, comme une première préfiguration de ce document, les titres des chapitres qui le composent.

                La Véritable Saga des PARFONRY de Neerheylissem

Part 1 - Avant - propos

A. Prélude

B. Remerciements

C. Petits recueils des commentaires

                a. Ceux de Neerheylissem

                b. Ceux d'Erezée

                c. Ceux d'Aywaille

                d. Celui de Forchies-la Marche

                e. Celui des Parfouru

    f. Celle des Bordes-Parfondry

D. Préambule

E. Analyses. Genèse de la recherche

Part 2 - Tout ce qu'il y a à connaitre sur le patronyme

F. Récapitulatif sur la répartition actuelle du patronyme

G. Condensé sur l’étymologie du patronyme

H. Condensé sur les aspects géographiques du patronyme

I. Condensé sur les aspects historiques du patronyme

J. Quelques petites réflexions avant de poursuivre

K. Quelques uns des personnages

                a. De la mine à l'écriture pour la branche de Forchies-la-Marche

                b. L'histoire des frères voyageurs de la branche d'Erezée

                c. La migration du N au S de la branche d'Aywaille

                d. La relation franco-belge au travers de la branche de Trognée

                e. La branche d'Havelange a pu exister

                f. D'une origine non déterminée

                g Sans oublier les Parfouru de Normandie

                h. Ainsi que les militaires au glorieux nom

                i. En bref !!

Part 3 - La saga des PARFONRY de Neerheylissem

L. Origine des PARFONRY de Neerheylissem

M. Eléments généalogiques préliminaires

a. Quelques données connues

b. Ecriture du nom

c. Présence du prénom Alexis

d. Quid de la particule ? Mythe ou réalité !

N. Lignée des PARFONRY de Neerheylissem – part Belgique

a. Jean-Pierre, le rescapé d'une justice du Moyen-âge

b. Jean, le maître charron

c. Les enfants de Jean qui se dispersent

d. Henri, l’inconnu de la rue des Charrons

e. Les relations familiales en rapport avec le métier de charron

f. Emile, l’horloger du Roi

g. Alexis, l’homme à la chope

h. Anna et ses enfants

i. Et la ferme se développa avec Henri

j. Emile, le maître d’école du village

k. Georges, mon père, ce Président associatif

l. Les jeunes générations

O. Lignée des PARFONRY de Neerheylissem – part France

a. Quelques éléments de rappel

b. François-Xavier, le marbrier à la Légion d’honneur

c. Un autre Alexis, bien mal en point

d. Paul, le peintre mondain

e. Georges, décédé à l’adolescence

f. Un autre Georges découvre la vie de château

g. Le domaine du Lude à Jouy-le-Potier

h. Jean, un œil de maître

i. Jacques, le papy punch guadeloupéen

j. Un peu de généalogie

k. Pierre, l’amoureux de la vie

l. Les Parisiens

m. Les jeunes générations

P. Quelques idées pour terminer

Q. Le cas non résolu de Ferdinand PARFONRY

R. Descendance du couple PARFONDRIJ – LAMBRECHTS

S. Schéma des déplacements des PARFONRY de Neerheylissem

T. Liste des documents publiés sur base de cette recherche

     Reste à déterminer la façon de pérenniser cette recherche. Plusieurs supports et procédés existent de nos jours. Le plus ancien et le plus classique est bien entendu celui de l'édition sous forme d'un livre reproduit à un certain nombre d'exemplaires. Une autre est de faire pérenniser le texte dans une banque de données externes (Cloud), accessibles à chacun (type Blurb). D'autres solutions sont sans doute possibles. La question reste à débattre d'autant qu'il faut garder à l'esprit que ce document doit rester évolutif, notamment à travers les générations suivantes qui pourraient s'attacher à perpétuer la mémoire et les nouvelles découvertes.

    Avant de définir le moyen le plus approprié, les avis de ceux et celles, qui suivent la démarche et se sont montrés attentifs au contenu des articles, sont souhaités. Quelque soit le mode de diffusion, un coût minimum d'investissement est à prévoir. Selon le nombre et la méthode employée, ce coût par exemplaire conservé sera variable. Il est dès lors appréciable que l'on puisse avoir une bonne estimation de ce nombre.

     Il est par conséquent demandé à chacun et chacune d'apporter son appréciation sur son intérêt à pérenniser cette démarche. A ce stade de finition du document, mon profil d'historien de la mémoire me semble être insuffisant pour avoir une bonne vision de ce qui doit désormais être fait pour éditer ce document assez volumineux. Une décision finale ne pourra être prise qu'en fonction des réponses émises. Il est clair que je souhaiterais, à ce stade, être aidé par des personnes plus habiles dans le maniement de l'édition que dans la recherche de la mémoire des mots et des faits de société. Un fond de soutien pourrait même être envisagé, en souhaitant même que je n'y devienne plus qu'un associé.

    Vos avis sur la manière de pérenniser ce travail consistant, volumineux, spécifique sont désormais attendus.

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:10

        La découverte d'un personnage en France portant le nom BORDES-PARFONDRY a déjà fait l'objet d'un article précédemment (voir article : Un curieux nom, celui de Bordes de Parfondry). Au sujet de cette apparition, on était arrivé à la circonscrire comme un militaire sans fait d'armes décelables mais plus aisément reconnaissable à travers son activité littéraire et journalistique. Un lien avec l'Espagne, très peu précis par ailleurs, était apparu à la lecture des informations recueillies.

     Ce nom composé faisait en quelque sorte anachronique au sein de l'existence de notre patronyme. Comme pour toute chose, il y avait bien une explication plausible, précise et rationnelle. Que pouvait - il bien se cacher derrière cette forme de coexistence de deux noms propres auquel notre patronyme était associé ?

     La question est restée quelque peu oubliée, écartée des préoccupations récurrentes de ce blog. Le fourmillement des données, des idées d'articles, des brouillons qui n'en finissaient de se battre entre eux pour parvenir à la lumière avait laissé sur le côté ce BORDES-PARFONDRY. Et c'est, après avoir largement puisé dans les réserves, qu'il s'est avéré nécessaire de reconstituer un nouveau catalogue de sujets à éditer. BORDES-PARFONDRY est revenu dans la lumière de la lucarne de notre grenier d'idées. Pour arriver finalement à en expliquer sa provenance.

     Avec la surprise, après avoir édité une première version de ce texte, de recevoir un commentaire d'une descendante directe de cette famille. Le croisement de nos informations a permis de rédiger cette deuxième version, plus complète et certainement moins légère et plus aboutie que la première.

     Ce double nom sans particule est en fait le résultat du mariage le 20 mars 1809 d'un dénommé Paul-Joseph-Raymond BORDES dit BORDES-PILAS et de Prudencia-Josephe PARFONDRI de MENDOZ y BADENAS, née à Longarès (Province de Saragosse, Espagne) le 27 avril 1792. Au décès de son époux le 7 février 1847, alors lieutenant colonel dans l'armée française, et domiciliée à Paris, elle a pu bénéficier d'une pension de veuve, laquelle lui a été accordée par ordonnance du roi Louis-Philippe1. Il restait à découvrir l'explication de cette manne royale.

      L'année de mariage en 1809 allait servir d'indice pour en trouver la solution. La mariée étant espagnole, la traversée des Pyrénées s'avérait primordiale pour en percevoir le contexte historique. L'Espagne était à ce moment sous la coupe de Napoléon, ce despote mal éclairé qui, en imposant son frère Joseph sur le trône en 1808, allait provoquer la Guerre d'Indépendance espagnole jusqu'en 1813. Tout ce que l'Europe comptait comme puissance militaire se mit à taquiner un peu partout les troupes françaises. Tout le monde était déjà, bien avant la débâcle de Waterloo, contre ce trublion de Napoléon qui fut sans doute celui qui a fait perdre le plus de territoires au prorata des guerres engagées2. Tout le monde sauf les élites aristocratiques, intellectuelles, militaires et ecclésiastiques en Espagne qui jurèrent fidélité à l'éphémère roi Joseph Ier. Des collaborateurs qui seront désignés par le terme d' afrancesados, après l'ultime défaite du 21 juin 1813 à Victoria au Pays Basque, et qui durent prendre le chemin de l'exil vers la France. Ferdinand VII remontait sur le trône en Espagne et pour Napoléon, enlisé au même moment dans la campagne de Russie (bataille de la Bérézina de novembre 1812), ce retrait marquait immanquablement le début de la fin.

     Et c'est dans ce contexte historique que notre militaire français au nom de BORDES a du s'amouracher d'une espagnole d'une certaine classe sociale au début de cette guerre. Et emmener sa belle, non de Cadix mais de Longarès, avec lui en France, contrainte de s'expatrier comme plusieurs milliers d'autres espagnols. Il poursuivra pendant quelques vingt années sa carrière militaire, au gré des régimes politiques successifs, avant d'être admis à mettre fin à ses services dans l'armée le 21 juillet 1833.

     Un fils naquit de cette union, le 19 mai 1811 à Madrid, soit avant l'exil probable vers la France. Joseph-Léonard-Félix BORDES-PARFONDRY, après avoir été élève de l'Ecole spéciale militaire en 1828, embrassa comme son père la carrière militaire. Ayant gravi les différents échelons, il atteignit le grade de colonel au 78ème Régiment d'Infanterie, en garnison à Lyon. Il participa à plusieurs campagnes militaires, notamment en Afrique en 1850. Ce qui lui valu de recevoir successivement les différents grades de la Légion d'honneur : Chevalier le 22 avril 1847, Officier le 26 août 1862 et finalement Commandeur le 30 décembre 1881. Il sera blessé, à la tête d'un régiment, à l'occasion de ce qui est mentionné comme une des guerres du dernier empire3. Celui de Napoléon III qui, en se lançant à l'assaut de la Prusse en 1870, allait, une fois de plus, démontrer de l'incurie insolente de cette famille corse.  Comme tout militaire gradé à l'époque devant renoncer à tout service actif, J-L-F intégrera, fin de l'année 1868, l'Hôtel des Invalides au poste de second gouverneur. Il sera mis à la retraite, en raison de ses anciennetés de service, le 18 juin 1877. Entretemps, il s'était marié le 23 juin 1853 à Caroline-Marie Louise de BERTRAND.

      Blessé gravement, après avoir reçu, semble t-il par inadvertance, un coup de poing, sur le perron de la Bourse à Paris3, il décèdera le 6 février 1883, à son domicile au 19 de la rue de Babylone à Paris 7èm.. Son décès est déclaré par son fils, Paul-Joseph-Raymond BORDES dit PARFONDRY, âgé à ce moment de 24 ans, sergent au 2ème de Ligne. Et pour attester du niveau social de cette famille, le décès est également déclaré par Joseph-Louis-Marie, Marquis de KERGARIOU (1812-1894)4, grande famille de la noblesse bretonne, propriétaire du château de Coëtilliau à Ploubezre (Côtes d'Armor). A travers la lecture de son éloge, il est décrit comme un esprit cultivé, avec une nature expansive, communicative et ayant la franchise de ses opinions3. Mais aussi un brin contestataire, car il était considéré comme un officier d'opposition.

      Et c'est son épouse que l'on retrouve à Paris en 1898 dans l'entrefilet d'un journal reprenant la liste des gens affichant ostensiblement leurs déplacements5. Sans sourciller outre mesure, elle se fait appeler Madame BORDES de PARFONDRY, reprenant le nom de littérature de son mari. Elle décèdera l'année suivante en 1890. Dans la descendance de ce couple, on recense la petite-fille Marie Julie BORDES et de nos jours, Michele SERVENT, la petite-fille de cette dernière, qui est l'auteur des commentaires ayant permis de donner une nouvelle approche sur cette lignée.

       On découvre que ce personnage n'était pas seulement un militaire. Sans doute inspiré par l'air frais apporté par la ferveur artistique nouvelle, notre J-L-F s'est mit quelquefois à abandonner le sabre pour prendre plus volontiers la plume, fortement épris de beautés de l'art chrétien qu'il a plus d'une fois exaltée par sa plume vive et imagée3. Sans attendre sa retraite, il signera ainsi, entre 1836 et 1839, différents articles dans des journaux édités à Lyon6 et rédigera à l'occasion des poèmes. Tous ces textes peuvent être retrouvés sur le site de : La Revue du Lyonnais : http://collections.bm-lyon.fr/revueDuLyonnais/search

       On les récapitule de manière à avoir un aperçu de son éclectisme (tous les textes sont issus de " La Revue du Lyonnais ").

Série 1 - n° 4 (1836) p.448 : A Mme DORVAL (sonnet) ;

Série 1 - n° 5 (1837) pp. 417-432 : L'enfant du Rhône ;

Série 1- n° 6 (1837) pp. 368-374 : Du drame et de la Comédie ;

Série 1 - n° 8 (1838) pp. 243-245 : La Grande Chartreuse (Poème);

Série 1 - n° 8 (1838)  pp. 395-400 : Cours d'histoire

Série 1 - n° 8 (1838) pp. 433-471 : Recherches sur l'emplacement où se déroule la bataille entre Albin et Sévère, l'an 193 ;

Série 1 - n° 9 (1839) pp. 290-307 : Applications littéraires. I. George SAND. Spiridion

     Il donne, au travers de ces quelques textes retrouvés, l'impression d'un écrivain, très instruit, ayant une bonne connaissance de l'histoire. D'une écriture parfois un peu ésotérique et à grandes envolées,  utilisant les mots comme un boulier compteur et non comme une syntaxe, il s'autorise également d'écrire des poèmes. Il dut ainsi, être un proche de George SAND et de la comédienne Marie DORVAL.  Sa volubilité dans l'écriture n'est pas toujours en liaison avec la qualité. S'il est reconnu comme ayant réalisé un savant travail historique et technique sur les anciennes fortifications de la ville de Lyon3, cette même publication, utilisée comme référence dans un livre, est considérée par son auteur comme très médiocre7.

    Voici deux exemples de sa prose :

- L'art est le lien unique de la forme et de la pensée, de la matière à l'esprit. Sphère d'action de l'homme, il participe à la fois du néant du corps et de l'éternité de l'intelligence (cité par Emile Prisses d'Avennes dans Histoire de l'art égyptien d'après les monuments, 1879, Ed. Bertrand, Paris)

- Céleste Kitty-Bell à l'âme chaste et pure,

Vierge religieuse au corps harmonieux,

Et dont la voix divine, alors qu'elle murmure,

Rend des sons dérobés à la harpe des cieux.

(Premier couplet d'un sonnet écrit pendant l'entracte, à l'attention de Marie DORVAL8, jouant le rôle de Kitty-Bell dans la pièce Chatterton d'Alfred de Vigny - in Revue du Lyonnais, Vol. 4, Lyon, Imp. L. Boitel,

      L'usage de la particule BORDES de PARFONDRY, utilisée pour signer ses écrits, peut ressembler comme une récupération incongrue mais qui apporte probablement le petit détail qui manquait pour retisser l'origine espagnole de cette famille.

     Un lien avec le personnage de Don Diego PARFONDRI pouvait être envisagé (voir article : Une recherche plus approfondie sur Don Diego Parfondri). Diplômé vers 1730 du Real Cuerpo d'Ingenieros militares, son origine en provenance de la Principauté de Liège est consolidée par différents indices historiques. Il est attesté que ce militaire ingénieur s'incrusta dans l'aristocratie espagnole par son mariage avec Maria Luisa de ARRIOLA y del FRAGO. La présence de ce patronyme en Espagne s'est par ailleurs avérée à d'autres reprises (voir article : Maria Juana de Parfondri). C'est certainement sur base de cet antécédent que la belle-fille de Prudencia-Josephe PARFONDRI s'offrait cette particule pour acquérir une plus grande visibilité dans la vie parisienne, y retrouvant même la voyelle y de ses aïeux belges. Vraisemblablement, on ne peut douter qu'elle soit reliée avec la descendance de ce Don Diego PARFONDRI.

     Quant à l'emploi de la terminologie BORDES y PILAS, comme nom officiel, elle découle du nom de famille de la grand-mère paternelle de J.L.F. Il peut y avoir manifestement une origine espagnole à ce niveau, tout comme pour sa mère.

     Assurément, tous ces éléments attestent que la famille BORDES-PARFONDRY a bien fait partie de l'histoire de notre patronyme. Au regard de ce qui apparait, au travers de ce blog, cet article confirme que les guerres menées sous Louis XIV et Napoléon ont servi de toile de fond pour assurer la diversion géographique de ce patronyme9.

 

1 Ordonnance du Roi du 19/08/1847, Bulletin des lois du Royaume de France, IXè série, Partie suppl., Tome 32, Impr. royale, Paris, Janvier 1848 ;

2 A son apogée, au début de 1812, la France de Napoléon comptait 134 départements, comprenant entr'autre les villes de Rome, Hambourg, Barcelone sans compter les 9 départements des anciens Pays-Bas autrichiens qui deviendront la Belgique et le GD du Luxembourg ;

L'Eclair du 17 février 1883 ;

4  Dont le fils Charles, Marquis de Kergariou (1846-1897) est avocat et député des Côtes-d'Armor ;

 5 Le Figaro du 15 avril 1898

6 Notamment : La Revue du Lyonnais ; Le Réparareur ;

7  Référence bas de page n°48 dans le livre : Camille JULLIAN : Histoire de la Gaule, Tome IV. Le gouvernement de Rome. Chapitre XIII - Les Sévères, Librairie Hachette, Paris ;

  Marie DORVAL (1798-1849): célébre actrice dramatique française ; amie d'Alfred de Vigny et de George Sand ;

9 Le bicentenaire de la bataille de Waterloo doit se dérouler en juin 2015 ; l'organisation et le déroulement des manifestations font cependant l'objet de certains conflits de nos jours quant à sa gestion ;

      Description des services de Joseph-Léonard-Félix Bordes y Pilas, dit Bordes-Parfondry

Description des services de Joseph-Léonard-Félix Bordes y Pilas, dit Bordes-Parfondry

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 09:40

      Sur le plan religieux, ce blog a déjà permis de nous faire transiter par plusieurs églises et autres bâtiments du patrimoine wallon. Ainsi, au travers de l'existence de Carolus de PARFONDRY, l'église Saint-Jacques-le-Mineur à Liège a été décrite (voir article : La dalle funéraire de Carolus de PARFONDRY). Il a été relaté aussi la curieuse relation avec les édifices consacrés à Saint Sulpice, telle que l'église Saint-Pierre-et-Paul à Saint-Séverin en Condroz (voir article : Saint-Sulpice nous rassemble).

     Rien de bien anormal quand on connait le rôle important de la lignée des chevaliers de PARFONDRY au sein de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans nos contrées, plus particulièrement au niveau des Commanderies de Villers-le-Temple et de Chantraine (voir catégorie : Commanderie et Chevaliers). La descendance de cette lignée a une tendance à s'étoffer progressivement quand on aborde les différentes bases de données qui en font mention au niveau du site GENEANET (voir article : Les PARFONDRY ont bien eu une particule). Avec cette constatation, qui semble désormais s'affirmer, de l'existence d'une seule lignée de notre patronyme ayant porté une particule jusqu'au décès en 1824 du baron Jacques de PARFONDRY. Et comme cela en a été la coutume, voire la nécessité pour éviter l'éparpillement des biens, il n'est pas anormal que l'on voit apparaître, au détour de l'un où l'autre document, un religieux portant ce patronyme et immanquablement affublé de la particule. Sans avoir de précision sur le lien avec la lignée énoncée ci-dessus, il y a une certaine probabilité pour que ceux-ci y soient reliés. Notre attention restera, dès lors, dirigée sur les bases de données qui ne manqueront pas d'être étayées, espérant y découvrir prochainement ces fameux liens manquant. 

      Pour l'instant, on se contentera d'énumérer ceux que l'histoire n'a pas oublié d'inscrire, le plus souvent dans un quelconque recoin d'un chapitre d'un livre. Sans en connaitre leurs origines parentales, on leur découvre pour la plupart un lien avec la Principauté de Liège, ce qui est indéniablement une condition nécessaire, mais non suffisante, pour les inscrire sur une branche de cette lignée à particule, déjà identifiée. Par ailleurs, la présence de certains d'entre eux à Namur, soit à l'extérieur du territoire de la Principauté, ne semble pas devoir poser problème. L'influence territoriale des diocèses était différente à cette époque de l'organisation politique1. Par cette simple énumération, on continue de cette façon à visiter d'autres édifices religieux remarquables du patrimoine wallon.

 

       Par ordre d'ancienneté, on mentionne, en premier lieu, Jean de PARFONDRY, en tant que chanoine d'Amay. Celui-ci aurait bénéficié d'une collation du bénéfice2 érigé dans l'église paroissiale de Natoye pour l'invocation de Sainte Marie-Magdeleine, faite par Englebert de Rougrave en faveur de Jean de PARFONDRY, chanoine d'Amay 17043. Cet Englebert de Rougrave ne peut être que le Seigneur d'Hermalle, Englebert III de Rougrave de Salm, ayant vécu au XVIème siècle (décédé en 1591) et qui possédait de nombreux territoires. Cette famille disposait d'une position sociale des plus importantes en Principauté de Liège, à cette époque. Par contre, elle n'aurait pas eu de postérité, ayant du céder le château d'Hermalle a une autre famille. On peut dès lors être quelque peu désorienté par la mention de l'année 1704, au niveau du document, postérieure au décès du Seigneur d'Hermalle. De plus, le fait qu'un droit de collation du bénéfice ne pouvait être dispensé que par un évêque dans son diocèse et autres abbés du chapitre ne clarifie pas non plus l'explication du texte. La mention de l'église paroissiale de Natoye, édifice roman datant du XIVème siècle4, indique par contre une localisation externe par rapport au centre d'origine du patronyme, qui est, pour rappel, sur les communes de Saint-Séverin-en Condroz et de Hermalle-sous-Huy, le long de la Meuse. Situé sur un diverticulum entre Huy et Dinant ne longeant pas la Meuse et conduisant vers la France, Natoye se trouve non loin de Ciney, autre lieu de présence récente de notre patronyme, restée encore non expliquée quant à son origine.

     Le deuxième est en rapport avec la mention de l'humaniste et écrivain Baudouin de PARFONDRY (1651, Liège-1704, Liège). Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1670, il est l'auteur de deux oeuvres dramatiques, jouées à Namur en 1677 et en 16785.

      Ensuite, on relate de l'existence du curé Renier de PARFONDRY. Décédé en 1708, ses armoiries sont inscrites dans la pierre de l'église de Saint-Pierre à Villers-le-Temple6. Ce lieu est manifestement pertinent au niveau de l'histoire de notre patronyme. Sa particularité est  avant tout intéressante par la présence de la dalle funéraire de Gérard de VILLERS, l'un des derniers Templiers ayant évité l'arrestation de ceux-ci sur décision du roi de France Philippe le Bel en octobre 1307. C'est dans ce village de Villers-le-Temple que ce personnage fit construire cette Commanderie, à partir d'une donation de terres faite par l'abbaye de Flône en 1260. Selon certaines sources, c'est ce Gérard de VILLERS qui aurait fait sortir le trésor des Templiers, hors des murs de Paris. Et immanquablement parmi les hypothèses envisagées7 pour la cache de ce trésor, Villers-le-Temple  a été mentionné8 . Tous les biens des Templiers ayant été transmis à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, c'est ainsi que l'on rapporte que, quelques années plus tard, l'un de ces chevaliers de PARFONDRY fut commandeur à Villers-le-Temple en 13709 avant de s'installer à celle de Chantraine (Huppaye), devenue la plaque tournante principale de cet Ordre en Hesbaye. Rien de plus normal donc que de retrouver, quelques siècles plus tard, un curé portant ce nom qui pourrait être un descendant de ce Commandeur. Autre particularité de ce gisant de Gérard de VILLERS, la pierre tombale est en fait la seule représentation précise d'un Templier en habit. Il a donc servi de modèle pour être reproduit à de multiples reprises dans de nombreux documents de vulgarisation.

      Il y a aussi Barthélemy (de?) PARFONRY qui fut Grand Chantre (le Primicier10) de 1729 à 1768 à la chapelle musicale ainsi que secrétaire du Chapitre de la Cathédrale Saint-Aubin à Namur. Il y est reconnu que cette fonction de prestige était occupée par de grandes et  nobles familles11 . Même si la chapelle musicale connut son âge d'or aux XVème et XVIème siècles, il est assez peu probable que le profil dans le choix de ce haut responsable du chant n'ait pas été perpétué. Ce personnage aura donc assisté à la reconstruction de la cathédrale Saint-Aubin qui s'est réalisée entre 1751 et 1767 à côté de l'ancienne collégiale. Elle a été, durant le Moyen-âge, un centre assez important de regroupement de l'art religieux.  Inscrite au Patrimoine majeur de Wallonie, ses trésors, en particulier d'orfèvrerie, sont désormais regroupés de nos jours au Musée diocésain de Namur.

      In fine, et cette fois sans particule, on rencontre un certain François PARFONRY en 1725, qualifié de clerc12 et qui, selon la littérature, donnait assez convenablement l'instruction aux enfants dans la commune de Piéton13. Au vu de la situation de cette commune, il doit s'agir très probablement d'un membre de la branche des PARFONDRY de Forchies-la-Marche, qui s'y était récemment installée en provenance de Huy. 

 

1 Depuis sa création en 1559, le diocèse de Namur ne couvrait pas, comme aujourd'hui, l'entiéreté du territoire de la Province de Namur, dont une partie dépendait toujours du diocèse de Liège ;  

2 Collation du bénéfice : se prend pour le droit de conférer un bénéfice vacant de fait ou de droit; différent du droit de nomination et d'institution; ce droit appartient à chaque évêque dans son diocèse ainsi qu'à quelques abbés du chapitre ; 

3 Ancien Fonds Famille de LANNOY-CLERVAUX, Inventaire Georges HANSOTTE, A.E. Liège - Y9-1549 ; 

4 L'église actuelle de Natoye, reconstruite sur l'ancienne, date de 1903 ;

5 SOMMERVOGEL : Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. V et VI ; dans : Biographie nationale publiée par l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Tome XVI, Bruxelles, Bruylant, 1901 ;

6 Le Patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie. Liège. Arrondissement de Huy, 1992, Mardaga Editeur, Liège ;

7 L'hypothèse la plus connue étant celle du château de Gisors en Normandie ;

8 Même si le convoi des 3 chariots contenant le trésor devait être chargé sur un navire dans le Nord de la France, à destination de l'Angleterre ;

9 Charte de  février 1370 de Pierre VIGONIS, chanoine de Liège et archidiacre du Condroz : E papyris pastoris Villari Templi  (dans : Del Vaux de Fouron Henri (1841) : Dictionnaire géographique de la Province de Liège, Tome 1, Liège) ;

10 Primicier : celui qui est le dignitaire le plus important au sein de l'église ; équivalent du chanoine dans une assemblée de religieux ;

11  RONVAUX MARC (ronéo): La Chapelle musicale de Saint-Aubin, des origines à la Révolution ;

12  Le Clerc est un membre du clergé, pas nécessairement prêtre mais surtout considéré comme lettré ;

13 MATTHIEU Ernest (1897) : Histoire de l'enseignement primaire en Hainaut, Imprimerie Dequesne-Masquillier et Fils, Mons, p. 327 ;

 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 09:38

      Le patronyme PARFONDRY, écrit sous différentes formes, existe depuis la fin du XIIIème siècle, sur base des recherches historiques relatées dans plusieurs articles de ce blog. Il s'est perpétué à travers les siècles et les générations. Et selon les données généalogiques rassemblées à ce jour, il a été recensé plusieurs branches  bien distinctes remontant le plus souvent au début du XVIIIème siècle. Avec toutefois les indices mais aussi le sentiment d'avoir trouvé le terroir d'origine de création de ce patronyme,  le long de la Meuse, sur sa rive droite, entre Liège et Huy, Une unité de lieu qui autorise de considérer un certain cousinage entre les individus portant ce patronyme de nos jours.

      La lignée des Chevaliers de PARFONDRY installée à proximité d'Hermalle-sous-Huy vers 1262 (apparition la plus ancienne), peut se revendiquer comme faisant partie de la nombreuse descendance du roi de France Hugues CAPET1. Tout comme d'ailleurs notre équivalent patronymique français de PARFOURU. Avec comme corolaire obligatoire, une présence toujours actuelle à ce jour. C'est ce qui nous est démontré  au travers du site GENEANET. Isabeau de PARFONDRY, la petite-fille du premier chevalier, mariée avec Gérard d'ANTHISNES, serait l'ancêtre à la 20ème génération de la famille actuelle du baron de PODESTAT de WALEFFE, via les barons JACQUIER de ROSEE, les de WAL (seigneur de Baronville) et les D'ORJO (seigneur de Lonchin).

     Cette noble lignée n'est pas restée unique et probe. Probablement construit à partir d'un où plusieurs toponymes existant, la puissance et le pouvoir de cette lignée a du être suffisamment influente pour le faire porter par d'autres, moins nobles mais sans doute tout aussi représentatif de la société dans laquelle il vivait (voir article : La reconversion économique des chevaliers de PARFONDRY). Sans oublier le melting pot qui se créait entre ces deux mondes pour développer une généalogie des plus obscures et qui, me semble t-il, n'a jamais été aussi limpidement exprimée que dans la phrase d'Hervé BAZIN2 : A la dixième génération, vous avez un bâtard certain et deux probables parmi vos ascendants. La bâtardise s'avance, couronne en tête et ne doutant point de ses chromosomes 

     Aujourd'hui, il existerait plusieurs branches attestées de PARFONDRY. L'une en provenance d'Aywaille, qui aurait transité ensuite par le village de Tournay, près de Bertrix, avant de se disperser. Une autre, décelée dans la commune de Forchies-la-Marche, mais très certainement localisée à Huy durant le Moyen-âge. D'autres branches semblent avoir existé, attestant de la diffusion qui s'est opérée, que ce soit à Havelange, à Trognée (Hannut) et très certainement ailleurs aussi. La branche de Trognée, aujourd'hui semble t-il disparue, est probablement celle qui est restée le plus longtemps au contact de son territoire d'origine, entre Liège et Huy. Tout cela sans compter les deux branches de PARFONRY (celles de Neerheylissem et d'Erezée), dont les généalogies sont établies et quasiment complétées jusqu'à la première moitié du XVIIIème siècle. Toutes ses branches ne peuvent attester d'une origine commune, hormis  l'hypothèse d'un lien possible plus récent entre les PARFONRY de Neerheylissem et les PARFONDRY de Trognée. L'explication sur la divergence entre les deux écritures a fait l'objet précédemment d'un article sur ce blog (lire article : Pourquoi PARFONRY et PARFONDRY ?)

     Il y a de faibles probabilités pour que nos recherches à travers les fonds de bibliothèque et les archives, effectuées depuis plusieurs années,  nous permettent de dénicher de nouvelles découvertes. Il nous reste dès lors à espérer que certaines mémoires ou certains documents existent de nos jours dans les greniers ou les neurones enfouis. Un rapide aperçu dans les réseaux sociaux (Facebook et Linkedin) nous fait apparaitre toute une série de prénoms attachés au patronyme PARFONDRY3. Une énumération qui s'avère avoir été marquée d'un certain étonnement. Une vigueur relativement aussi actuelle de celui-ci de nos jours n'était pas aussi évidente au départ. Manifestement, une relève existe, prête à poursuivre le cheminement de cette chevauchée ayant démarré au plus tard à la fin du XIIIème siècle.

    C'est au travers des prénoms, qui sont repris ci-dessous, que l'on peut espérer trouver quelques éléments intéressants. Des souvenirs, une mémoire, un indice, un ultime document qui permettrait de faire remonter le temps. L'appui, dans ce cas, des réseaux sociaux peut s'avérer très utile. Permettre d'arriver à contacter celui où celle qui détient une parcelle de ce souvenir, de cette mémoire, de l'existence d'un document.

  Liste des prénoms sur les réseaux sociaux reliés au patronyme PARFONDRY

A-B-C : Anna, Axelle, Brigitte, Bruno, Catherine, Claire, Claude,

E-F : Elodie, Emilie, Erik, Fanny, Fernand, Françoise (x2), Fred, Frédéric,

G-J-L : Ghislain, Guillaume, Jenny,  Joëlle, Laurence, Logan,

M-O : Marie, Marie-Françoise, Marie-Luce, Mégane,  Olivier,

P-R-S-W : Pascal, Patrick, Philippe, Pierre, Romain, Sébastien, Steve, Willi,

      La difficulté pourrait venir de l'incertitude quant à la délivrance d'une information pouvant être jugée de faible importance où jugée trop personnelle. Mon seul but, à ce stade de mes recherches, est de chercher à consolider l'hypothèse d'une origine commune de ce patronyme et confirmer de l'identification des différentes branches effectuées à ce jour. Un transit conséquent a du s'opérer via la ville de Huy jusqu'au XVIème siècle. Après, c'est sur base de faits historiques, liés aux guerres de Louis XIV, que l'on déroule les quelques éléments de diffusion secondaire (Trognée, Forchies-la-Marche, Aywaille, Neerheylissem, Erezée). Toutes les personnes vivant de nos jours, et dont les prénoms sont repris ci-dessus, n'entrent pas nécessairement dans ce cadre restrictif. C'est ce qu'il serait intéressant à découvrir.

      Cinq pistes essentielles restent à préciser avant de finaliser tout ce travail effectué depuis 2007. Une meilleure compréhension sur ces points serait bien évidemment de consulter au préalable  les différents articles sur ce blog, repris dans la catégorie PARFONDRY. Il y en a 12 en tout.

     Quant aux cinq pistes principales que je souhaiterais solutionner en priorité, voici leurs énoncés.

1. Vérification et validation que chaque PARFONDRY vivant de nos jours atteste être raccordé à l'une des trois branches identifiées : Trognée, Forchies-la-Marche et Aywaille.

2. Le cas de ceux et celles dont l'existence tourne autour de la ville de Ciney reste à approfondir. Il y a là encore des inconnues qui subsistent sur l'origine, le parcours depuis le XVIIIème siècle et sur leurs relations familiales. Toutes informations en la matière serait très appréciée.

3. Il n'est pas certain selon moi que la branche de Trognée soit éteinte complètement même si la dernière représentante dans cette localité, Flore Hortense PARFONDRY est décédée sans héritiers en 1992. Certains des prénoms peuvent y être rattachés.Cette branche pourrait être liée avec la branche des PARFONRY de Neerheylissem. Il reste malheureusement un chainon manquant à découvrir.

4. La branche des PARFONDRY de Forchies-la-Marche est nécessairement encore  active de nos jours. Je souhaiterais clarifier la liste des prénoms qui font partie de cette branche, avec si possible les relations familiales qui les unissent. Les dernières personnes identifiées sont Marcel, Max et Olivier, le fils de ce dernier.

5.. De façon plus précise, des informations en relation avec le consul de France en Belgique Lambert Joseph PARFONDRY et le coureur cycliste médaillé olympique Alphonse PARFONDRY me seraient pertinentes et utiles. Cela permettrait de compléter l'article dans ce blog qui les concerne chacun.

      Sans réponses concrètes, il est à craindre que le travail de recherche se termine à ce stade des découvertes. Parmi les 86 PARFONDRY recensés en 1999, il doit bien exister certaines mémoires, certains indices, certains documents cachés qui pourraient apporter des réponses exploitables.

1 Site de la descendance capétienne : Capedia.fr ;

2 Extrait de : La mort du petit cheval (suite de Vipère au poing);

3 Pour les PARFONRY, on peut considérer que les généalogies recensées sont quasiment complètes jusqu'au début du XVIIIème siècle ;

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 21:20

     Après le décret impérial  du 27 juillet 1867, par lequel François-Xavier obtenait le droit de se domicilier en France (voir article : Décret impérial n° 22.275), voici le décret de naturalisation  n° 833, publié au Bulletin des lois du 25 septembre 18711. François - Xavier Parfonry, cité au point 4,  acquiert, à partir de cette date, le droit d'être définitivement citoyen français pour lui et sa descendance. Droit qui est partagé à cette période par de nombreux belges. Sur les 22 premiers noms lisibles de cette liste, on trouve, outre François-Xavier, six autres bénéficiaires (n° 7-8-11-12-16-18), originaires de Belgique. A la ponctuation près, la description est similaire à celle figurant sur son décret impérial.

Nat FrXav Parfonry 25 09 1871

      Si l'obtention de ce décret impérial de domiciliation avait nécessité plus de trois années de tergiversations (de mars 1864 à juillet 1867), l'acquisition de celui relatif à sa nationalisation se fit en quelques mois. C'est ce qui est attesté au travers des quelques lettres reprises ci-dessous. Au vu de son comportement pendant la période de la Commune de Paris, plus aucunes oppositions n'étaient constatées pour lui octroyer le sésame du bon citoyen français. La publication au Bulletin des lois se fit à peine onze jours après l'accord du Ministère de la Justice. Quant à l'intervalle de temps entre les deux décrets, il résulte de l'incertitude politique entre 1868 et 1871, marquée par les grèves des ouvriers, la guerre franco-prussienne et la Commune de Paris2.

     Si on ne peut déchiffrer la date exacte sur la première lettre, celle adressée par François-Xavier au Ministre de la Justice, il est probable qu'elle a du être envoyée peu après le 29 mai 1871, date de la reddition des derniers communards dans le fort de Vincennes.

 François-Xavier Parfonry au Ministre de la Justice, 1871

         Par décret en date du 27 juillet 1867, j’ai été admis à établir    mon  domicile   en  France.   Aujourd’hui,   je viens solliciter de votre bienveillance un décret de naturalisation et la jouissance des droits politiques.

        Voici ma situation : Je suis propriétaire à Créteil et à Paris que j’habite depuis trente ans. J’ai formé un des établissements les plus importants de mon industrie ; médaille d’or à l’exposition universelle de 1867, membre élu du Jury International à l’Exposition du Havre en 1868, Garde Nationale du 57ème Bataillon 5ème Compagnie membre du Conseil de famille. J’ai donné ma démission et refusé tout service dès le vingt mars dernier.

        Dans l’espoir que vous voudrez bien accueillir favorablement ma demande, j’ai l’honneur d’être de Monsieur le Ministre, Le très humble et obéissant Serviteur.

Attestation du Maire du XIème Arndt, 24 juin 1871

      Le Maire du XIème Arrdt s’associe de tout cœur à la demande formée par Mr. Parfonry. Mr. Parfonry établi 62 rue St Sabin depuis une quinzaine d’années, est un des négociants les plus honorables de mon arrondissement, et je lui délivre bien volontiers ce certificat.

 

Préfecture de Police au Ministre de la Justice, 30 août 1871

       Par une dépêche en date du 7 de ce mois, vous avez exprimé le désir d’obtenir des renseignements sur le compte du Sr Parfonry, sujet belge, qui sollicite la naturalisation. J’ai l’honneur de vous informer que le Sr Parfonry, admis à domicile par décret du 27 juillet 1867, est représenté de la manière la plus favorable sous tous les rapports.

      Propriétaire d’un établissement d’entreprise de marbrerie évalué à 700 000 francs, il a fait, pendant la guerre, partie du 57è Bataillon de la Garde Nationale dont il était membre du Conseil de famille.

     Sous la commune, il a fait une énergique opposition à l’insurrection. Il a défendu l’entrée de son établissement, donné des secours à des gens sans ressources, mis à l’abri des personnes menacées et organisé des secours contre l’incendie.

       En conséquence, je n’hésite pas à exprimer l’avis qu’il y a lieu d’accorder au Sr Parfonry la faveur qu’il sollicite.

 

Rapport du Ministère de la Justice - Direction des Affaires Civiles, 14 sept. 1871

     Le Sr Parfonry (François-Xavier), entrepreneur de marbrerie, né le 3 décembre 1821 à Neerheylissem (Belgique), demeurant à Paris rue St Sabin 62, sollicite la naturalisation.

      Le postulant a été admis à domicile par décret du 27 juillet 1867. Il habite Paris depuis 30 ans. Il possède un établissement de marbrerie très important.

      Il a fait pendant la guerre partie du 57ème bataillon de Garde Nationale. Sous la commune, il a fait une énergique opposition à l’insurrection, donné du secours, etc.

     Comme Mr. le préfet, je propose d’accorder sans remise

 

     Ces décrets, de 1867 et de 1871, furent les premiers obtenus par un membre de notre patronyme. En 2017, il y aura par conséquent 150 ans qu'il fut attribué pour la première fois. Un décret impérial. Cela doit se fêter royalement, pardi !!!!

 

     Il fut suivi de quelques autres, que nous reprenons ci-après, afin de permettre d'en parfaire son histoire. On a ainsi plusieurs naturalisations successives en France :

          - PARFONDRY Lambert, naturalisation en 1923, N° 0961394 (voir article : Lambert Joseph, le consul de France très apprécié) ; descendance non attestée de nos jours ;

          - PARFONDRY Albert , naturalisation en 1934, N° 0961391 (voir article : Albert, le mécanicien dans la première course mortelle) ;

          - PARFONDRY Pierre, naturalisation J.O. du 26/06/1960, N° 0173480 ; fils du précédent, descendance attestée de nos jours ;

    Et très probablement, sans que l'on ait trouvé de documents officiels :

             - PARFONDRY Marie-Thérèse ; descendance attestée de nos jours.

 

1 Avec tous mes remerciements à Daniel CAHEN d'Albi pour m'avoir envoyé ce décret ;

2 Période au cours de laquelle de nombreuses archives de la ville de Paris furent détruites ;

 

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 15:52

      L'industrie du marbre avait pu profiter de toutes les expositions universelles de la seconde moitié du XIXème siècle pour renaître et se développer. Pendant de longs siècles, les architectes avaient délaissés cette matière au profit de la pierre (les bâtisseurs de cathédrales). L'utilisation du marbre et des marbriers wallons dans la construction du château de Versailles n'avait été qu'une étape passagère mais qui en préfigurait "les prémices de son apothéose" comme le défend Francis TOURNEUR dans l'une de ses communications. L'une des raisons de ce faible emploi résidait dans les frais d'extraction et de transport, résultant de la qualité désastreuse du réseau routier. Désormais, le savoir faire des marbriers allait enfin être reconnu.

     Les conditions changèrent au XIXème siècle. La fièvre de la construction et l'amélioration des routes, accompagnées d'une certaine stabilité politique, engendrèrent un développement de la marbrerie qui mit encore quelque temps avant d'être reconnue comme un art à part entière. La chambre syndicale de marbrerie ne fut réunie au groupe de l'Industrie et du Bâtiment qu'en 1884. Et c'est dans cet engouement qu'apparait François-Xavier PARFONRY dans les années 1850. Marbrier inconnu, il y a peu, il est reconnu désormais qu'il est l'un de ceux qui revitalisera la profession. C'est lui qui  relance, après la guerre franco-prussienne, la chambre syndicale patronale de la marbrerie à Paris. C'est lui qui fut, à deux reprises, Président  de cette même chambre syndicale, notamment au moment de son insertion dans une organisation patronale plus importante. Son histoire est racontée au travers de nombreux articles dans ce blog.

     Il est par ailleurs devenu la coqueluche de Joëlle PETIT, la doctorante belge au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) qui se consacre désormais à remettre en exergue ce métier au XIXème siècle. Il est devenu, comme elle le dit , " au vu des informations intéressantes que l'on trouve et de la qualité de ses prestation,  son marbrier préféré ".

    Et ce travail de recherche n'est pas de tout repos. Il est accompagné, nécessité de valorisation oblige, d'un certain nombre de communications effectuées à l'occasion de colloques, congrès internationaux, séminaires. On reprend ci-dessous la liste de ses interventions en relation avec la promotion de la marbrerie belge au XIXème siècle. Rien que pour l'année 2012, cinq communications ont été effectuées, démontrant de la dynamique opérée. Tout cela complété par un travail de préparation d'une thèse de doctorat au Cnam à Paris, entamée depuis 2008, dont on suivra avec force d'intérêt la réalisation et la présentation finale. Avec en annexe une ébauche de dictionnaire des marbriers du XIXème où François-Xavier aura, selon ses dire, "une belle part ".

    Voici un résumé des titres des principales communications récentes et ayant pour cadre principal le développement de la marbrerie belge au XIXème siècle. 

1. Projet de thèse en Histoire des sciences et des techniques (Cnam) (en préparation depuis 2008)

Joëlle PETIT : Un métier d'art dans un espace historique en mouvement : le rayonnement des marbriers wallons par l'étude de quelques chantiers et réseaux commerciaux, en Belgique et en France, du Consulat à la première guerre mondiale

2. Les expositions universelles en France au XIXème siècle. Techniques - Publics - Patrimoines ; Colloque international organisé par le Centre d'histoire des techniques et de l'environnement (CDHTE-Cnam), la bibliothèque du Cnam, le Musée des arts et métiers et les Archives nationales (Paris, 14 -16 juin 2010)

Joëlle PETIT : Stratégies et valorisation des marbres et techniques du marbre dans les expositions universelles ;

Ce colloque fut suivi d'une publication CNRS Alpha, 30/11/2012, 482 pages;

3. Quatrième congrès international d'histoire de la construction , Organisé par les Ecoles supérieures d'architectue de Paris-Malaquais, Paris-La Vilette, Versailles, et le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam),  (Paris, 3 - 7 juillet 2012 )

Joëlle PETIT : Private Archives of the 18th and 19th Centuries. Sources for the History of Marble-working in Belgium

4. Biennale internationale : Transmettre des valeurs et des cultures, Conservatoire national des arts et métiers (Paris, 5 juillet 2012)

Joëlle PETIT : Transmettre la culture technique par la muséologie : le cas du Marbre de Rance (Belgique)

5. Neuvième Congrès de l'Association des cercles francophones d'histoire et d'archéologie de Belgique, LVIème Congrès de la Fédération des Cercles d'archéologie et d'Histoire de Belgique (Liège, 23-26 août 2012)

Joëlle PETIT : Le transport du marbre au 19ème siècle, au départ de la Belgique vers la France et l'Angleterre, sur base de registres d'exportation, de comptabilité et de copies de lettres originaux de marbriers rançois ;

Francis TOURNEUR : Les marbres et les marbriers wallons avant les grands travaux versaillais ou les prémices d'une apothéose 

6. Colloque international autour des marbres jaspés, Service des musées de la Province de Namur; (Namur, 4-5 septembre 2012)

Joëlle PETIT : Stratégie et valorisation des métiers du marbre lors des grandes expositions universelles du XIXème siècle

7. Cycle de séminaire  Gestes techniques : du geste à la machine, de la dextérité au doigté (XVIIIème - XIXème siècles), Laboratoire Histoire, techniques, technologie, patrimoine (HTTP-Cnam);  (Paris, 27 septembre 2012) ;

Joëlle PETIT : De l'outil au geste, une représentation des métiers de la pierre

8. En préparation :

Joëlle PETIT : Ebauche de dictionnaire des marbriers du XIXème siècle

    Et pour démontrer de l'importance prise par ce marbrier, voici trois extraits de la communication de Joëlle PETIT, récemment éditée dans une publication du CNRS, se rapportant à un colloque international organisé à Paris en 2010.

    L’exposition de 1878 voit consacrer la suprématie du marbrier Parfonry  déjà cité. Il a repris la société qu’il dirigeait à Paris en 1856, occupe cent cinquante ouvriers, possède une machine à vapeur, des scieries, débiteuses, tours, plaques tournantes, machines à percer et une grue sur rails pour la manutention des blocs. Il reçoit la médaille d’or, notamment pour un vase en cipolin antique de 1,50 mètre de hauteur, taillé dans un bloc provenant de fouilles à Rome en 1868.

 

    L’exposition universelle de 1889 veut commémorer le centenaire de la Révolution de 1789, montrer le progrès intellectuel, moral, économique et social, la recherche du bien-être, et faire connaître aux visiteurs les origines de l’outillage du XIXème siècle.

Parfonry déjà cité est membre du jury, hors concours. Il expose notamment quatre cheminées Louis XIV, une cheminée Louis XVI et un dressoir de salle à manger de plusieurs tonalités, en Sarrancolin des Pyrénées, composé spécialement pour l’exposition, qui comporte des « incrustations de portor, du petit et du grand antique, du vert et du rouge antique, de la fleur de pêcher, des onyx blanc, agatisé et rubané d’Algérie, du gris du Portugal, du bleu flambé de Corse, de la brèche rouge de Corse, du paonazzo, de la brocatelle d’Espagne, de la griotte ronceuse et du vert campan. Les grains, les frises et les cornes d’abondance du fronton sont sculptés en marbre blanc statuaire. »

 

    Parfonry a offert en 1884 au Conservatoire des arts et métiers des épreuves photographiques (Musée des arts et métiers, inv. 10239) représentant les diverses phases du travail du marbrier, une collection d’échantillons de marbres des différentes espèces de marbre les plus répandus dans le bâtiment (inv. 10237) et une collection d’échantillons de marbre de Tunisie (inv. 10238). En 1886, il offrait des panneaux d’échantillons de marbres de Corse et d’Algérie (inv. 10864).

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 16:23

     Occupant à ce moment la fonction de vice-président du syndicat de la marbrerie parisienne, François-Xavier dut répondre à une convocation de la "Commission d'enquête sur la situation des ouvriers et des industries d'art ", instituée par un décret du 24 décembre 18811. Cette Commission avait été instaurée pour étudier et proposer des solutions à l'encontre de la concurrence qui était de plus en plus observée au niveau des entreprises occupant de la main d'oeuvre artisanale. Dans sa lettre justificative à sa demande de créer cette commission, Antonin PROUST, le Ministre des Arts, y fait implicitement allusion en parlant de la concurrence étrangère des industries d'art comme " les causes d'un mal qu'il serait puéril de vouloir dissimuler l'étendue "

    La marbrerie était l'une des nombreuses industries d'art qui furent abordées par cette commission2. Le développement de la marbrerie ordinaire par rapport à la marbrerie de luxe nécessitait d'étudier la situation. François-Xavier y fit une déposition en date du 21 janvier 1882, dès le début de la mise en place de la commission. Répondant aux questions préétablies de ses membres, les réponses de François-Xavier peuvent être rassemblées et analysées en fonction des sujets qui y sont abordés. En identifiant et séparant les différents points, la compréhension des différents aspects qui relèvent de cette problématique de la concurrence étrangère s'en trouvera facilitée.

 Déposition de François-Xavier PARFONRY (séance du 21 janvier 1882) 

 1. Sur la production

F-X : On ne vient plus nous demander que des objets d’arts, partout maintenant la marbrerie ordinaire se fait sur place. Autrefois, je vendais beaucoup en Russie ; aujourd’hui, je ne fais plus rien avec ce pays. Il en est de même pour l’industrie des meubles qui expédiait autrefois à Lima et qui est remplacée aujourd’hui par l’Italie. Ce dernier pays cherche à nous prendre la Chine et les colonies espagnoles. La Belgique nous a pris l’Allemagne. En résumé, nous n’exportons plus que les belles pièces.

Commentaire : La concurrence sur le marché des pièces de série a réduit les circuits de production et d'exportation. Seule, une production de qualité et innovante permet encore de répondre à l'exportation.

2. Sur les ouvriers

F-X : Ce sont des hommes qui ont besoin d’être bien gérés, bien dirigés, bien commandés. Nous avons fondé une école, où nous avons réuni des documents et des modèles. Nous sommes obligés de guider constamment nos ouvriers, sans cela ils n’apprennent rien. En général, ils ne connaissent pas le dessin.

Commentaire : La formation permanente est un complément nécessaire pour maintenir le niveau de la production.

3. Sur la disponibilité de main d’œuvre

F-X :  Ils nous arrivent tous faits de la province, et aussi du nord (!!) de la Belgique. La Belgique est le pays de fondation du travail du marbre. A Sablé, il existe aussi une excellente maison qui fait de la petite marbrerie, ses ouvriers sont très bien tenus.

Commentaire : Le recrutement de la main d'oeuvre ne semble pas être un problème; il est vrai que de nombreuses carrières avaient été réouvertes depuis le début du XIXème siècle, ayant bénéficié du nouvel engouement pour l'utilisation du marbre. Selon mon interprétation, il doit y avoir une erreur de transcription dans l'origine des ouvriers belges. Au point suivant, il est question du sud (midi) de la Belgique, ce qui semble plus conforme avec la situation des carrières.

4. Sur le recrutement

F-X : J’ai mon personnel, j’occupe cent soixante-seize ouvriers et huit à dix sculpteurs de bâtiments sont attachés à ma maison. Quand il m’en faut un plus grand nombre, j’en trouve dans le faubourg Saint-Germain. Nous n’employons pas de Luxembourgeois ; la moitié de nos ouvriers sont Belges. Bruxelles et le midi de la Belgique nous envoient de bons praticiens.

Commentaire : Il est confirmé de la provenance belge des ouvriers parisiens travaillant dans le métier de la marbrerie. François-Xavier avait manifestement recours à une telle filière pour recruter son personnel.

5. Sur la mécanisation

F-X :  Les produits ne pouvaient pas payer l’outillage. Le seul progrès mécanique qui ait été réalisé dans notre industrie consiste dans le polissage mécanique ; tout le reste du travail se fait toujours à la main. Les machines pouvaient être employées pour les marbres blancs qui sont homogènes et compacts, et les marbres noirs ; mais son emploi n’était pas possible pour les marbres veinés. Pour les marbres blancs, la machine avait l’inconvénient de meurtrir les arêtes. Néanmoins, en ce moment-ci, nous cherchons beaucoup à substituer à la main d’œuvre, qui est si difficile, les moyens mécaniques. On ne débite pas assez. Quand une machine est montée, il faudrait pouvoir lui fournir beaucoup.

Commentaire : Manifestement, François-Xavier voulant se positionner plus volontiers sur le créneau de la marbrerie d'art n'est pas favorable à la mécanisation. L'utilisation de machines implique une production ordinaire en série, qui n'a pas été jusqu'à présent son choix. Il s'y adaptera probablement par la suite pour combler la chute de son chiffre d'affaires au niveau des pièces d'art.

6. Sur le coût de la main d’œuvre

F-X : Au point de vue du prix, il règne aussi chez l’ouvrier un certain énervement. Le prix de la journée de dix heures est de huit francs.

Commentaire : Il ne fait sans doute pas bon d'insister de trop sur le problème du coût de la main d'oeuvre mais manifestement ce coût est devenu un problème majeur.

7. Sur l’éducation

F-X : Je ne vois absolument qu’un seul moyen : encourager et propager les cours de dessin. J’ai essayé moi-même en 1869 ; j’avais fondé des prix ; la guerre et les grèves m’ont arrêté. Il faut développer l’enseignement du dessin et du modelage. C’est le seul moyen d’améliorer notre industrie.

Commentaire : François-Xavier rappelle insidieusement l'effet néfaste de la guerre franco-prussienne et de l'épisode de la Commune de Paris, ayant anéanti pas mal d'initiatives visant à rester compétitif au niveau du marché de l'exportation. Il persiste dans la nécessité d'assurer une formation continue en axant à son niveau le maintien en amont de la maitrise de la reproduction de l'oeuvre, préalable indispensable pour maintenir un niveau compétitif pour l'exportation. Tout comme d'autres entreprises du secteur privé, il avait investi dans la formation pour combler la carence à ce niveau.

      Au final, on constate que la question de la concurrence étrangère ainsi que celle sur le coût du travail constituent les deux aspects principaux pour maintenir un niveau de productivité comparatif. La nécessité de trouver une main d'oeuvre étrangère s'avère également importante pour le maintien de la filière. La question du développement est liée aux aspects de formation continue afin de maintenir un niveau d'innovation dans la production destinée à l'exportation. Ce qui se confond pratiquement avec les conclusions essentielles adressées par Antonin PROUST, le Ministre des Arts dans son rapport final au Président de la République.  Il y identifie trois causes de nature à nuire au développement des industries de l'art :

  - l'insuffisance des moyens d'enseignement qui devient un obstacle au développement des industries artistiques en donnant la priorité à une réforme de l'enseignement technique qui serait axée sur l'apprentissage du dessin ;

  - la substitution de la machine-outil au travail purement manuel et les conditions faites aux ouvriers par l'extension du régime de patronage lequel, ayant remplacé le régime des corporations, se limitait à un apprentissage au niveau de quelques élèves ou ouvriers

 - le coût de la main d'oeuvre qui est en moyenne de 25% supérieure à ceux des pays avoisinant ;

      Finalement, rien de bien différent par rapport à la situation actuelle, démontrant que ce que l'on appelle sous le terme de mondialisation n'a pas fortement modifié le jeu de la concurrence par rapport aux situations antérieures. Cette analyse économique, ne fait pas l'omission des charges sociales des entreprises en réclamant la réduction des impôts et des tarifs de transport et de douane. Même si on n'était qu'au début de l'Etat providence devant assurer ses fonctions sociales, la question était déjà d'actualité. Là ou l'approche de François-Xavier est un peu différente est en rapport avec la mécanisation des outils de production. Dans ce secteur de la marbrerie d'art, il est vrai que l'on n'avait pas encore abandonné l'idée de fabriquer les grands chefs d'oeuvre que l'Antiquité et la Renaissance nous avait  laissés. Ce n'était plus qu'une question d'années.

     Le rapport complet de cette commission peut être consulté sur :

 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k863702/f25.image.r=Céramique,%20émaux,%20sculpture,%20bronzes,%20orfèvrerie%20bijouterie%20.langFR

1 Commission d'enquête sur la situation des ouvriers et des industries d'art, Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, Imprimerie A. Quantin, Paris, 1884 ;

2 Les séances de cette commission se déroulèrent du 21 janvier 1882 au 7 juin 1883 ;  l'instabilité politique de cette période en France (plusieurs gouvernements) explique en partie la raison de la longueur des débats ;

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