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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 18:40

Une chope en faïence portant l’inscription «Hougaerde A. Parfonry »  s’est perpétuée en deux exemplaires jusqu'à nos jours. La partie inférieure est cachetée d'un écusson comportant en son centre un lion entouré de la mention " Société Céramique Maestricht - Made in Holland ". La forme de l'écriture reprend ainsi la transcription de la fin des années 1800 et du début du XXème siècle, contrairement à la forme d'écriture de Hougaarde en 1936 et de Hoegaarden de nos jours. C’est probablement l’une des pièces les plus anciennes encore visibles de la lignée belge avec les montres à gousset de l’horloger et le diplôme sur parchemin de l’instituteur. Cette chope a appartenu à Alexis PARFONRY (1853-1924), mon arrière-grand-père.

Créée en 1851 à Maastricht, haut lieu de la fabrication de poteries et de céramiques, cette petite entreprise fut reprise en 1859 par un ingénieur belge, Guillaume Lambert, en prenant le nom de Société Céramique quatre ans plus tard. Elle poursuivra son activité jusqu'en 1958.

 

                                                      La chope d'Alexis

                                           (Hauteur : 100 mm ; diamètre supérieur : 80 mm)

La-chope-d-Alexis.jpg

 

Cette pièce est à mettre en relation avec l’industrie brassicole qui s’est développée dans l'enclave liégeoise d’Hoegaarden. Ayant bénéficié d’avantages fiscaux indéniables pour se promouvoir depuis le Moyen – âge, ce secteur agro – alimentaire devait encore imprégner fortement les mentalités, à l'époque d'Alexis. Neerheylissem, le lieu d'habitation, n'est situé qu'à quelques km de cette localité. Et de nos jours, on peut sans peine imaginer que la paroi interne de cette chope est toujours imprégnée de cette « Blanche », brassée depuis le XVème siècle dans cette localité d’Hoegaarden et connue mondialement. Ce qui doit sans doute être le cas du second exemplaire, visible dans la maison mère de la rue des Charrons à Neerheylissem, à la paroi interne brunie, témoignage d'une utilisation plus régulière. Comme une preuve que cette chope s'était retrouvée dans l'enclos familial et n'avait pas du subir des déplacements réguliers.

D’autres exemplaires de ce modèle devraient aider à préciser comment cette chope est arrivée dans les mains d’Alexis. Objet utilitaire par excellence, il est difficile de croire qu'il peut s’agir pour l’époque d’un article acheté lors d’une visite touristique à Maastricht.

   

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 17:25

Toutes ces découvertes et ce modèle d’approche au niveau de mes recherches ont finis par attirer l’attention de généalogistes. Ainsi,  réunis dans  Généagesves, Charles MALHERBE, le  responsable, par un mail du 9 juin 2010, me manifesta de son intérêt pour me rallier à son groupe. Essayant de me convaincre d’y adhérer, il écrivait « vous bénéficiez d’une grande expérience qui peut être profitable à tous ». Nullement convaincu par l’énumération un peu chaotique, sinon incomplète des listings rassemblés par ces personnes en matière de généalogie, et ne trouvant pas vraiment les mêmes qualificatifs d’ambiance et de rapprochement sociétal dans leur approche, je m’éclipsai poliment.

Un peu plus tard, Marc BRAIBANT, un autre de ceux qui alimentent ces sites, Généanet dans ce cas, après y avoir trouvé une référence à ses aïeux, m’envoya ce mail, le 1 décembre 2010 «  Félicitations, je suis admiratif ! C’est vraiment un excellent travail de fond sur votre patronyme que vous avez entrepris «. Une autre, le 23 décembre, Marcelle GRAINDORGE, y alla du même ton «  Bravo pour votre site. C’est génial ».

Décidément, je prenais conscience vraiment de l’opportunité toute particulière de notre nom, permettant d’en développer une approche didactique et créative. Ce que manifestement se traduisit par l’invention d’un nouveau terme par Agnès qui me souhaita pour 2011 de nouvelles découvertes généalo-parfonryques, démontrant que le sens de ma démarche autorisait désormais l’emploi d’une terminologie adéquate, sinon ludique.

J'en conclus aujourd'hui que l'approche à laquelle je me suis consacrée constitue un tout instructif qui ne met nullement en veilleuse le propre caractère généalogique du cadre conceptuel. Mais surtout qui s'efforçe de lier l'Histoire à la vie des gens.

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 10:53

       Enfin, vous allez pouvoir découvrir à quoi ressemblaient nos ancêtres. Ci-dessous, est mentionné le site du livre qui reproduit l'effigie des deux chevaliers de PARFONDRY (ou PARFONDRIEU, selon l'auteur) dont les gisants, aujourd'hui disparus, se trouvaient dans l'ancienne chapelle de la commanderie de Flémalle.

http://books.google.com/books?id=CqZ8uyJazT4C&pg=PA189&lpg=PA189&dq=maitre+de+chantraine+jerusalem&source=bl&ots=eRMR1If0vI&sig=Izi577stoRoCT3pSrUIgBeClmI4&hl=fr&ei=2wU4TYuAEomShAexkYW3Cg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CC8Q6AEwAw#v=onepage&q&f=false

      A la page 190, vous aurez très certainement eu une petite surprise, sinon une exclamation désopilante, en visionnant la reproduction. Ce n'est vraiment pas à cela que l'on s'attendait. On espérait pouvoir, avec une certaine fierté, porter un nom semblable de nos jours. Celui qui a reproduit ce qui se trouvait sur la dalle funéraire ne devait pas être doué en dessin.

       L'épitaphe qui y est inscrit pour chacun des deux gisants se lit comme suit.

Chi gist frere Ivhan de Parfondrieu chevalier maistre de Chantraine del ordre de S. Johan de Jerusalem ki trespassat an M.CCCC et XI…lyqueis demorat a Rhode sans partir XXIIII ans et VIII mois.

Chi gist Arnold de Parfondrieu1, chevalier commandeur de Flémalle ambedois freres germains et de laditte ordene ki trespassat an MCCC et XIII. XXI ior de ienvier. Anime eorum et fidelium requiescant in pace. Amen

      L'information la plus intéressante concerne la mention de Rhodes dans le texte du premier gisant, Jean de Parfondrieu. Il y serait resté durant 23 années. Un petit rappel historique pour en comprendre l'inscription s'avère nécessaire. Suite à la perte de Saint-Jean d'Acre en 1291, dernier bastion des Croisés, les Chevaliers Hospitaliers arrivent à Chypre. Il y restent jusqu'en 1307 et mettent trois années (1307-1310) pour conquérir l'île de Rhodes qu'ils occuperont jusqu'en 1522 et la prise de l'île par Soliman le Magnifique.  
     Jean de Parfondrieu a été le troisième et dernier de cette lignée à occuper la fonction de Commandeur, très probablement à partir de 1409. Rhodes étant occupé depuis 1310 par l'ordre des Hospitaliers (ou Saint -Jean de Jérusalem), il a eu le temps, entre 1310 et 1409, de passer 23 ans de sa vie à Rhodes, très probablement pendant la période ou son frère Amel était Commandeur de l'Ordre des Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, entre 1386 et +/- 1409.
      C'est bien sur avec regret que l'on constate la disparition de nos jours de ce gisant bien qu'on ait été un peu réticent de devoir insérer ce lieu dans l'un de nos circuits touristiques liés aux découvertes faites en relation avec notre patronyme. Il aurait fallu assumer les quolibets !!!!

1  Le personnage d’Arnold n’étant pas connu,  il faut sans doute comprendre Ameil de Parfondrieu dont l’existence et le lien de parenté avec Jean sont attestés ;

       

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 09:59

       Voici un article, en provenance du journal Le Soir indiquant que le site de la Commanderie de Chantraine, ayant appartenu à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est en restauration.  Lieu de passage pendant plusieurs décennies, durant les XIV et XVèmes siècles, des chevaliers de Parfondry, qui en ont été à trois reprises les Commandeurs (voir autres articles sur ces chevaliers dans ce blog), ce sauvetage devrait réjouir tous ceux qui portent ce beau toponyme. Une visite à la rue du ruisseau Saint-Jean est désormais à intégrer dans le circuit touristique du Brabant wallon de l'Est, organisé à l'attention de toutes les personnes portant ce nom, en particulier ceux de la branche de Neerheylissem.

      Compte tenu du montant de l'investissement indiqué en anciens francs, cet article a été publié avant l'apparition de l'Euro, très probablement en 1996, selon les autres indications annexes de l'article.

 

LE PASSE RECOMPOSE DE LA FERME DE CHANTRAINE  AU TEMPS DES VALEUREUX CHEVALIERS CHACUN SON HISTOIRE

DELLISSE DANIEL

A Huppaye, un Hollandais investit cinquante millions (ndrl: soit 1 250 000 €) dans la restauration d'une ferme datant des Croisades.

Une grande grue devant un pignon sans toit. Une roulotte de chantier en bordure d'une route pleine de boue. Le spectacle que présente, depuis deux ans, la rue du Ruisseau Saint-Jean, à Huppaye (Ramillies), ne laisse planer aucun doute : on restaure la ferme de Chantraine. L'ancienne «commanderie de Chantraine », initialement bâtie pour un chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, à la fin du XIIe ou au XIIIe siècle.

Le généreux mécène n'est pas du cru. Il est hollandais. Jan Broekhoven, des «Broekhoven Agencies», un commerce d'importation de textile qu'il gère avec sa femme Kathleen, une Gantoise sensiblement plus jeune que lui.

J'ai toujours été dans le textile, raconte Jan le sexagénaire, avec son accent chuintant d'outre-Moerdijk. Je vis en Belgique depuis vingt-deux ans. Nous aimons beaucoup les vieilles pierres. Avant, nous étions installés à Turnhout. Nous voulions une position plus centrale. On a cherché dans un rayon de vingt kilomètres autours de Wavre, et on a eu le coup de foudre pour cette ferme. Pour les bâtiments, mais aussi pour les terres autour. Quatre hectares. Parce qu'on a aussi un cheval.

C'est donc en 1994 que les Broekhoven ont quitté la province d'Anvers pour le Brabant wallon. La première année, ils ont travaillé dans des containers aménagés. Après quoi les collections ont pu trouver refuge dans les anciennes étables, fraîchement reconverties en bureaux. Dans la foulée, les écuries, le hangar et les douves ont également été rénovés. Restent la grange, le corps de logis, les étranges caves annexes et l'ancienne chapelle (devenue étable), le seul bâtiment du XIIe  encore debout. Un vestige de l'époque des Croisades auquel sont récemment venus s'ajouter des fragments de dalle funéraire, retrouvés en creusant le sol. Investissement global : cinquante millions.

La restauration de la chapelle clôturera donc les travaux. Une chapelle qui devrait retrouver son affectation initiale. L'aboutissement d'une belle histoire de famille.
Au siècle dernier, les neuf enfants d'une de mes aïeules ont été sauvés du choléra, raconte Kathleen. En guise de remerciement, elle a fait construire un autel, en souhaitant qu'il reste dans la famille. Il prendra place dans la chapelle.

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 12:47

       On ne s'est jamais vraiment posé la question sur l'endroit de repos des brebis des crêches de Noël, une fois la période des fêtes terminée. Si le Père Noël s'en est retourné vers le Nord avec ses rennes, que deviennent les animaux qui servent de décor aux étables vivantes installées dans les différentes villes.

      On vient de retrouver toutes ces brebis par bonheur dans l'une des soulanes de l' Ariège, à 720 m d'altitude, près de la frontière espagnole. Dans un magnifique décor, elles se reposent désormais sous la garde d'un de nos représentants de la branche des PARFONRY de Neerheylissem.

      A la fois berger, éleveur et producteur, François PARFONRY assure le gardiennage entre deux périodes de fêtes. Il cajole son troupeau en vrai défenseur de la nature et en amoureux des produits du terroir. Et pour pouvoir satisfaire son mode de vie un peu austère, avec l'autorisation du Père Noël, François se met à produire du fromage, entièrement conditionné par ses soins. Un vrai produit bio, fort prisé par les habitants et les promeneurs du coin.

      Si un jour, vous passez par le petit village d'Alzen dans l'Ariège, n'hésitez pas à vous y arrêter. Entre Saint- Girons et Foix, non loin de l'Abbaye Notre-Dame du Pesquié. Un haut lieu pyrénéen, caractérisé par la Cascade de l'Extrême, au sein de la dynamique Communautés des communes du Séronnais.

      Repérez-vous grâce à la véritable yourte qui trône aux abords du patelin, .... au lieu-dit Salbaget, un peu plus à l'Est, selon l'expression du Professeur Tournesol ! Il n'y a plus que quelques pas pour y retrouver les vraies brebis des crêches de Noël. Et en complément, vous serez guidé par votre odorat qui vous informera sur le lieu de dégustation des délicieux fromages produits par François. Un regard à 180°, en direction du Sud,  pour visionner le paysage verdoyant caractéristique d'un piémont pyrénnéen, vous convaincra de choisir pour le retour l'un de ses délicieux fromages au lait de brebis.

      Car, n'oubliez pas. La vie est rude à cet endroit. Et François, sans ses brebis à Noël, est un peu isolé pendant la période des fêtes. Alors, allez lui rendre visite et vous y verrez, malgré tout, d'autres brebis qu'il élève déjà pour le prochain Noël.

                        Les brebis de retour des crèches ont une faim de ... loup !!!

IMG_9564.jpg      IMG 9625

                                                       Le troupeau rassemblé en plein air

 IMG 8872        IMG 8870      

                         Et voici le résultat, une superbe tomme de brebis à la saveur exquise

Fro-Fran1.jpg

                                     Avec aussi Juliette, la petite bergère avec son agneau           

                                           IMG 9033       

                

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 18:08

Emile, né à Hotton en 1857, plus précisément à Strée chez ses grands-parents, est le fils de Jean Joseph PARFONRY, cultivateur à Erezée et de ROBERTFROID Marie Josée, sage-femme. Après le décès de son père, mort à l’âge de 31 ans lors de l'épidémie de choléra de 1866, sa mère se remaria avec Emile DESIROTTE mais décéda en 1871. Devenu orphelin à l’âge de seize ans, Emile s’engagea dès lors dans l’armée au Régiment des Carabiniers. Il devint successivement caporal le 23/12/1873, sergent le 1/10/1874, sergent - fourrier le 1/18/1875, sergent-major le 10/02/1876, sous-lieutenant le 14/07/1878.  Il a accompagné STANLEY en 1882 dans son expédition qui avait pour objectif de créer un passage en remontant l’escalier des Monts de Cristal, le long du fleuve Congo. Elle était financée par le roi LEOPOLD II, via l’Association Internationale du Congo. Parti d’Anvers le 15 août 1882, sur le vapeur Falcon, en compagnie du lieutenant COQUILHAT, d’AVAERTS, et de BRUNFAUT, il s’embarque pour l’Afrique, le 19 août à Liverpool, à bord du Benguela, steamer de la « British and African navigation Company ». On leur octroie à chacun pour le voyage une somme de cinq cents francs pour subvenir à  leurs dépenses. Le 23 septembre, il débarque à Banana dans l’embouchure du fleuve Congo. Durant son séjour, il travailla notamment à divers relevés géographiques, ayant été détaché un moment en Belgique à l’Institut Cartographique militaire. C’est lui qui aurait été le premier à établir une convention sous une forme plus adaptée avec les chefs d’Isanghila le 15/12/1882.

Il fait partie des quelques soixante trois premiers pionniers belges au Congo, arrivé entre 1879 et juillet 1885 qui ont collaboré directement à l’œuvre de Léopold II, sous l’impulsion de Stanley et consacrée essentiellement à l’occupation du territoire. Nommé responsable de la station d’Isanghila en mars 1883, il est décédé peu de temps après, soit sept mois après son arrivée au Congo. Enterré au cimetière des pionniers à Manyanga dans le Bas-Congo, sa bravoure et son infatigable ardeur au travail furent soulignées dans un paragraphe du livre écrit par l’explorateur mais aussi par COQUILHAT. Par décision du Conseil Communal du 4 novembre 1925, une rue de la commune de Hotton, son lieu de naissance,  lui fut attribuée.

 

Voici ci-dessous, une première série d'extraits de différents documents qui relate des faits en lien avec Emile PARFONRY, le militaire explorateur

 

Extraits de documents sur Emile – Désiré PARFONRY (1857 – 1883)

 

1.    Les Belges au Congo – Notices bibliographiques, Ed JANSSENS et A. CATEAUX, 1908

Le 15 août 1882, vers deux heures de l’après-midi, le vapeur Falcon, de la » General steam navigation Company », quittait Anvers, à la Tête de grue, pour se rendre à Londres. A son bord, le lieutenant Avaert, du 5e de Ligne, le sous-lieutenant Parfonry, du 10e de Ligne, M .Brunfaut, agent comptable, et moi, nous envoyons un dernier adieu à nos amis agitant leurs mouchoirs sur le quai. Le temps était superbe, l’Escaut roulait ses flots jaunes….

Le 19 août, nous nous embarquions à Liverpool à bord du Benguala, steamer de la « British and African navigation Company » ;

 

2.   «  Cinq années au Congo 1879 – 1884 » de Henry N. STANLEY

Un des collaborateurs dont j’ai eu le plus à me louer est le sous-lieutenant PARFONRY. Il vécut assez pour se faire estimer par sa bravoure et son infatigable ardeur au travail. Je commençais à me féliciter de sa présence, quand une imprudence, une seule mit fin à ses jours. Il s’exposa témérairement aux rayons du soleil et mourut peu après.

  

3.   « Biographie coloniale belge » Tome 1

Parfonry s’engagea au Comité d’Etudes du Haut-Congo en 1882. Il partit pour la première fois le 15 août 1882 en compagnie de Coquilhat, Avaert, Brunfaut, Guillaume Vande Velde. ……Parfonry resta à Isanghila…….Stanley annonça à Parfonry qu’il devrait céder son poste d’Isanghila, étant choisi par lui, Stanley, pour continuer le dur travail de la route des caravanes…..il ne disposait que de quarante travailleurs noirs zanzibarites, peu initiés au métier de cantonnier……Néanmoins, Parfonry se mit à l’œuvre et, dès le 6 mars, il dirigeait son escouade de routiers. …….le brave officier n’avait d’autre satisfaction que de recevoir, au passage des caravanes, des nouvelles de ses compatriotes…..Parfonry sortit imprudemment nu-tête de sa tente……Il s’affaissa dans l’eau fangeuse du chemin, frappé d’insolation……..ils trouvèrent le pauvre Parfonry en proie au délire, gesticulant, criant….Le mal se mua en fièvre typhoïde…Le 24, à 9h 30 du soir, Parfonry expirait, sans avoir repris connaissance….Parfonry avait assez vécu pour montrer qu’il y avait en lui des éléments d’une haute valeur morale. Il alliait aux qualités de cœur une bravoure remarquable, une ardeur infatigable au travail.

 

4.            Sur le Haut Congo de C. COQUILHAT, Ed. J. LEBEGUE, Paris, 1888 ;

…Remise en marche, nous nous dirigeons vers Momboukou. Or, voici ce qui est curieux : la route qui avait jusqu’ici une bonne largeur de quatre mètres et un sol bien battu, se réduit subitement à un mètre….. » Ah çà, s’écrie Parfonry, cette route n’est qu’un décor d’opéra-comique, destiné à tromper le voyageur qui ne dépasse pas Vivi »…. nous sommes au bout de cette première étape, dans le village de Lousaala-Kindongo…..Les tentes sont dressées à l’entrée de la localité, et bientôt les trois poules que nous avons achetées en route mijotent dans les marmites. Parfonry est proclamé chef des fourneaux…. Avaert, Parfonry et moi, nous exhibâmes les instructions de Bruxelles, qui nous donnaient Léopoldville comme premier but à atteindre. M. Peschuel répondit. « Je vous laisse libres d'aller ou non au Stanley-Pool mais vous n'y aurez rien à faire, sauf la chasse….M. Parfonry restera à Issanghila pour relever M. Swinburne qui doit rentrer en Europe.

 

5.            Les Belges dans l’Afrique Centrale. Voyages, Aventures et Découvertes de Ch. De MARTRIN - DONOS, 1887

Ces arrivants, débarqués à Banana, peu de temps après le lieutenant Van Gele, faisaient partie d’une phalange d’explorateurs nouveaux, au nombre desquels on comptait : Emile Parfonry, sous-lieutenant au 10ième de ligne ; Emile Brunfaut, voyageur de commerce ; Louis Haneuse, lieutenant au 10ième de ligne ; Alfred Allard, docteur en médecine………

Parfonry et Coquilhat parcoururent cette étape et s’arrêtèrent pour bivouaquer à la nuit tombante ; puis ils reprennent leur marche au petit jour, franchissant les ravins, gravissant les falaises, traversant les villages indigènes amis. Un jour, c’est le soleil brûlant qui les accable ; une soudaine et terrifiante tornada transforme leur route en marais fangeux et glissants. Arrivé à Issanghila, les deux voyageurs se séparent. Parfonry devant séjourner dans cette station en qualité de chef, Coquilhat appelé à Léopoldville, s’embarquait sur le Royal,……

Cette route devait plus tard être établie par les agents de l’Association ; Parfonry, relevé par Avaert dans le commandement de la station d’Issanghila, fut appelé à le commencer dès les premiers jours de mars 1883. ……..Parfonry ne disposait en effet que de quarante travailleurs noirs de Zanzibar, peu initiés ou même étrangers au métier de cantonnier, mais solides…….

Dans l’accomplissement de ses fonctions, le brave sous-lieutenant n’avait d’autres consolations que le travail, et d’autres satisfactions que de recevoir au passage des caravanes des nouvelles de ses compatriotes ……..

Le 12, à sa grande surprise mêlée de contentement, Parfonry voyait s’avancer sur la route de Lutete, Amelot, guidant allègrement, aux doux sons de l’ocarina, une faible caravane de noirs………

Nous serons bons voisins, je l’espère, pendant plusieurs mois, dit Parfonry en prenant congé du marcheur. Ma route avance ; les travaux m’amèneront sous peu aux abords de votre station….Je vous ferai de fréquentes visites, et nous y passerons de douces soirées consacrées aux souvenirs, aux causeries intimes que vous entremêlerez des refrains si chers à la patrie…….Parfonry sortit imprudemment nu-tête de sa tente et courut pour examiner les dégâts………

 

6.            Vingt années de vie africaine : récits de voyages, d’aventures et d’exploration du Congo belge, 1874 - 1893, Alexandre DELCOMMUNE, Ed. Larcier, Bruxelles

p. 144 :…..Après avoir créé Vivi en septembre 1879, espèce de nid d’aigle situé sur l’éperon dominant le fleuve Congo à son extrémité navigable, c’est-à-dire à quelques kilomètres en amont de Matadi et à quelques kilomètres en aval des chutes de Yelada, il installé Isanghila en février 1881, où il laissa Valcke, et Manyanga en mai de la même année, qu’il confia à Harou.

Son objectif était d’atteindre le plus tôt possible Kintamo (Stanley Pool) en compagnie d’un petit vapeur l’En Avant, où il arriva en décembre 1881 et y laissa Braconnier comme chef.

Ce fut en août 1881 que je vis arriver les lieutenants Liévin Vandevelde. En 1882, ce fut le tour de Van Gèle, Coquilhat, Hanssens, Avaert, Parfonry, Grang, Joseph Vandevelde, Haneuse, que j’eus le plaisir de recevoir tous chez moi à leur premier voyage en Afrique.

Comme on le voit, l’année 1882 a vu arriver au Congo l’élite, pour ainsi dire, des officiers belges qui se sont distingués en Afrique dans la période des débuts … 

 

7.            Le Congo. Historique, diplomatique, physique, politique, économique, humanitaire et coloniale, par Albert CHAPAUX, Ed. Ch. Rozez, Bruxelles, 1894

p. 84 : Pendant ce temps, les départs pour l’Afrique se succédaient sans relâche, amenant des nouveaux et courageux pionniers : en mai 1882, le lieutenant Van Gèle s’était rendu au camp de Bonne-Espérance afin d’y attendre le lieutenant Valcke qui était allé engager 250 Zanzibarites pour le service des transports…. Vers la mi-août, les lieutenants d’infanterie Coquilhat et Avaert et le sous-lieutenant Parfonry étaient arrivés au Congo ; le premier rejoignit aussitôt le capitaine Hanssens, le lieutenant Avaert fut chargé de la surveillance des diverses stations du Bas et le sous-lieutenant Parfonry fut adjoint au service des transports, puis attaché à la station de Léopoldville…..

p. 101 : …..le roi Léopold envoyait constamment de nouveaux pionniers pour consolider et parfaire l’œuvre dont Stanley jetait les bases……En septembre 1882, arrivèrent au Congo les lieutenants Avaert, Coquilhat et le sous-lieutenant Parfonry….. La carrière africaine du malheureux Parfonry ne fut pas longue : il paya son tribut à la fièvre, et, quelques jours après, le sous-lieutenant Grang suivait son camarade dans la tombe, mourrant ainsi que lui au poste du devoir….

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 14:00

       Voici une autre peinture du peintre Paul PARFONRY, intitulée " Une artiste dans son atelier ". Cette peinture aurait transité par la Galerie Garoche à Paris.

      Exécutée toujours dans le même style de décor, celui des intérieurs parisiens, la principale attraction de celle-ci réside probablement dans la représentation du mobilier. A y regarder de plus près, on doit probablement encore y retrouver des objets appartenant à sa descendance de nos jours.

 

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 16:08

      Voici un Arrêté Royal, publié au Moniteur belge du 30 mars 1849, qui relate l'autorisation de perception de barrières sur la route de Huy à Stavelot. Ces barrières étaient de fait des lieux de péage autorisé, se faisant quand on passait d'une zone à une autre. La plupart de temps, elles étaient la résultante de la situation qui prévalait avant 1795. Du temps de l'existence de la Principauté de Liège, pays neutre fortement découpé, divisant les Pays-Bas méridionaux (qui furent successivement espagnols, autrichiens, français, hollandais), elles permettaient de taxer le passage de biens et de personnes. 

       Cette notion de barrière a été assez spécifique pendant une certaine période à la Belgique. On retrouve cette dénomination un peu partout, particulièrement dans les provinces de Liège et de Luxembourg. Certains lieux dans cette région se dénomment encore de la sorte (Barrière de Champion, Barrière de Transinne).

       La route, dont il est question dans l' A.R., est certainement devenue de nos jours la RN 68 (dénommée rue de Huy sur les cartes IGN), se poursuivant par la RN 66 après Trois-Ponts.

      Il est question ici d'une barrière dans le village de Parfondry, ce qui constitue la raison de la publication de cet article. Situé non loin de Stavelot, en surplomb de la vallée de l'Amblève, ce village de Parfondry est manifestement une résultante de la présence nombreuse de ce nom dans cette région à partir du Moyen-âge. Il constitue l'un des indices géographiques attestant de l'origine de la création du nom plus que probablement le long de la vallée de l'Amblève.

     Curieusement, l'appelation officielle de ce village de nos jours s'écrit sous la forme "Parfondruy ", ce qui est manifestement en contradiction avec les écritures anciennes et les autres appelations en rapport avec ce toponyme.

in Pasinomie. Collection des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux,                                      

Tome XXX, 1849, Bruxelles, Administration Centrale de la Pasierisie, 1860

A.R. du 30/03/1849 qui autorise la perception de barrières sur la route de Huy à Stavelot

      ...Considérant que, par suite de l'achèvement de la section de route

précitée, il y a lieu de fixer l'emplacement de deux nouvelles barrières a

y établir, et de modifier le mode de perception des barrières n°1 et 2, dites

 de Parfondry et du pont sur la Lienne, placés sur la même section de route.

      A partir du 1er avril prochain, la taxe entière sera perçue aux barrières

de Parfondry et du pont sur la Lienne, respectivement dans la direction

de Werbomont et de Stavelot.

 

Lienne : rivière qui se jette dans l'Amblève en aval de Parfondry, près de Stoumont .

Le pont dont il est question ne doit pas nécessairement être celui sur la RN 66 lorsqu'elle enjambe cette rivière.  Il existe près de la localité de Trois-Ponts, plus en amont, un petit ruisseau, dénommé également Lienne. Par ailleurs, une maison, située près de Basse-Bodeux, encore plus en aval, à l'entrée d'un camping, le long de cette RN 66, est dénommée " L'ancienne barrière ".

 

       Même si le positionnement ancien de ces barrières reste à préciser, et ne nous semble nullement une priorité, rien que de parcourir cette mythique " road sixty six ", est une invitation au voyage et à la découverte de cette région. On ne peut croire que la similitude avec la version américaine ne soit un pur hasard de dénomination.

      Le village de Parfondruy a été affecté en décembre 1944 par le meurtre de 24 civils par les SS lors de l'offensive des Ardennes. Dans ce village, on y trouve de nos jours un gîte rural, dénommé " Lu Porfond'ru ", très vraisemblablement en lien avec l'étymologie du lieu. Curieusement, on utilise dans ce cas l'adjectif "Profond " et non l'ancienne dénomination du Moyen-âge de " Parfond ". Il est manifeste que l'on n'a pas, une nouvelle fois, respecté l'écriture initiale.  Ce lieu serait en fait un ancien moulin qui servait pour les tanneries à écorce.

      Les propriétaires de ce gîte sont avertis de l'existence de mes recherches et seront dès lors très agréablement satisfaits de recevoir des personnes  portant avec fierté notre beau toponyme.

 

        Voici deux sites où l'on peut retrouver des données sur ce gîte rural.

http://luporfonru.skynetblogs.be/ ;

http://tourisme.wallonie.be/informations/logements_belsud_stavelot__gite_rural__lu_parfonru____stavelot___10_12_p/fr/HM/26339.html ;

 

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 14:01

      Emile PARFONRY, celui qui a sa rue dans la commune de Hotton, est décédé au Congo le 24 mars 1883. On pouvait se demander de quelle façon sa famille a été mise au courant de sa mort prématurée. Loin des siens, perdu dans un poste avancé de la mission exploratoire menée par Henri Morton STANLEY, il n'était pas évident de transférer à ses proches son avis de décès. Comment ont-ils pu en être averti ?

      Une nouvelle découverte, transmise via le réseau Généanet, donne une possibilité de réponse à cette question. Dans le " Journal des débats politiques et littéraires " du 19 juillet 1883, publié à Paris, on y trouve un article qui fait mention de son décès. Dans cet article, il est question d'une rencontre entre un certain JOHNSTON, de nationalité anglaise, et H.M. STANLEY. Extrait d'une dépêche anglaise, on y donne plusieurs informations sur la situation, publication française oblige, en particulier sur les exploits et la bonne santé de M. de BRAZZA, explorateur français. Et pour contraster avec la réussite de la mission d'exploration de ce dernier, on y relate, non sans arrière-pensée, les difficultés rencontrées par STANLEY. Et parmi celles-ci, on mentionne tout particulièrement les quelques décès dans l'équipe de ce dernier, dont Emile PARFONRY.

           Publié 4 mois après sa mort, il est possible également que ce fut par la lecture de cet article que l'information parvint à sa famille, d'autant que ce Journal était disponible dans les gares en Belgique.

Journal des débats politiques et littéraires - Extrait du 19 juillet 1883

Colonies françaises

Gabon et Congo - Les journaux anglais publient une dépêche de Lisbonne, datée du 16, dans laquelle on lit :

       Le steamer Portugal qui vient d'arriver ici, venant de la côte occidentale de l'Afrique, apporte des nouvelles du Congo, allant jusqu'au 18 juin. Parmi les passagers, se trouve M. Johnston, qui accompagna jadis lord Maye1 dans ses expéditions dans les pays des Mossamèdes2.

       Ce gentleman avait reçu une invitation de M. Stanley de venir le trouver sur le Haut-Congo. Il est resté auprès de cet explorateur jusqu'au 31 mai, époque à laquelle il est descendu vers la côte.

       M. Johnston est porteur de lettres de Mr Stanley pour la . Il y a également sur le Portugal plusieurs français qui ont été témoins des exploits de M. de Brazza sur la côte occidentale de l'Afrique. Ils confirment les nouvelles précédemment arrivées en Europe, relativement à cette question. M. Stanley se trouvait au-dessus du Stanley-Pool et s'apprêtait à partir pour le Stanley-Fall. Il espérait fonder une nouvelle station sur le Haut-Congo, à Dolola, à 250 miles de Stanley-Pool.

       M. Stanley lui-même est en bonne santé; mais sa troupe n'a pas la même chance. Mr Robinet, un ingénieur belge, est mort après cinquante heures de maladie, et M. Parfonry a succombé à une insolation. M. Luttecik s'est suicidé et deux autres membres de l'expédition sont morts. Le personnel de M. de Brazza était bien portant.

       A l'heure qu'il est, M. de Brazza a du remonter l'Ogoddé4. Après avoir laissé son monde à Loango5 et à Punta-Negra6, il est allé en personne sur l'Oriflammne prendre possession du territoire de Loango.

      Il faut savoir que le contexte politique de l'époque était assez tendu. D'autres pays avaient des revendications dans la région. Un conflit existait avec la Belgique. Le Portugal, en vertu d'un ancien traité avec l'ancien Empire du Kongo, réclame également le secteur, faisant valoir son "droit historique" sur l'embouchure en tant que premier pays à avoir pris possession de cette région. En rappelant que c'est un certain Diego CAM, navigateur portugais, qui déjà en 1484 avait découvert l'embouchure du fleuve Congo. En arrivant par bateau le 15 septembre 1882, Emile PARFONRY a certainement vu la croix érigée par ce dernier sur le promontoire de Padraö, près du lieu de l'embouchure. Le Portugal conclura avec la Grande Bretagne un traité en 1884 pour bloquer l'accès de l'Océan Atlantique à l'Association Internationale du Congo qui avait été mise en place par le roi Léopold II. La Conférence de Berlin en 1885 qui organisa le partage de l'Afrique, ne reconnut pas ce traité, et se contenta de restituer l'enclave de Cabinda au Portugal, laquelle est rattachée de nos jours à l'Angola.  

      H.M. STANLEY était chargé en secret d'établir un Etat du Congo. Ses actions, en particulier sa volonté de créer des stations et un chemin d'accès en remontant le fleuve par le passage des Monts de Cristal, contrariaient les visées des autres puissances coloniales. On peut se demander quel était l'objet de la visite de ce M. JOHNSTON. Probablement rien rien de protocolaire, ni de touristique.  Etait-il venu s'entretenir pour transmettre certains messages du gouvernement britannique ? La réponse sur ce point sera abordée dans un autre article (voir article : Une rencontre à Isangila, le long du fleuve Congo)

      On y apprend également que ce M. JOHNSTON, en revenant en Europe, était porteur de lettres pour la Société Internationale Africaine. Légère erreur de transcription car il s'agit bien de l'Association Internationale du Congo. Et il est fort probable, dès lors, que parmi ses lettres, se trouvait l'avis de décès d' Emile PARFONRY. Ayant quitté STANLEY le 31 mai, soit deux mois après le décès, ce fut sans doute par cette voie que l'information parvint en Europe.

 

1 Lord Maye : probablement le nom d'un diplomate ou d'un explorateur anglais qui a effectué également des missions en Inde ;

2 Mossamèdes : ville et région au sud de l'Angola, sur l'Océan Atlantique, près de la frontière avec la Namibie;  

3 Société internationale : manifestement, il s'agit d'une erreur de transcription; il est bien question ici de l'Association Internationale du Congo, édifiée par le roi Léopold II et pour lequel travaillait Stanley ;

4 Ogoddé : il s'agit certainement du fleuve Ogooué, découvert par de Brazza, prenant sa source en République du Congo et puis remontant au Gabon ;

Loango : ancienne capitale du royaume de Loango, située sur l'Océan Atlantique, à 15 km au Nord de Pointe-Noire ; un des pires ports négriers de toute la côte atlantique (jusqu'à 15 000 esclaves par an) ; le territoire de Loango, longtemps revendiqué par le Portugal, fut transféré définitivement à la France en 1885 lors de la Conférence de Berlin ;

Punta-Negra : Pointe-Noire, ville fondée en 1883, ancienne capitale du Congo avant 1959 ; une des principales villes économiques de l'Afrique de nos jours (port, pétrole, chemin de fer);

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 01:36

Petit rappel des données

 

Sur base des éléments rassemblés, on peut entamer l’élaboration de quelques réflexions au niveau de l'étymologie du nom PARFONDRY. Plusieurs pistes peuvent ainsi être exploitées. Il y manquait avant tout une variable permettant d’arriver à mieux localiser ou relier les différents sites identifiés. L’étymologie permet d’émettre l’idée d’un lien avec les forges qui étaient nombreuses dans la forêt ardennaise. Leur histoire  nous apprend qu’elles se cantonnèrent au fond des petites rivières à partir du 13ème siècle. Mais leurs existences étaient connues dès la période romaine ce qui permet d’appréhender une influence latine dans la construction. La possibilité d’une concordance au niveau des syllabes avec le type d’activités entrouvre la relation avec le mot fonderie et le binôme « fundus – rivus ».

 

Des petites vallées dans les régions des Ardennes et du Condroz, localisées non seulement à l’intérieur du territoire de la Principauté de Liège mais également dans certains anciens territoires féodaux (Aywaille, Terre de Durbuy), c’est ce qui est assez fréquent et pourtant peu d’entre elles ne s’appellent par ce nom. Un rapport entre la localisation de ces lieux - dits, l’eau comme source de travail et la nature de la matière extraite s’avère concret comme piste. Une surimposition de la géologie particulière de la Calestienne aux cartes historique de la Principauté et hydrologique des vallées pratiquant l’extraction du fer renforce cette cohérence. A l’intérieur de ce périmètre, la localisation des lieux-dits se concentre dans cette région géologique constituée de roches calcaires.

L’une des hypothèses consisterait à dire que ce nom s’est créé lorsque les forges situées à l’origine au milieu des forêts, sur les plateaux, se sont déplacées dans les profondes vallées, remplaçant le bois par l’eau comme source énergétique pour fondre le fer extrait du sol. En descendant dans le « parfond du ry »,  il en serait résulté la dénomination de nouveaux lieux - dits tels que Parfondry, Parfondval qui auraient par la suite servi à la formation de nouveaux patronymes. Une origine plus ancienne, influencée par la langue latine, mais toujours liée à ce travail du fer,  pourrait s’avérer dès lors concluante

 

        Ce résultat de mes investigations me conduit donc à rassembler un certain nombre d'informations sur ce qui fut l'histoire des forges dans la région liégeoise et par voie de conséquence de donner prétexte à une similitude du nom avec le terme " fonderie", réservé à ceux qui extrayaient le fer de la masse argileuse dans lequel il était mélangé.

        Voici donc, afin d'étayer mon raisonnement, une synthèse sur l'histoire des forges en pays de Liège.

 

La fabrication du fer en Europe date de 1700 avant Jésus-Christ. Elle est restée la même depuis cette époque jusqu'à la fin du Moyen Âge et consistait à chauffer simultanément du bois et du minerai jusqu'à obtention d'une pâte métallique qui devait être ensuite martelée à chaud afin d'obtenir du fer à l'état brut par l'élimination des impuretés qui pouvaient encore s'y trouver. Les quantités produites étaient faibles et le travail pénible.

 

La métallurgie a occupé une place importante dans les vallées ardennaises et le long des rivières du Condroz, région entre la Meuse et l’Ourthe. L’époque gauloise dénote déjà d’une activité métallurgique importante que les Romains ont largement exploitée dans les pays conquis. Les francs puis la dynastie de Charlemagne développeront une véritable maîtrise de l’art du métal. Les forgerons se distingueront au début dans la fabrication de cottes de mailles.

 

Les fonderies primitives étaient installées au milieu des forêts pour fournir le combustible utilisé par les fourneaux. Le fer était produit au bas fourneau, simple trou dans le sol où on mélange le minerai, le charbon de bois et les fondants. Aux environs du 10ème siècle, le fourneau est surélevé et le creuset est divisé en deux parties inégales. La fusion du charbon de bois recouvert d’une couche de cendre permet de récupérer du fer désoxydé descendant lentement vers le fond. Dès le 13ème siècle, le passage du bas fourneau à soufflerie naturelle vers une tour plus importante à soufflerie hydraulique va provoquer le déplacement des forges vers les cours d’eau dans les fonds de vallée même à débits modestes afin d’utiliser la force hydraulique. Toutes ces anciennes forges étaient situées entre les bois et les marais. Suite au progrès technique, elles se concentrèrent dès la fin du 16ème sur des cours d’eau plus puissants, là où l’encaissement accélérait le courant.

 

Si ces forges n’utilisaient que peu de personnes, bien plus sont occupés à la coupe et au charbonnage du bois dans les forêts voisines. La population est employée comme bûcherons, mineurs, charretiers, fondeurs, forgeurs. Les ramasseurs de minerais descendaient des hauteurs et venaient déverser leurs paniers dans le courant des ruisseaux pour faire subir au minerai un lavage énergique pour le débarrasser de sa gangue avant de le confier à la fonderie. Les fours sont rehaussés de cinq mètres pour obtenir une réduction plus efficace du minerai (coulée de fer). A ce moment, naîtra la méthode indirecte faisant subir au minerai deux traitements. Elle sera appelée « méthode wallonne » parce qu’inventée en Principauté de Liège.

 

On peut concevoir que les métiers de la région liégeoise remontent probablement à l’époque carolingienne et aux confréries religieuses au 11ème siècle. Dès le 13ème siècle, on voit apparaître sur les foires locales des armes défensives mais aussi offensives. Liège fabrique des armes blanches et des armures dès cette époque. C’est en 1297 que le Prince-Evêque, Hugues de Chalons, autorise le regroupement des travailleurs en corps de métier. Ils seront reconnus officiellement en 1330. Il est intéressant de signaler que parmi les 32 métiers, on recense les « fèbvres » (ouvriers travaillant dans le fer, le cuivre, l’étain) et les « charliers » (charrons, tourneurs,…). Vers 1350, on fabrique des bouches à feu coulées en bronze et en fer forgé ainsi que des boulets et de la poudre à canon. A cette époque, le Prince Evêque avait ordonné que les Liégeois citadins ou ruraux devaient disposer d’un équipement militaire personnel afin de pouvoir lever un grand nombre d’hommes en armes en un temps très court. La diffusion en Europe du haut fourneau, dès le 15ème siècle, se fait à partir d’ouvriers et de patrons propageant la technique depuis la région de Liège et la Lorraine, vers la France et par ricochet, l’Angleterre et l’Allemagne.

 

En 1520, l’arme à canon court se tirant d’une seule main, dénommée «  Pistolet «  est créée dans le duché de Bouillon. Et vers 1550 apparaît dans la région liégeoise la « platine à Rouet », système de mise à feu de la poudre d’amorçage d’une arme à feu, similaire à celui existant encore pour le briquet. La neutralité liégeoise favorise cette production sans contrôle des gouvernements. Les grands de ce monde se font ainsi faire leur armement et armures dans la région de Liège. Le rattachement à la France en 1795 leur faire perdre ce statut. Néanmoins, les Liégeois acquerront dans le domaine des armes à feu portatives une notoriété presque sans rival jusqu’au 19ème siècle.

 

Jusqu'au 18ème siècle, avant l'essor de la sidérurgie, la fabrication du fer est restée le fait de petites forges forestières.Près de 200 usines y fonctionnaient en 1566 (500 pour toute la région entre la Meuse et le Rhin). Elles se répartissaient en 5 bassins : Namur (Entre – Sambre - et - Meuse), Liège (Ourthe inf., Vesdre, Hoëgne), Huy (Hoyoux), Habay (Lesse, Semois et Chiers) et Durbuy. Ce dernier bassin regroupait les forges établies sur l’Ourthe supérieure, sur l’Amblève et sur l’Aisne. Le métal produit était utilisé dans la fabrication d’armes et de canons mais aussi dans la clouterie, une autre branche florissante de la métallurgie wallonne. L’exploitation des rivières fut intense et favorisé le développement de techniques. La machine hydraulique de Marly, inventée en 1684, qui permettait d’alimenter les fontaines de Versailles, a été créée dans ces régions. Dans de nombreux endroits, des travaux de défrichement permettent encore de découvrir les tumuli coniques, formés de scories et de terre calcinée qui sont les résidus de la combustion dans les fourneaux primitifs (en wallon : les laitins ou crahias).

Dès 972, l’industrie du fer était développée dans la région de Jalhay. Les ouvriers des mines et des forges étaient exemptés des corvées et du service militaire. De nombreuses forges, des fonderies s’établiront tout le long de la Hoëgne depuis Solwaster jusqu’à Royompré, Neufmarteau et Polleur à partir de 1419. A proximité, la terre de Durbuy a également été un centre de production de fer bien avant la sidérurgie dans le Sud Luxembourg.

 

L’alliance de l’abondance des forêts et un réseau hydraulique, constitué de l’Ourthe, l’Aisnes, la Lienne et l’Amblève, fournissant l’énergie et le transport vers Liège, constituaient un atout considérable. Il y avait des forges et des fourneaux dans toute la région : Hamoir, Comblain, Louveigné, Wéris, etc…. . D’autres sources d’informations confirment bien que des forges existaient dans la région d’Amonines, de Clerheid et d’Erezée, située dans la seigneurie de la Terre de Durbuy, relevant du comté du Luxembourg. Lieu ancien de peuplement notamment par la découverte de monnaies gauloises en or, la Terre de Durbuy est sans doute un ancien domaine carolingien avant de devenir un alleu du duc de Lotharingie au 11ème siècle.

 

Elle a ainsi pris une part active à l’industrie métallurgique qui fut prospère dès le 14ème. Les comptes des receveurs de Durbuy mentionnent en 1381 les forges de Férot et du val de l’Aisnes. Disposant d’un statut de seigneurie  » hautaine » depuis 1411, comportant 18 seigneuries foncières ou féodales, la gestion de son territoire et de ses revenus est cédée à prix d’argent. Au 16ème siècle, cette région connaît un essor avec la présence de 34 usines, fourneaux et marteaux en activité. Le hameau de Parfondbois, situé dans le marquisat de Franchimont, le long de la Hoëgne, en Principauté de Liège, a également été le lieu d’un important centre de métallurgie avant que Charles le Téméraire ne détruise les 17 fonderies en bordure de cette rivière, en représailles de l’attaque des 600 franchimontois sur Liège en 1468. Suite aux désastres causés aux établissements de Liège et de Franchimont par Charles Téméraire, la Terre de Durbuy augmenta sa production. Et dans la région d’Aywaille, ce développement de petites forges se réalisa très tôt également. En 1464, au lieu Parfondry, il y a une concession sur le ruisseau entre Lorce et Aywaille, d’un fourneau. En 1617, les forges d’Awans et de Dieupart continuaient d’exister. Après 1700, l’industrie du fer y périclita complètement.  

 

De 1475 à 1575, Liège absorba la plus grande production de fer et de bois. Vers 1600, la Terre de Durbuy livrait à la région liégeoise la moitié du fer dont elle avait besoin. Cette époque fut caractérisée par de nombreux procès accusant les maîtres de forges de ravager les forêts pour le fonctionnement des fourneaux, notamment dans la région de Durbuy. Ces centres sidérurgiques consommèrent tellement de bois qu’ils détruisirent de vastes espaces forestiers et provoquèrent, vers la fin du 17ème siècle, des hausses inouïes du prix du combustible. Le prix du bois constitua plus de 50% du prix de revient de la fonte.

 

Par décision des Archiducs d’Espagne Albert et Isabelle de modifier son mode de gestion, aggravée par les guerres contre les Hollandais puis les Français ainsi que la peste de 1626, il en résulta la disparition rapide de la métallurgie. Elle se déplaça, dès ce moment, dans le sud du Luxembourg, en pays gaumais. Ernest de Bavière, Prince-Evêque entre 1581 et 1612, en encourageant le développement des exploitations houillères et l’installation des usines métallurgiques dans la région liégeoise, contribua à un changement progressif dans l’utilisation de la source d’énergie. Il fallut cependant les nouvelles techniques pour redonner une ampleur à ce travail du fer. Jusqu’au milieu du 18ème siècle, la fabrication du fer proprement dite exigeait toujours l’usage du bois. La houille était toujours impropre car le minerai ne pouvait pas entrer en contact lors de la combustion en raison de la transmission de souffre qui altérait le métal et le rendait cassant. A la fin du 18ème siècle, le charbon de bois restait toujours le combustible dans la fabrication du fer. Ce n’est qu’à    la fin du siècle, lorsqu’on eut trouvé la transformation de la houille en coke, les fondeurs ne se serviront plus que du charbon, plus abondant et moins coûteux. Ils abandonneront leurs fonderies des hauts plateaux, d’accès fort difficile, pour se fixer autour de Charleroi et de Liège le long du sillon Sambre et Meuse. La technique du haut fourneau démarra de manière imparfaite en 1768 à Theux. La première coulée de fonte au coke ne fut cependant réalisée qu’en 1822-1823 dans le haut fourneau de Seraing dans l’usine des frères Cockerill.

 

Grâce à cette main d’œuvre qualifiée, une migration importante s’opéra principalement vers la Suède. Elle était constituée surtout de protestants qui préféraient s'éloigner des régions ou se manifestaient des tensions religieuses, liées à la propagation des idées de la Réforme. Elle fut pilotée par Louis de Geer (1587-1652), à partir de bureaux de recrutement. Entre 1620 et 1640, ils seront cinq mille à s’installer dans l’Uppland ou à Finspang. Ils constituent encore  une communauté importante.

 

De toute cette histoire, il n’en reste que peu de choses : de nombreuses scories difficiles à repérer, des traces d’anciennes digues destinées à retenir l’eau des ruisseaux, des noms de lieux (Ferrières, La Forge, La Rouge minière, …). La combinaison de ces forges et de ces houillères fut à l’origine d’une industrie sidérurgique qui occupe encore une place dans le monde et d’une industrie armurière localisée à l’usine FN (Fabrique nationale armes de guerre) à Herstal.

 

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  • : Le blog de PARFONRY
  • : Le cadre directeur de ce blog consiste à réunir ce qui peut être transmis sur un patronyme. La présentation de tous ces personnages n'est finalement qu'une manière de transférer un patronyme. Qu'il soit culturel, social ou historique, ce patronyme ne fait que proposer un film dans lequel les séquences sont des instants de vie. L'environnement, le vécu de chacun a probablement plus d'impact sur ce que nous ressentons. Les gênes se diluent plus vite que le lien avec le mode de vie et les rencontres. Cette vision oblige à élargir le champs d'investigation en déviant de l'aspect purement généalogique. La découverte de nouveaux indices motive et assimile parfois cette recherche à une enquête. L'histoire ne peut être racontée de manière linéaire. Chaque élément, chaque personnage a droit à son histoire dans le récit tout en suivant le dénivelé et les courbes imposés par les aléas de l'Histoire et de la vie. Contrairement au patrimoine, un patronyme se voit contraint de s'adapter aux vicissitudes des évolutions sociales et des guerres. Le contenu des quelques 350 articles de ce blog a été rassemblé dans un livre intitulé "La véritable saga des PARFONRY de Neerheylissem - L'histoire d'un toponyme devenu un patronyme ".
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